Interruption dans l’histoire que me racontait la bande d’Angélique-Marie, même si cette dernière s’en est absentée ces temps-ci, petites histoires sans importance qui pourtant m’occupaient, trompant l’ennui de la marche. (si le coeur vous en dit, liste des personnages, et rappel des fragments avec liens surhttp://brigetoun-romandegare.blogspot.com/ )
- entre donc Manon - donne-moi ton chapeau - quel plaisir de te voir
- merci, excusez-moi de venir ainsi
- excusez-moi ? Nous nous vouvoyons maintenant - j’aimais croire…
- je vais sans doute vous, - bon - te fâcher…
- oui ?
Et Manon, qui semble s’étrécir dans sa détermination, devenir une petite créature ferme, digne, décidée, se lance
- c’est à propos de Jean - non - à cause de ce qu’il m’a dit hier en rentrant
Julie se bloque, un peu creusée, en attente
- il m’a dit qu’il avait rencontré Alphonse Castelle, et que tu étais là. Il ne souvenait pas que vous vous connaissiez.
- pourtant..
- oui - je lui ai rappelé le bal, au mariage de Mathilde de Cayranne, et je l’ai vu devenir grave ; il vous a revu sortir du bois - moi je n’avais pas remarqué - « et ils étaient heureusement dans l’ombre, à la limite du pré, parce que… mais ils ne se sont pas revus, non ? » - et il me regardait, et je ne peux et ne veux pas lui mentir ou cacher quelque chose, et puis cela me semblait tout simple, alors j’ai dit que vous aviez du vous rencontrer chez mes cousins, au-delà de la porte Imbert, où il prend ses repas - il devait bien savoir que son atelier était juste au bout de leur pré - que je t’y avais amenée un jour et que vous vous aimiez bien, que je crois que tu y retournes souvent
- et oui, c’est simple
- oui, mais je suis allée chez Lilou, et elle se plaignait de tes visites en coup de vent. Ne dis rien. Je ne veux pas être responsable, parce que si je ne me trompe pas, tu es folle, tu te perds et que Jean va être dans une situation impossible.
Julie triture le napperon qu’elle brodait, regarde ses mains, souffle que : oui elle est folle, mais que… et puis que cela ne concerne qu’elle.
- c’est déjà beaucoup parce que je t’aime bien, mais il y a Jean, et Madame de Cayranne, et les pensionnaires, et la certitude du scandale - tu as de la chance, cela ne durera pas. Cet Alphonse !
Elle se risque à embrasser les cheveux de son amie, fait un geste pour l’empêcher de se lever, et droite comme une jeune matrone, s’en va.
Mais, en sortant enfin dans la rue il se demande simplement comment faire, et s’il en est temps.
8 commentaires:
Bonjour brige, enchantée !
On ne dit pas « ride », on dit « souvenir d'une vie qui a été mouvementée ».
;-)
Ceci n'est pas un reflet. Magritte nous le rappelle avec propos. Plutôt, en effet, sa négation.
Allant à la gare, ce roman en tête trottant puis un orage, juste à temps rentrée, la porte battant.
Tu prends de l'assurance à nous montrer certaine façade..je parle d' AXA bien-sûr.
des conversations tellement réelles entre ces deux femmes, on jurerait parfois t'entendre Brig...
le terme roman de gare me fait sourire...
Merci de dévoiler Brigetoun (non pas "déguisée") plutôt élégante.
Eh, je cherche killme (yeah), je m inquiète beaucoup (yeah bab') car je ne l ai pas vu depuis longtemps (baby yeah baby), il est peut être resté coincé (yeah) dans sa chaise (roll over baby) à cause de ses rhumatismes (baby) :)
?????
Ca fait plaisir de te revoir Brigetoun ! Parfois le virtuel a quelque chose de frustrant. Ravie de te retrouver presque "pour de vrai" !
Amitiés
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