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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, juillet 23, 2006

DELICES EN AVIGNON mais en fin de journée. Ce n'est pas vraiment fleurin cette chaleur m'a dit mon gardénia dont les fleurs éclosent et meurent en une journée, et mes mains embaument quand je les détache pour les jeter. Matinée de lavage de cheveux prétexte à paresse et lectures politiques.
Sur le chemin du cloître Saint Louis où j'allais retirer un billet, je me suis arrêtée chez les théâtreux catholiques installés à l'Oratoire, qui donnent depuis deux ans le Prophète de Gilbran dit par Michel Le Royer avec les percussions de Francesco Agnello. De bons avis mais je n'ai jamais pu me décider. Était affichée Claire d'Assise avec le même musicien et j'ai été tentée sans réaliser qu'en fait j'avais lu Catherine de Sienne. J'attendais des textes du père de l'église féminin et c'était une hagiographie, de bonne tenue, mais un peu niaise, avec une actrice claire à souhait. Joli et frais (grâce au lieu et à un certain talent ?), mais la pauvreté en esprit ne suffit pas. Agnello assurait le service minimum.
Du coup j'ai senti que j'avais mal et me suis évadée. Rentrée du périple devenu pénible vers Saint Louis et après une ébauche de ménage qui m'a transformée en fontaine bouillante, j'ai cherché et retrouvé, à défaut de Catherine, une Claire de meilleure facture chez André Suarès : "Claire, princesse dans le royaume des saintes femmes, miracle de la profonde connaissance que l'amour seul et le zèle dévorant de servir donnent à la jeune femme, elle que la nature a faite plus fermée sur soi que l'oeuf et plus égoïste que le sillon... Elle était toujours palpitante, sinon malade. Elle vivait de rien". Athée ou pas, je ne peux que l'admirer, l'admirer aussi pour son coté cabochard, et peut-être pour avoir su trouver une forme assez parfaite de sublimation.
Et puis ce soir, au jardin de Mons (une parade place de l'Horloge en passant), Depuis hier. 4 habitants de Michel Laubu et son Turak Théâtre. Pas vraiment des marionnettes mais du "théâtre d'objets" dit Laubu. Il crée le décor fou et ses personnages avec des bois flottés et délavés, des matériaux de récupération et des bouts de tissu. Son visage intervient et exprime les sentiments mimés par ses personnages. Au début, on s'installe face à une construction genre Tinguely, avec des bouts de miroir, des instruments de musique, des robinets gouttant dans des moules à charlotte, des poulies, des cordes, des objets indéfinissables, des ventilateurs. Il y a un musicien qui joue des instruments problématiques et une manipulatrice pour actionner les cordes, amener des objets, déclencher les ventilateurs. Des archets en éventail, mus par des rouages ou des ventilateurs, pour jouer des violons posés à terre ou suspendus. Il y a les personnages, le premier avec une tête en fer cabossée qu'après s'être peigné avec un balai, il remet en état de service à coups de marteau - un oiseau fait d'une cisaille munie d'ailes - un moule à gaufres qui vole puisqu'il abrite un canard - un personnage fait d'un masque surmontant une très grande chemise d'homme s'extirpant difficilement d'une valise, qui est perpétuellement effrayé par les actes de sa propre main. Le premier part à la recherche de la propriétaire d'un chausson de danse, tenant en main un mat chargé de voiles, est pris dans une tempête, s'envole sur le moule à gaufres, trouve de belles fleurs rouges que refuse une donzelle émergeant d'un sac à provisions ... le tout avec une musique faussement aléatoire. Le jardin rit, d'un rire qui n'est pas méchant, poétique ou intelligent, mais de pur ravissement. Les pauvres personnages vivent de petits drames, mais ça n'a pas d'importance, nous sommes dans la douceur. Cela finit sur la noce d'une épaulette et d'une vache faite d'un bidon peint, d'une galoche, et de bois flottés. Posted by Picasa

12 commentaires:

Anonyme a dit…

Je passe en vitesse vous saluer, et vous remercier de votre fidélité, je pars illico pour Paris, devinez pourquoi ? à demain surement.

Muse a dit…

Après une matinée tournée vers la spiritualité, une soirée plus qu'agréable, faite de légéreté; ta description me rappelle du Fellini.
Bonne journée ...

Anonyme a dit…

J'adore les instruments dans ce magnifique décor !
et si je ne n'abuse...
Bonne FETE !!!
grosses bises
OLIVIER
Bises aux coréennes.

Lancelot a dit…

Pour ma part j'ai des invités à midi, après quoi je vaquerai à mes mes occupations ménagères.

Anonyme a dit…

vous décrivez très bien
sensible et sensuelle à la douleur d'intérieur
qui révèle en vous une beauté
amitiés

Anonyme a dit…

Et moi je suis curieux du titre de l'ouvrage de Suarez ?
Bon dimanche !

Anonyme a dit…

puis-je appeler cette note délicieuse ? je suis sous le ravissement...
merci pour ta fidélité et tes billets savoureux...
bonne journée
(en ce moment Mariel n'est pas loin de chez toi, je l'imagine dans le train assise à rêver à de belles rencontres))

Brigetoun a dit…

per fide ! je vais enfler .
Pour Suarès son grand classique chaudement recommandé par moi après beaucoup d'autres "le voyage du condotière"

Anonyme a dit…

Totalement sous l'emprise de la dernière représentation. J'aime cette cacophonie d'objets dont l'usage habituel est détourné. Ce côté récupération de "on ne sait jamais, ça pourrait servir". La preuve ! Décalé et poétique.
Amitiés
Christine

Anonyme a dit…

Comme christine, la dernière représentation m'a séduite, j'aurais aimé y être !
bonne fin de week end, brigetoun...

Anonyme a dit…

Comme si on y était... je me suis promenée en suivant la lecture du texte. J'ai vu à la télé les musiciens (je pense que ce sont les mêmes) avec leurs ustensiles pour instruments de musique et je les ai aimés. Bonne suite.

Holly Golightly a dit…

Coucou Brigetoun !
Un petit bisou de my home où je suis de retour. Je vous lirai demain.