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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, mai 11, 2008

Brigetoun déguisée (ce truc est atroce mais je dois assumer mes choix même idiots) avec son visage lourd de rides et de rhume, partie organiser la virée bretonne début juin. Un pari sur la forme - (choisi de dévoiler cette chose que j’habite, qui m’étonne toujours un peu, parce que, aussi, je trouve réussie la négation du reflet )
Interruption dans l’histoire que me racontait la bande d’Angélique-Marie, même si cette dernière s’en est absentée ces temps-ci, petites histoires sans importance qui pourtant m’occupaient, trompant l’ennui de la marche.
(si le coeur vous en dit, liste des personnages, et rappel des fragments avec liens surhttp://brigetoun-romandegare.blogspot.com/ )
Julie s’étonne un peu de recevoir la visite de Manon, en fin d’après-midi, elle qui sort si peu, et moins encore pour le simple plaisir d’une rencontre, et Manon semble si hors d’elle, différente, sous sa réserve timide, son calme appliqué.
- entre donc Manon - donne-moi ton chapeau - quel plaisir de te voir
- merci, excusez-moi de venir ainsi
- excusez-moi ? Nous nous vouvoyons maintenant - j’aimais croire…
- je vais sans doute vous, - bon - te fâcher…
- oui ?
Et Manon, qui semble s’étrécir dans sa détermination, devenir une petite créature ferme, digne, décidée, se lance
- c’est à propos de Jean - non - à cause de ce qu’il m’a dit hier en rentrant
Julie se bloque, un peu creusée, en attente
- il m’a dit qu’il avait rencontré Alphonse Castelle, et que tu étais là. Il ne souvenait pas que vous vous connaissiez.
- pourtant..
- oui - je lui ai rappelé le bal, au mariage de Mathilde de Cayranne, et je l’ai vu devenir grave ; il vous a revu sortir du bois - moi je n’avais pas remarqué - « et ils étaient heureusement dans l’ombre, à la limite du pré, parce que… mais ils ne se sont pas revus, non ? » - et il me regardait, et je ne peux et ne veux pas lui mentir ou cacher quelque chose, et puis cela me semblait tout simple, alors j’ai dit que vous aviez du vous rencontrer chez mes cousins, au-delà de la porte Imbert, où il prend ses repas - il devait bien savoir que son atelier était juste au bout de leur pré - que je t’y avais amenée un jour et que vous vous aimiez bien, que je crois que tu y retournes souvent
- et oui, c’est simple
- oui, mais je suis allée chez Lilou, et elle se plaignait de tes visites en coup de vent. Ne dis rien. Je ne veux pas être responsable, parce que si je ne me trompe pas, tu es folle, tu te perds et que Jean va être dans une situation impossible.
Julie triture le napperon qu’elle brodait, regarde ses mains, souffle que : oui elle est folle, mais que… et puis que cela ne concerne qu’elle.
- c’est déjà beaucoup parce que je t’aime bien, mais il y a Jean, et Madame de Cayranne, et les pensionnaires, et la certitude du scandale - tu as de la chance, cela ne durera pas. Cet Alphonse !
Elle se risque à embrasser les cheveux de son amie, fait un geste pour l’empêcher de se lever, et droite comme une jeune matrone, s’en va.

A ce moment je passais devant cet immeuble, et remarquais, pour la première fois je crois, la tranquille affirmation de la puissance de ce petit élément de ceux qui deviennent les maîtres de notre monde.
Et Jean, après avoir salué son confesseur, et discuté un peu amicalement avec lui, s’attarde dans le cloître, malheureux, se sentant responsable, tentant de se persuader qu’il n’a pas le droit d’intervenir, mais, et il est plein de gratitude , bien certain que non, pensant qu’il n’est accepté que précairement, qu’il a pu être cause de scandale, sachant que non; que grâce à ses anciens maîtres il a été admis; simplement, qu’il avait brièvement pris un chemin qui n’était pas pour lui, et il se dit que cela a été un des bienfaits de la révolution, un des rares dirait le Père Aucher - il a des réserves sur ce dernier jugement, mais il est inutile d’en parler - et de nouveau il se rebiffe, parce que, tout de même, on ne peut lui demander - il n’a pas le droit de s’en mêler, mais : au tour suivant, il est certain qu’il en a le devoir.
Mais, en sortant enfin dans la rue il se demande simplement comment faire, et s’il en est temps.

Et après un coup de tonnerre, la pluie dans ma cour couvre presque les nouvelles que je veux écouter, pourtant en sortant de la gare le ciel était bien joli, presque fugitivement, mais pas vraiment.

8 commentaires:

joye a dit…

Bonjour brige, enchantée !

On ne dit pas « ride », on dit « souvenir d'une vie qui a été mouvementée ».

;-)

Anonyme a dit…

Ceci n'est pas un reflet. Magritte nous le rappelle avec propos. Plutôt, en effet, sa négation.
Allant à la gare, ce roman en tête trottant puis un orage, juste à temps rentrée, la porte battant.

Anonyme a dit…

Tu prends de l'assurance à nous montrer certaine façade..je parle d' AXA bien-sûr.

Muse a dit…

des conversations tellement réelles entre ces deux femmes, on jurerait parfois t'entendre Brig...
le terme roman de gare me fait sourire...

tanette a dit…

Merci de dévoiler Brigetoun (non pas "déguisée") plutôt élégante.

Anonyme a dit…

Eh, je cherche killme (yeah), je m inquiète beaucoup (yeah bab') car je ne l ai pas vu depuis longtemps (baby yeah baby), il est peut être resté coincé (yeah) dans sa chaise (roll over baby) à cause de ses rhumatismes (baby) :)

Brigetoun a dit…

?????

Anonyme a dit…

Ca fait plaisir de te revoir Brigetoun ! Parfois le virtuel a quelque chose de frustrant. Ravie de te retrouver presque "pour de vrai" !
Amitiés