récompenses le 20 - tout me coûtait et je serais restée allongée si je n'avais été contrainte. Rendez vous à 16 heures avec une quasi inconnue rencontrée en Lozère, vraie festivalière qui, pour cinq jours de festival dans Avignon où elle vient chaque jour en car d'un village voisin (chambres trop rares et chères en ville), a prévu, réservé trois ou quatre spectacles par jour. Admiration qui m'a aidée à rejoindre le théâtre du Bourg Neuf alors que j'avais mal, pour une pièce de Duringer que je n'avais pas repérée dans la masse, Au fond ce n'est pas si grave, jouée par Dominique Chevaucher et Bénédicte Lafond. Spectacle sur les femmes, souffrance, solitude dit le programme, peut-être mais à travers humour, énergie, petits gags ultra féminins, et notre manie de recommencer éternellement. Actrices belles et drôles, spectacle enlevé, bien réglé et visuellement agréable. Les femmes riaient beaucoup, les hommes je ne sais pas.
Mais était-ce le rire, la discussion prolongée devant un verre d'orgeat, je me suis traînée pour rentrer, et pour une fois renoncé à tout ménage et toute navigation dans les blogs. Sur le chemin j'ai constaté, sur le parvis de Saint Agricol, qu'il y a des troupes de tout âge.
Me suis forcée pour me changer et partir vers le cloître des Célestins. Vieille, un peu plus que le monde. Mais Guy Cassiers et son acteur Dirk Roofthooft ont fait de la lecture de Rouge décanté, roman de Jeroen Brouwers, une chose splendide qui a transformé ma voisine hargneuse en un être humain rayonnant à la fin du spectacle.
Il y a le cadre merveilleux du cloître, une immense vidéo reprenant l'acteur, qu'en réalité je voyais mal, et un peu de musique mais en fait c'est la voix et le corps de l'acteur qui créent une mise en scène. Les horreurs vues par l'enfant de cinq ans dans le camp japonais, où il était interné avec sa mère, sa soeur et sa grand-mère, ont fait de lui un être inapte à la vie affective pense-t-il. Description du visage angoissé "transformé par liquéfaction en une sorte de bouillie.. dégouline en grumeaux le long de mon corps". Mais, malgré la séparation revendiquée avec sa mère qu'il n'a plus vue depuis longtemps au moment de sa mort, qu'il ne va pas enterrer, son refus de voir ce qu'il a aimé et qui a été blessé, c'est un profond chant d'amour. On vit les violences et, la voix devenant hésitante, l'homme qu'il est devenu. "Qu'est ce que je dois sentir ?" - En sortant, astucieusement, on vendait le livre que j'ai acheté.
10 commentaires:
Je lis avec interêt chaque jour tes croniques en direct d'Avignon.
Tu nous feras une note sur ce livre quand tu l'auras terminé ?
Et nous dire si c'était plus que la magie du théatre ?
Aujourd'hui c'est mon tour de faire relâche , épuisée par ces derniers jours mais je vois que la festivalière a repris le dessus.
Bonne journée!
j'ai adoré (une fois de plus !) ton billet Brig, j'ai souri à cette phrase si vraie où je me reconnais "et notre manie de recommencer éternellement.", j'ai été émue par ton analyse finale... et je me suis dit : "j'espère qu'elle reparlera du livre après l'avoir lu."
A bientôt Brig et bonne journée !
Le livre je ne sais pas mais le sujet de la pièce m'aurai bien tenté.
Ah ! j'aurai aimé voir cette pièce au fond ce n'est pas si grave.
Tu m'as rappelé de bons souvenirs en buvant ton orgeat. C'est excellent !!!
excellent festival !
Belle journée avec les artistes !
salut,ton programme est bien chargé,et rien ne t'échappe ?
Les femmes riaient beaucoup, les hommes je ne sais pas._:))))
Sujet interessant, j'aurais bien aimé voir ce spectacle. Merci pour la mise en bouche..
Moi j'adore le "qui a transformé ma voisine hargneuse en un être humain rayonnant" : hilarant épisode vécu, (comme toi je suppose) plusieurs fois !! une certitude donc : "le théâtre aussi adoucit les moeurs" !
Bonne journée et repose toi ! C'est chaud en ce moment !
Amitiés rénovatrices
Christine
Encore une bien belle chronique, on a envie de visiter et de voir tout ce que tu nous fais découvrir !
J'ai terminé un nouveau dessin, ....ce modèle là évidemment, tu le connais ;-)
boukkad : curieusement ? les hommes étaient légèrement minoritaires, et il me semble qu'ils sont en général plus réservés (au spectacle s'entend)
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