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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, août 11, 2025

Dimanche de canicule et de peu, un poète Mahorai

 


Activités ordinaires d’un dimanche matin y compris lavage de cheveux, avec en arrière fond l’envie de me rendormir (y ai résisté plus ou moins, merci à celles et ceux qui éveillaient mon intérêt), déjeuner un peu trop abondant et bonne sieste, me suis réveillée trop tard pour l’exposition de Jacques-Emile  Blanche que j’avais envisagée de voir au musée Angladon… et d’ailleurs quand je suis sortie en passant par le bac à ordures près des remparts (je jette vraiment beaucoup ces temps ci) j’ai été saisie par cette évidence… la canicule avait nettement augmenté depuis samedi et il ne faisait pas un temps pour la petite vieille… ai fait trois nouveaux achats au petit Carrefour de la place et m’en suis revenue, enregistrer les trois photos sauvables (sur quatre), écrire ceci en écoutant une conférence à l’Ecole des Chartes intitulée « Roi-Soleil et Dieu. Essai sur la religion de Louis XIV » en revenant de temps en temps en arrière quand mon application à ne pas faire de faute de frappe avait détourné mon attention,

Et j’ai continué à suivre des conférences de l’Ecole, après avoir recopié, parce que je le trouve beau et à titre d’exercice pour discipliner ma frappe ce trop long poème de Nassuf Djailani « né en 1981 quelle jeunesse ! pense Brigitte à Mayotte, journaliste radio et écrivain : romans, nouvelles, théâtre et poésie. Son premier recueil, Spirale (Les Belles pages) paraît en 2004. Suivent, deux ans après, Roucoulement (Komedit) puis, en 2010, Le songe… d’une probable renaissance… chez le même éditeur. Il a dit de son premier recueil : C’est comme une pierre que je jette dans la mare aux caïmans du néo-colonialisme. Et il a aussi déclaré : Je suis très sensible au thème de la différence, l’autre en tant qu’être perfectible m’intéresse. Est-ce parce que, comme l’exprime un poème rien n’est à l’extérieur de rien et qu’il faut désormais faire corps avec les champs d’ombre du guêpier ?


Lèpre


Je hais cette lèpre méprisante de nous-mêmes,

je la vois pourtant germer depuis la plus fertile 

de nos terres en jachères,

et les bourgeons qui s’entêtent malgré l’aridité du champ

et les racines venimeuses qui colonisent l’étroit espace

qu’il m’est laissé de croître, il me prend à rêver d’une

révolution mentale,

interne

non pas sanglante mais intelligente,

car l’intelligence voudrait

que quiconque ne permette

cette lèpre méprisante de nous-mêmes,

car il n’y a de vermine qui tue

que si l’on ne la soigne,

il n’y a de lèpre qui ronge

que si l’on ne la traite

de la manière la plus soignée des médecines,

Pourtant je vois pendu à ses lèvres lippues

ce discours sinueux,

cynique,

d’une aridité déconcertante,

c’est à se pendre

pourtant, j’aimerais tellement…

tellement être…

cette énergie qui élève une montagne d’espoir d’être

autre chose que ce singe que les autres voudraient que 

je sois.

J’aimerais tellement être… ce ruisseau qui s’acharne à

tailler son chemin dans l’opacité du basalte,

Mais parmi la soldatesque, il y a comme un silence de

bronze,

d’or ou d’argent;

non il y a comme un silence de plomb,

de chape de plomb,

l’un de ces silences scellés au plomb,

plombé à la multitude de bouches difformes…

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