dédié à Olivier http://vivelavie.blog.lemonde.fr qui pêche par une trop grande humilité, mais se rachète par sa générosité, et à tous les autres qui le voudront bien, un bout de poème de Claude Roy.
"Une pensée de toi m'a effleuré/ en chuchotant je ne fais que passer,/ c'était ta voix/ ta voix de vent léger sur les dunes/ ta voix de mer qui souffle sur une lune pâle/ voix de pieds nus de feu de bois de citronnelle/ de la mousse d'eau aux crêtes des vagues.." Joli, non ? et plus humblement de pauvres petites plantes.
Par le Journal LitéRéticulaire, généralement situé sur des cimes un peu hautes pour moi, j'ai accédé à un texte de Claude Simon de 1947 sur http://www.berlol.net/Corderaide.html qui commence assez bien
"Autrefois je restais tard au lit et j'étais bien" et plus loin "je me rappelais les deux dômes lourds de Berlin.. et celui d'une église d'Avignon, tout contre ma fenêtre, si près que je pouvais vivre sa vie et sentir la matière de ses pierres". Après m être interrogée, j'ai décidé, en ma grande sagesse, qu'il ne pouvait s'agir de celui de l'Oratoire. Me faut chercher. Le texte touche en mineur aux thèmes que l'on retrouve dans les livres ultérieurs .. il y a quand même de très chouettes passages, et puis un clin d'oeil pour moi à propos de Barcelone pendant la guerre d'Espagne (pour moi bien plus tard, il y a en gros 35 ans)
"La salle à manger de l'hôtel Colon pendant l'été 36 : l'odeur d'huile rance où avaient cuit indistinctement poissons, omelettes, pommes de terre. Confusion, cris et les mêmes maîtres d'hôtel mais maintenant en bras de chemise, qui quelques jours avant servaient encore la clientèle désabusée des Palaces... sous les plafonds dorés et les lustres à pendeloques".. Je n'ai pas connu les maîtres d'hôtel, puisque je me nourrissais de feuilles de salade de tomates et de crèmes catalanes dans ma chambre, mais les portiers, les garçons, liftiers et le bel ascenseur devaient dater de cette époque, et j'avais honte de faire porter ma valise. La chambre était somptueuse, et la proximité de la cathédrale .. J'espère que l'hôtel existe toujours et a résisté à la movida. Bon il y a des passages plus profonds, mieux charpentés, plus évocateurs ; En fait, plus je le lis, plus j'aime.
15 commentaires:
beau clin d'oeil à Olivier...
Je suis aujourd'hui tout autant que les autres jours, scotchée de lire vos extraits littéraires Brig, et éblouie par la manière subtile que vous avez de les amener...
Chère Brigitte,
Je suis très touché !! merci de tout coeur !!
Effectivement Claude Simon est un écrivain catalan, prix Nobel de littérature. Pourtant de nombreuses personnes m'ont déconseillé de le lire car très complexe et intellectuel.
J'espère continuer toute ma vie à être aimant et généreux.
Un immense merci !!
Je t'embrasse,
OLIVIER
enfin pas si catalan ni intellectuel que ça
Oui, il y a une réelle cohérence dans ce blog.
Je suis très content que vous l'aimiez de plus en plus, cette "Corde raide" de 47 ! De plus, vous êtes la première à oser en citer la mise en ligne...
On devrait recommander ce texte et "L'Herbe", par exemple, à tous ceux qui hésitent à essayer Claude Simon. Et puis d'autres après. Vous verrez ce n'est pas "intellectuel", plutôt très terre à terre.
Merci aussi pour les cimes, que je prends comme un compliment, mais il ne faudrait pas que ça fasse peur. D'ailleurs à cime, cime et demie que vos commentaires musicaux ! Et fins et beaux.
Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à notre église. Y a-t-il tellement de dômes en votre belle ville ? Et qu'est-ce qui vous fait penser que ce ne pourrait pas être celui-ci ?
Bonne recherche et bonne lecture !
Début de texte qui m'évoque le : "Longtemps je me suis couché de bonne heure" de La Recherche. Obsession du souvenir chez Claude Simon aussi, motifs déclinés de manière lancinante, écriture enroulée, spiralaire jusqu'au vertige, présent étendu à l'infini abolissant la frontière hier/aujourd'hui... Majestueux. Olivier, si vous avez envie de le découvrir, lisez "La Route des Flandes", sans à priori, et entrez dans la danse simonienne.
pour les commentaires musicaux comme pour Simon, Beckett, François Bon ou autres, beaucoup d'autres je suis une béotienne curieuse. Pour les dômes il n'y en a pas tant. J'ai trouvé une coupole. Pour l'oratoire la coupole est cachée par le tambour
Je te laisse à ta lecture, juste que j'ai un peu regardé par dessus ton épaule pour voir. Bien lu bien dit, je repasse demain te voir
brogetoun, je viens régulièrement lire vos articles, toujours si bien écrit... mais comme vous (pour d'autres raisons, cf post d'olivier) souvent je ne laisse pas de commentaire, parceque je ne suis pas une grande lectrice, je n'ai pas beaucoup de connaissances littéraire, mais j'ai du plaisir à vous lire...
magali vous me faites grand plaisir
Effectivement ce sont de très beaux passages qui m'ont fait plaisir à les parcourir.
Je viens souvent,vous croise sur des blogs amis, je vous lis avec intérêt, beaucoup de vos notes me touchent, merci pour votre passage chez moi, dorénavant je laisserai une trace en passant.
ah ben, le thème du jour est la mer, non ? Déjà chez marie.l... maintenant ici.
ça doit être ça l'harmonie secrète qui fait vibrer la blogosphère ces jours ci. ;o)
j'aime bien ton texte, parce qu' en plus de quelques touches qui esquissent le décor avec efficacité, tu évoques aussi l'odeur des lieux et n'oublies pas le goût (crème catalane...) pour moi aussi, les lieux ont toujours eu une odeur et un goût ;-)
merci pour votre visite toujours fort sympatique, mais en quoi suis je une mauvaise influence, chère Brigetoun. je vous souhaite une agréable fin de soirée.
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