commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, octobre 15, 2007

Ma que – nulla égale nada ou niente.
Et je le récupère ce mot, moi qui ne suis ninguna ou nessuno. Car le suis en grand, si cela est concevable. Abandonnant mes efforts infructueux pour ingurgiter le futur des verbes irréguliers en italien, entre des zones de torpeur, je me réfugie, par petit bouts, dans la bande du roman de gare.
http://brigetoun-romandegare.blogspot.com
Je choisis une table et j’installe autour d’elle, en fin de repas, Anne-Françoise de Cayranne et ses enfants, Vivien et Aurélie Icart, leurs fils et Cécile.
Un mois avant l’ouverture de la pension, dans la pleine maturité de l’été, juste avant que son épanouissement ne commence à se flétrir, quelques jours avant la noce qui doit avoir lieu au Roucaillon, ils sont réunis pour la signature du contrat de mariage et un petit diner.
Et sous la cordialité des mots, la courtoisie de Vivien Icart, la dignité souriante de la maîtresse de maison, je tente d’écouter ce qui s’écrit juste à la surface de leur conscience, en ébauches d’impressions ou sentiments furtifs et passagers, au premier niveau, ce qui est pensé et senti juste sous les phrases échangées.
Anne Françoise, sourit à Aurélien et se tourne vers Vivien : « comme je me félicite que nous soyons tombés d’accord pour que cette soirée garde ce caractère d’intimité !» - et elle s’étonne, une fois encore, de ne ressentir aucune gêne, de ce plaisir simple qu’elle a en sa compagnie, et pourtant : « je suis entre ses mains - il soutient et finance notre projet, et pour cela je lui ai hypothéqué cette maison et vendu les petits terrains du Pontet - il a consenti de bonne grâce à la discrétion de cette soirée, à m’éviter l’humiliation de ce « sans dot », parce qu’on ne peut appeler ainsi les derniers bijoux de ma belle-mère, même s’ils sont fort beaux – et Madame du Roumarre m’a gentiment, si gentiment, laissé entendre que l’on disait que je vendais ma fille – et voilà, je suis simplement heureuse du bonheur de Mathilde, et détendue, confiante, devant ce bonhomme, cet homme ».
Et Vivien proteste que, pour cette formalité, il n’était pas nécessaire de subir une foule d’étrangers et qu’il est si content d’en profiter pour voir ses deux fils. « Maurice n’est arrivé que ce matin, et je ne lui ai guère parlé, savez-vous ? » et il se demande justement comment il va lui parler, lui dire qu’il a eu droit à des récits à peine ambigus sur son presque ménage là bas, dans ses montagnes, l’interroger sans le brusquer sur ses intentions, car tout de même maintenant il va devoir repartir avec sa femme et son fils. Et il a un moment de colère et d’attendrissement devant la joliesse de Cécile, toute fraiche et claire de nouveau quand elle regarde son mari – y a-t-il un peu de doute ou d’application dans son sourire ?
Aurélie pose sa main sur la sienne. Il reprend pied dans la conversation.
Il est question des réjouissances prévues à la bastide et Mathilde, qui a demandé que son mariage ait lieu là bas, dans la maison où elle a grandi, s’est animée, détaille les projets qu’elle attribue à sa mère et à son frère qu’elle flatte, le traitant en maître de maison, et il se laisse faire avec des petits rires amusés, gentiment ironique.
Vivien la regarde, toujours surpris par cette espèce de sauvagerie qu’elle a, cette demoiselle, et il revient à la douceur de Cécile – n’y-a-t-il pas un peu de niaiserie dans la candeur qu’elle persiste à montrer.
Mathilde et René, eux, sont heureux, tranquillement. Cécile se surprend à ne pas l’être entièrement et s’interroge. Maurice se demande comment s’y prendre.

Et basta, pas sérieux tout cela – mais comme je n’ai plus envie de l’être, je vais regarder « i vitelloni ». en essayant de faire de temps à autre abstraction des sous-titres.

12 commentaires:

marie.l a dit…

et nous revoilà plongés dans un autre lieu, une autre époque, un autre plaisir de te lire. Bon début de semaine Brig !

OLIVIER a dit…

Ton roman de gare est des plus agréables, je regrette de manquer de temps pour te lire entièrement...
Qd aux sifflets, tu n'y pourras rien changer... De toute façon, les Anglais ont gagné, plutôt nous avons perdu.
On s'en remettra, RDV dans 4 ans !
Bonne semaine chère Amie,
OLIVIER

OLIVIER a dit…

J'oubliais... Tu vas mieux ? j'ai lu tes notes précédentes et j'ai vu que tu étais fatiguée.
Comment fais tu pour lire autant et écrire autant ? je t'envie !

Anonyme a dit…

Roman de gare ? Hummm

Et à propos de I Vitelloni sans sous sous-titres essaye un jour d'écouter Toto ... tu verras, la musicalité de ce comédien vaut tout Dante et tout Leopardi

Brigetoun a dit…

mais j'aime Toto avec ou sans sous-titre !

Anonyme a dit…

Ce qui s'appelle joindre les inutiles à l'agréable !

Rosie a dit…

Toujours un plaisir de te lire Brigetoun.

Tu vais mieux dis???

Bon lundi et bisous de ta p'tite cousine du Québec. xoxoxo

Muse a dit…

J'apprécie la qualité que tu donnes aux détails. Il faut dire qu'un mariage n'est déjà pas chose ordinaire à préparer, rajoute l'époque et le milieu dans lequel tu le fais s dérouler...
Bonne soirée Brig!

tanette a dit…

Nous nous ommes croisées, pendant que je lisais ton roman, tu visitais la grotte chez moi.... Bonne soirée Brigetoun.

Anonyme a dit…

j'aime beaucoup ce que j'ai lu... aura t il une suite ?

Anonyme a dit…

"I Vitelloni"! :-))))))
J'adore les photos qui accompagnent cet article, surtout la première avec tout ce vide bleu qui repousse les coins de toits.

Anonyme a dit…

Plaisir de retrouver le charme désuet, l'ambiance surranée, y tutti quanti, quelle belle écriture Brigetoun