Je suis donc allée, mardi soir, entendre Massimo Furlan, présenter le spectacle qu'il prépare pour le festival 2010 (salle Benoit XII, cadre ingrat, et bonne programmation, à la limite extrême de mes capacités de déplacement)
J'avais aimé, en 2008, son petit spectacle donné dans le cadre des « sujets à vif » au jardin de la Vierge http://brigetoun.blogspot.com/2008/07/de-nouveau-les-murs-noirs-lampes.html .
Il se bagarait avec son ordinateur, pour illustrer son dire, un peu, juste ce qu'il fallait (mais c'était naturel, ne semblait pas calculé) pour éviter que sa prise de parole, structurée, planifiée au moins en ses grandes lignes, ne semble un froid exposé, laisse passer le goût qu'il a pour ce qu'il fait, l'intérêt profond qu'il porte à sa recherche sur la mémoire, l'imagination, l'interprétation, et leur articulation.
Et de cela sont sortis plusieurs spectacles ou performances mélangeant "le kitch et le sacré, l'humour, la philosophie et la poésie... Pour sa création au prochain festival d'Avignon, il a choisi de faire revivre l'Eurovision 1973 dans une version single player ou presque."
"Bien entendu, la reprise ne sera pas identique à l'original. .. Il sera forcément question d'un écart considérable entre l'original et la copie. C'est précisément cet écart là qui m'intéresse" mais "l'histoire de la télévision et l'histoire de la musique, la culture populaire, le souvenir personnel et la mémoire collective... notre rapport au temps."
Et cela m'a valu de visiter Luxembourg et d'assister, pour la première fois de ma vie, à l'amorce de l'émission de l'Eurovision, la salle ricannant devant les coiffures et les tenues.
Trappu, un peu rond, sympathique – transmet, avec une gentille autodérision - mais pas trop, la conviction est juste un peu au dessous – ses recherches et c'était gentil, intelligent, tendre, drôle, creusé profond mais souriant. La mémoire, le rêve, l'amour, l'envol, les fantasmes retravaillés, l'échec, la chute, le grotesque, le souci de rester sincère (pas de dérision, prendre notre kitch, ou plutôt celui du spectacle populaire, au premier degré). Comique, mais se place dans son interrogation sur la mémoire sur rien moins que Proust, Simon et Faulkner. Et faire intervenir un philosophe, un musicologue, sans leur faire jouer un rôle.
Si bien que je me demande s'il ne serait pas préférable d'en rester là, de ne pas risquer d'être déçue par le résultat.
Mercredi matin, j'ai trouvé un exposé de "1973" le projet en cours :
http://www.massimofurlan.com/projet.php?id=17
des traces de performances
http://www.liberation.fr/culture/010157067-1982-il-refait-le-match
son site
http://www.massimofurlan.com/gallery.php?id=41
dont : images du jardin de la vierge
10 commentaires:
1973 ?
Septembre : coup d'état de Pinochet au Chili. Morts de Salvador Allende et de la démocratie
oh! là! là!
quel menu, un grain de jalousie impuissante...mais bien amical contentement pour ce qui t'est donné
je vais essayer d'en grignoter un peu, avant préparatifs pour repas festif des vieux de Bobigny à midi
" ...la culture populaire, le souvenir personnel et la mémoire collective... notre rapport au temps."
Ne serait-ce pas la définition d'un certain mur, tout ça ?
Il faudra en informer Massimo Furlan !
Ton vestige de rempart bouge... on dirait qu'il a envie de se libérer du... mur.
Je n'en reviens de toutes tes sorties avignonaises !!!
On dirait une jeune fille parisienne qui est au courant de tout ce qui se passe dans le milieu branché !!!
Et ce n'est pas péjoratif ce que je dis, loin de là !!!
On sent chez toi une grande curiosité pour tout et c'est plus que plaisant, même si j'ai du mal à avoir ton énergie et à en faire de même. Peut être tout simplement suis-je beaucoup moins curieuse que toi ?
Que je n'entende pas qu'il n'y a rien à faire sur Avignon, sinon je donne immédiatement l'adresse de ton blog !!!
"je n'en reviens" il faut rajouter "pas" (pas bien réveillée)
Merci de défricher pour nous, j'avoue que bien souvent je n'ai pas le courage d'aller jusqu'à Benoit XII.
Connais pas .... mais curieuse Bravo pour tt ces ouvertures !!!
reste souvent cantonnée dans mes préférences
Le partage devient nécessaire
Quelle guide tu fais si bien que je n'en reviens pas de la vie culturelle avignonaise! Tout autre lieu me paraît un désert sans nom.
Quand je vois les complications parisiennes ... pour y accéder!
je n'avais guère de problème en mon temps parisien (parfois le choix, et tout ma relative richesse y était consacrée, mais ça allait - au pire je m'endormais si j'étais contente)
Dis, brige, tes petites oreilles brûlaient-elles hier soir vers 20 h ?
Je te demande parce que je présentais le projet de voyage virtuel que font mes étudiants de première année où ils font un voyage virtuel, des recherches sur une destination francophone - avec l'Internet, c'est comme s'ils y étaient déjà...et une partie du voyage est qu'ils doivent assister à un spectacle culturel (à la campagne, nous avons tendance à ne pas y penser parce qu'il n'y en a pas beaucoup) et je leur ai dit que je lisais une dame qui vit à Avignon et qui assiste _tous les soirs_ à quelque chose, qu'il soit ballet, concert, opéra, pièce de théâtre, lecture !
Ils étaient impressionnés, je t'assure.
Et moi aussi.
Une autre façon de te dire merci pour tout ce que tu m'apprends, à chaque fois que je te lis.
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