Lassitude des débats, effroi devant certains, mon crâne décrochait - influence, sur mon être impressionnable, de ce sacré toubib me disant de faire attention (il me connaît mal, j'ai travaillé d'arrache pied avec ma tension actuelle), j'étais toute dolence.
De l'inconvénient d'avoir du temps...
j'ai retrouvé ma fraternité avec le héros de Un homme qui dort de Perec, que je viens de racheter, qui m'est cher et que je recopie assez longuement.
Tu vis dans une bienheureuse parenthèse, dans un vide plein de promesses et dont tu n'attends rien. Tu es invisible, limpide, transparent. Tu n'existes plus : suite des heures, suite des jours, le passage des saisons, l'écoulement du temps, tu survis, sans gaieté et sans tristesse, sans avenir et sans passé, comme ça, simplement, évidemment, comme une goutte d'eau qui perle au robinet d'un poste d'eau sur un palier, comme six chaussettes trempées dans une bassine de matière plastique rose, comme une mouche ou comme une huître, comme une vache, comme un escargot, comme un enfant ou comme un vieillard, comme un rat.
Me faut le relire, pour que la suite confirme qu'il y a là une imposture et une illusion - regarder le ciel qui sera beau et exploiter mes nouvelles forces.
Après des courses, comme je le pouvais, dans la douceur des rues sous haut ciel gris, pleines de la joyeuse animation du mercredi après-midi, léger vertige négligé, j'ai retrouvé quelques blogs, le plaisir de textes comme "les hommes qui dansent" chez François Bon http://www.tierslivre.net/ et les carnets de Jean-Claude Bourdais http://www.jcbourdais.net/ dont j'ai aimé la promenade chez Saint-Simon, les designers et les livres, datée de dimanche.
Et sortie dans la nuit de ma cour, renversée en arrière à la limite de l'équilibre, j'ai vu que les lumières teintaient le nuage qui me dominait de mauve doux.
Et en finissant ceci j'écoute sur France Culture une bande de joyeux et intelligents personnages dont Claude Regy, Yves-Noël Genod, Jonatan Capdevielle et Elisabeth Lebovici.
12 commentaires:
Si nos cranes décrochaient c'est que c'est un signe de lâcher prise et de se laisser aller.
Curieux, j'arrive de chez Mariel qui parle de vivre l'instant présent, ici Lancelot parle de lâcher prise et de se laisser aller, je pense qu'ils ont raison même si j'ai du mal à le faire. Bonne journée.
"survivre sans gaîté et sans tristesse"... oui parfois, pas toujours, mais souvent, mais survivre !
Il fait beau chez moi, je parle de la météo,et effectivement il va encore faire chaud.
Bonne journée Brig
Même partage proche de la Méditerranée. Vivre ou survivre en essayant d'y mettre une pointe de gaieté, un rayon de joie...rien que de petits choses futiles mais qui force le sourire ou le rire.
que ta journée soit douce! Brig
Laissez reposer votre tension avec les chaussettes dans la bassine rose. ! !
ben le tension j'espère qu'elle va mieux mais elle disparait plutôt
et pour Perec il s'agit d'indiférence donc pas plus de gaité que de tristesse
J'espère Brigetoun que ta journée fut plus jolie aujourd'hui et que tu vas bien.
Tout pareil que Holly...
Et tiens, je crois que je ne t'ai jamais dit combien j'ai plaisir à lire tes citations, qui m'ouvrent (la plupart du temps, je dois bien le reconnaître) une fenêtre bien mystérieuse sur des livres que je ne connais pas. Des phrases bien choisies, qui viennent dans le fil de ta note, et qui m'intriguent, et me donnent envie de jouer à la spéléologue, tout comme toi.
Pérec est implacable. je suis déjà passée chez toi ce matin, j'ai lu l'extrait et j'ai décidé d'attendre, de laisser les mots faire leur chemin.
ils ont tourné dans ma tête une bonne partie de la journée.
c'est ça l'indifférence?
oui mais c'est un leurre l'indiférence, nous sommes au monde, et si nous y restons l'indiférence n'est pas tenable.
Je sais
Pour le moment j'écoute le débat à l'assemblée qu'est comme qui dirait important et de bonne tenue
Attention à ta tension, certes, mais ne lâches pas l'attention, tu as des adeptes !
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