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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, septembre 12, 2006

déjeuner (médiocrement réussi en ce qui concerne ma cuisine) avec mon petit frère et sa femme.
Agréables moments. Échanges juste assez importants, juste assez détachés.
et ensuite paresse : vaisselle à la main et ne pas écrire, ne surtout pas penser.

Ah, si : on peut suivre le feuilleton d'une très emblématique histoire de dé-localisation, préparée, suivie d'un joli plan social, d'une usine Reynolds sur http://restructuration.blogspot.com/ (entre autres le billet "compléments" du 11 septembre, mais on peut remonter le temps).

Et puis je lis ces soirs ci la disparition de la langue française d'Assia Djebar, beau, avec quelques passages, un peu secondaires, qui sonnent en moi comme anciennement familiers.
Pas les histoires d'amour, bellement lyriques, du héros - pas la lutte pour l'indépendance - ni les niveaux de langue, arabe, kabyle, montagnard, oranais, français - mais au début une maison sur une plage à l'ouest d'Alger mais qui pourrait être à l'est, le pécheur qui livre son poisson tous les jours et
... cette heure matinale - six heures, ou six heures et demie, lorsque l'aube va s'épuiser : quelques vapeurs au-dessus de l'eau, une écume de vague. Tout près, sur le rivage, un frémissement d'eau ; en arrière, un bosquet de roseaux ou le début d'un toit de tuile, sur le côté du cadrage...
Lui est personnel son attachement à son pays qu'il retrouve et sa détresse devant le délabrement de la Casbah, son observation impuissante de la société algérienne de 1991, Boudiaf, toutes choses que je n'ai suivies que de l'extérieur, à travers quelques rares articles - mais il y a des souvenirs communs : la beauté, le Bab el oued du temps des pieds-noirs, le nom de Dellys et une réminiscence du port, les pantalons bouffants des hommes et surtout, au lieu des longues tuniques et du foulard islamique, les passantes au voile blanc de soie et de satin, celles dont les yeux.. vous regardent fixement, au-dessus de la voilette raidie sur l'arête du nez.
Mais en dehors de l'école et des jeux sur la plage, nous vivions ce petit garçon créé par Assia Djebar et moi dans deux mondes mitoyens.
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12 commentaires:

Anonyme a dit…

je sais que ce n'est pas dans le même pays, mais je me souviens du joli film "un été à la Goulette"..
juste un clin d'oiel en passant

marie.l a dit…

j'ai eu l'impression de humer et cela m'a pourtant paru bon !!! Bonne journée Brig.

micheline a dit…

superbe, (ainsi que les "post" précédents,) de matière à sentir et méditer aussi ..et que j'ai un peu négligé pour cause de vagabondages idéologiques à partir d'un bouquin " les carnets de la déroute "premier roman sûrement très autobiographique sur le thème du chômage'(de Michel Monnereau)
et pour ne pas être en reste avec toi : cuisiné , ce week ens dans la même cocotte que toi pour mon fils et sa fille ..mais pas utilisé ces bons vieux verres d'autrefois!. amitié et à bientôt.

Anonyme a dit…

Coîncidence, une marmite rouge comme la vôtre et hier ce fut journée confiture de reines-claude et marmelade de pêches. Ca m'arrive de lacher le nikon !

Anonyme a dit…

Jolie terrasse ou jolie courrette ? les pavés de verre et les pavés rouges, les plantes ... j'aime bien cette photo...

Brigetoun a dit…

c'est ce que j'appelle pompeusement ma cour, et c'est aussi la couverture de l'arrière boutique du marchand de tapis qui me fait souvent rêver

Anonyme a dit…

Ta madeleine à toi aurait donc un fort parfum de poissons fraîchement débarqués du bateau... Ou c'est que je n'ai pas bien suivi alors...

Brigetoun a dit…

et d'un pècheur remontant le sentier de la plage tous les matins pour proposer à la petite porte du jardin sa pêche du jour - et mon étonnement que cette cote soit tellement plus poissoneuse que celle d'en face

Anonyme a dit…

La 3e photo a un effet trompe l'oeil étonnant! on perd tout notion de dimension, de plan...!! vraiment originale!
à bientôt!

Jean a dit…

Ayant travaillé un an au Maroc dans le cadre de la Coopération , je comprends le déchirement de ceux qui ont tout quitté pour se trouver sans travail dans le froid de l'hiver français .
Quel gachis , alors que si les gros colons avaient été moins bêtes , plus humains , plus généreux ...

Anonyme a dit…

"Échanges juste assez importants, juste assez détachés."
j'aime beaucoup;
Parfois les échanges, avec la famille précisément, sont difficiles à stabiliser.
avec mes enfants je veux parfois en dire trop ou en savoir trop ou manifester mon amour (immense)trop lourdement
ça créé un déséquilibre et après je me dis "zut, j'ai exagéré"

Anonyme a dit…

Tu est sévère envers toi-même pour ce qui est de la cuisine, c'est certain, vu la manière dont tu en parles. Je rejoins Mariel là-dessus !