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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, septembre 06, 2006

Angélique-Marie embrasse Aurélie et sort par le petit escalier de l'aile gauche.
En suivant les rues, en remontant ses jupes aussi dignement qu'elle le peut (elle a refusé la voiture que Vivien lui proposait pour éviter la saleté des rues, délayée par la pluie de l'après-midi), elle se prépare à sa rencontre avec Anne-Françoise.

..."oui, une institution pour jeunes filles...
Aurélie et moi, nous pouvons nous partager les visites. Elle est devenue bien belle et tranquille, Aurélie - bien sure d'elle - quand on pense...
Je crois que ça l'amuse - et nous aurons Vivien... il propose un jeune homme comme comptable... et il a encore du poids pour les démarches..
Faire écrire Guillaume... parler à mon curé.".
La fraîcheur la fait frissonner, un peu.
En sortant du passage vouté, elle s'entortille plus étroitement dans son châle, tout souci d'élégance oublié.
..."la maison est grande et il y a le jardin.
Vivien dit qu'on pourrait racheter la propriété derrière... là ça le regarde
Mais il a l'air vraiment intéressé..
Elle va accepter - elle est fière, mais elle est intelligente - elle va accepter. Elle me disait..."
Elle pousse la grille, évite de passer sous les arbres qui gouttent, patauge un peu.

Est-ce qu'elle m'amuse ? Ma foi, je ne sais pas.
Elle me garde de la tentation d'essayer de croire que je suis capable de cette chose que l'on appelle pensée.

Jubilation de trouver sur "lignes de fuite" des passages de Tractatus logo mecanicus" de Jean-Michel Espitallier, un livre de la rentrée, passages que je copie sans vergogne
1.8 il est plus facile de ne pas penser que l'on ne pense pas que de penser que l'on ne pense pas.
1.9 si je souhaite ne plus penser, il me faut arrêter la pensée de ne plus penser au moment où je dois commencer à ne plus penser...
1.13 mais ne plus penser doit se penser pour éviter à la pensée de revenir
http://blog.lignesdefuite.fr/ Posted by Picasa

12 commentaires:

marie.l a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Muse a dit…

de bon matin, je m'y perds dans tes pensées ou dans celles d'Espitalier par contre je suis parfaitement celles d'Angélique-Marie au fil de ces ruelles si magnifiquement photographiées.
Bonne journée Brig!

marie.l a dit…

le commentaire supprimé c'était moi Brig, j'avais fait plein de fautes et ensuite je me suis dit que revenir plus tard était plus sage... là j'ai bien relu et contente de retrouver Angélique-Marie... quant à penser : pas aujourd'hui pour moi!

micheline a dit…

je voudrais t'offrire ce matin une image poétique de tes interrogations:

"J'ai voulu ce matin te rapporter des roses,
Mais j'en avais tant pris dans mes ceintures closes,
Que les nœuds trop serrés n'ont pu les contenir."
elles se sont toutes envolées dans la mer
(Marceline Desborde Valmore)
une mer où se noient nos pensées...? pour venir de trop d'horizons..??

Anonyme a dit…

Pensez ce que vous dites, mais ne dites pas ce que vous pensez. Vos pensées sont vous-même, mais vos mots ne sont pas si loin. (Patrick Delany)

Anonyme a dit…

Quand je vois ce que je vois, que j'entends ce que j'entends alors je pense ce que je pense !
Dicton populaire bien à propos actuellement !
Amitiés

Brigetoun a dit…

eh oui - mais se faire ruminant ce n'est pas si facile - même si la convalescence me l'a appris.
A vrai dire c'est surtout le jeu avec les mots qui m'a arreté

Anonyme a dit…

Quoiqu'on fasse, on n'échappe pas à soi-même. On n'échappe pas à sa pensée. Mais j'aime énormément les circonvolutions cogitatives de la citation que tu mets en avant. Elle m'ont fait opiner de la tête, l'air soucieux, et m'ont rappelé le temps où le temps n'existait plus pour moi, où il se dilatait dans un perpétuel opinement, dans de perpétuelles circonvolutions... Finalement, j'ai peut-être arrêté, d'une certaine manière, de penser, quand j'ai arrêté la philo. Enfin, de penser d'une certaine manière, même si ma pensée a pris d'autres chemins moins tortueux, plus francs et plus sains.

Anonyme a dit…

jolie expression de Miss Poivert: les circonvolutions cogitatives.

prfois une pensée se promène dans mon cerveau, elle peut y rester des heures comme s'évanouir en une minute et revenir ou disparaître, emprunter d'autres voies, aboutir à une conclusion, à une idée...
youpi, une idée, une belle idée à moi.
moi je m'amuse d'un rien comme disait ma grand mère et c'est bien

Brigetoun a dit…

oh Jean! mes idées religieuses sont que je n'en ai pas - non concernée

boukad a dit…

salut bri !
penser !!!
Il faut vivre comme on pense, sinon tôt ou tard on finit par penser comme on a vécu

Anonyme a dit…

le livre de Jean-Michel Espitallier n'est pas vraiment un livre de la rentrée (il est sorti avant l'été) mais j'en parle quand même car il m'a plu ...
merci de renvoyer vers mon blog en tout cas