commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, janvier 07, 2007

des photos parce qu'elles étaient là - pour rien
Blottie dans les bras de sa marraine, Cécile a versé les larmes qu'elle gardait en réserve depuis le matin, depuis le départ de Maurice.
Anne-Françoise l'a cajolée un peu, et puis elles se sont assises, parlant des projets de Maurice (à vrai dire elles ne savent pas exactement en quoi consiste son travail, à part "moderniser les routes" pour que le trajet de Mendes à Béziers soit moins hasardeux) et, lentement ont dérivé vers ces fêtes qui ont regroupé les trois familles.

L'étonnement de voir les garçons venus de Paris sous l'égide de Jean-Gaston en hommes, ou presque - "en étudiants pleins d'idées provisoirement ébouriffantes" dit doucement Mathilde, reprenant le jugement d'un des pères.
Cécile se pelotonne dans un châle qu'Anne-Françoise lui a donné, un des premiers cachemires parvenus en Europe dans l'ancien temps, avec ses teintes sourdes, ses dessins complexes, sa chaleur douce, ces châles qui sont maintenant devenus aussi indispensables que des dentelles pour constituer un trousseau.
Mathilde est arrivée avec un plat de châtaignes qu'elle fait rôtir dans la cheminée, assise sur un petit tabouret, comme une paysanne.
-"on dirait une sarrasine" dit Cécile en lui souriant
-"non une gipsy". Anne-Françoise se rassure en voyant la sollicitude de sa fille pour son amie ; elle semble faire sien l'arrachement de la séparation, tout en plaisantant gentiment.
La pendule sonne à contretemps, de petites notes fluettes comme les petits rires des deux amies qui se parlent un peu trop bas pour qu'elle les comprenne.
Et elle sent, comme jamais, qu'elle a franchi la barrière, s'abîme dans la contemplation du feu, de la broche de grenats qui s'est décrochée dans l'étreinte de l'arrivée et qu'elle tripote.
Mathilde caresse le châle, et la mère pour lui enlever au moins cette occasion d'envie : "pour ton anniversaire, ma chérie, tu en choisira un dans mon coffre"
mais Cécile, avec un petit sourire "en attendant celui de René, à son prochain voyage. Tu ne rêves pas des cargaisons apportées par ses bateaux", et Mathilde, rosissant à peine : "ce ne sont pas ses bateaux".
Posted by Picasa

6 commentaires:

Anonyme a dit…

- Bonjour, braves gens ! Je suis l'ami de Maurice.
Oh ! alors, si vous l'aviez vu, le pauvre vieux, si vous l'aviez vu venir vers moi les bras tendus, m'embrasser, me serrer les mains, courir égaré dans la chambre, en faisant :
- Mon Dieu ! mon Dieu !...
Toutes les rides de son visage riaient. Il était rouge. Il bégayait...
(Alphonse Daudet - Les Vieux)
Continuez vos belles lettres Brig ! il ne vous manque plus que le moulin !...

Anonyme a dit…

pour info la liaison le Monastier-Mende avance à grand pas. La Lozère en passe de devenir , en plus du pays des sources celui des viaducs ;o) Merci pour ces ressentis; bonne journée Brig

marie.l a dit…

plaisir renouvelé de lire la suite... merci Brig et bonne journée

Anonyme a dit…

J' ai du mal à situer, mais c'est tellement bien écrit que je m'en passe.

Anonyme a dit…

quel beau mosaïque d'images, entre la tendresse et la froideur sèche de l'hiver...

Anonyme a dit…

J'ai pris moi aussi mes valises, et du coup je ne serais pas là souvent, mais le sourire le Cécile vaut bien le déplacement...en bateau ?