commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, mai 28, 2006

Hier soir, version pour piano à quatre mains du Requiem Allemand de Brahms. En attendant le chef j'ai passé en revue les robes de ces dames pour trouver celle que j'enviais, mais elles étaient trop, trop à part la très sobre de la très fine Ludivine Gombert qui avait rejoint le choeur.
Les petites notes d'une béotienne.
Bienheureux ceux qui subissent (grâce à Dieu j'ai le programme pour la traduction) de longues vagues douces - un joli dialogue de voix claires - Car toute chair est comme l'herbe : le grand calme grave d'où naît la ligne du chant - montées s'éclaircissant - marche funèbre dit-on et arrivée de la tendresse avec la délivrance - phrases martelées, se résolvant en grandes et fortes courbes - Seigneur apprends moi : entrée du baryton, Paul Kong, un jeune coréen, moyen et trapu, une voix d'une belle ampleur, souple, pas tout à fait assez chaude - une grande ferveur (peut être le seul) et simplicité.
Ils font une pause, assis, puis se relèvent. La 4ème partie, les demeures du ciel - dialogue
entre les tessitures masculines puis avec les femmes - de longues phrases prenant appui sur le premier mot - beau. Soprano en robe beige doré ou d'or mat, un rien décevante. La très belle 6ème partie avec de nouveau le baryton qui me plaît de plus en plus - belle attaque lente, douces modulations, s'enflant - tutis forts - rebonds.

Nouveau sitting et le choeur final Bienheureux les morts - et retour dans une fin de soirée douce, le vent presque complètement tombé.
Je ne sais pourquoi j'ai choisi cette photo. Pas pour les aigles. Disons : le haut de ce qui est devenu le conservatoire de musique. Un peu claire et aérée pour la détresse, mais la consolation dans la douceur du bleu et de sa lumière. Manque l'homme, point central du Requiem.
Le voilà, décalé, sans élévation ni détachement, dans les Rubaïayat d'Omar Khayam : "Au moment où je fuirai la mort, où, semblables aux feuilles desséchées, les parcelles de mon corps se détacheront des branches de la vie, oh, alors ! avec quelle joie ne passerais-je pas l'univers à travers un crible, avant que le maçon vienne y passer ma propre poussière !" - "...tant que j'ai ma saine raison, le bien et le mal me sont connus : rends-moi ivre et débarrasse moi ainsi de cette connaissance du bien et du mal" - "O Dieu ! sois miséricordieux pour mon pauvre coeur prisonnier ; sois miséricordieux pour mon sein, susceptible de connaître le chagrin : pardonne à mes pieds qui me conduisent à la taverne, pardonne à ma main qui saisit la coupe". Copié par une abstinente, pour le vin si ce n'est les mots.Posted by Picasa

13 commentaires:

marie.l a dit…

une soirée comme si j'y avais été tant vous l'avez décrite avec art et sensibilité... J'en connais un peu l'air vous m'en avez donné les paroles.
... et Omar Khayam que j'ai découvert il y a trois ans me donne, par votre extrait, encore à réfléchir.

"Mort" un mot que vous avez utilisé souvent
aujourd'hui...

Je pars pour la journée, encore sous la pluie, et je souhaite que la vôtre soit belle.

Anonyme a dit…

Par curiosité, car je ne l'ai jamais écouté en version piano 4 mains, cela donne quoi ?
L'absence de l'orchestre ne se fait pas trop sentir ?

Brigetoun a dit…

ne reste plus guère que les voix, le piano ne se fait guère entendre que pour quelques introductions. Peut être plus faible mais plus sensible

Anonyme a dit…

je vous sens passionnée, et spécialiste, de belle musique. Je ne suis qu'un modeste auditeur.

Brigetoun a dit…

pas spécialiste du tout. Mais j'ai eu le temps d'en entendre pas mal

Anonyme a dit…

On partage si bien ce voyage musical à travers tes mots. Merci !

Je viens juste faire un petit coucou et envoyer une pensée. Je n'ai toujours pas réussi à redevenir régulier sur la toile, mais c'est toujours un objectif, même s'il passe dorénavant après ceux de mon travail.

En attendant je fais un petit tour par ici.

Oliv'

Muse a dit…

inutile de vous demander "aimez vous Brahms?"
Pour Omar Kahyyam, j'ai eu le plaisir de le faire partager sur la toile, j'aime beaucoup son épicurisme

Brigetoun a dit…

moi aussi Muse. qui a vu dans tout musulman un fanatique ?

Lancelot a dit…

J'aime bien les Requiem en latin à cause de vibrations de cette langue. Mes favoris sont les Requiems de Mozart et de Dvorak.
Le 1er avril 2007 (c'est pas un poisson) on va chanter justement le requiem de Mozart. Tu viens à Genève nous écouter ? Je te ferai visiter la ville samedi ou dimanche avant la répétition.

Brigetoun a dit…

c'est gentil mais je suis comme une arapède sur mon rocher, beaucoup de mal à bouger. Moi aussi j'aime bien le latin parce qu'il m'en reste une vague teinture, j'ai plus de mal avec l'allemand

Anonyme a dit…

Mais bon, une arapède sensible et qui partage aussi bien son [bon] goût de la musique !... ;o)
Comme mariel, on a eu cette impression de partager une douce soirée avignonnaise, à écouter ce Requiem par ici.
Et de conclure : l'abstinence du vin, oui [enfin, je peux comprendre ;o)], l'abstinence de la beauté, non.

Anonyme a dit…

Et bien je suis touchée en tapant mon nom sur internet d'y trouver un charmant compliment merci...Ma robe était effectivement très sobre...
Je vois que vous avez passé une agréable soirée j'en suis ravie.
A bientot Ludivine.

Brigetoun a dit…

grand Dieu, il faut que je me méfie !