une photo de mon sac à linge sale prêt pour le départ chez le blanchisseur mardi matin, ce qui est fort intéressant, n'est-il pas ? d'un olivier, d'un tilleul et d'un figuier pour le plaisir de la couleur locale et dire adieu à l'été.
Sans rapport, je me suis amusée d'un passage d'un article de Renaud Lecadre dans Libération à propos du procès des faux électeurs, portant sur un quatrième couteau, dont le chauffeur, pour convenance personnelle, avait été inscrit sur les listes du 3ème alors qu'il habitait en Seine-et-Marne
"Faut-il envoyer les gendarmes pour obliger le sénateur Goujon à venir témoigner à la barre ? "Il est membre de la commission des lois", précise avec gourmandise le président du tribunal correctionnel..... Pour éviter le supplice d'une comparution en place publique, le sénateur Goujon brandit un argument inédit : "Sénateur de la République, je dois m'abstenir de toute déclaration susceptible d'influencer la justice".... Le tribunal décide finalement de ne pas "contraindre ce brave sénateur". C'était le quart d'heure de gloire de Philippe Goujon".
En face de toutes ces fausses autorités, l'ironie est une si jolie vengeance.
et sur la difficulté d'être de Jean Cocteau, dont je continue la lecture, après une condamnation des souvenirs d'enfance infligés aux lecteurs (aïe!) et du style orné, ce jugement sur Picasso, qui me semble, le relisant maintenant, assez superficiel :
"Cet artiste complet est formé d'un homme et d'une femme. Il est le lieu de terribles scènes de ménage Jamais tant de vaisselle fut cassée. L'homme a toujours raison en fin de compte et claque la porte. Mais de la femme il reste une élégance, une douceur d'entrailles, une sorte de luxe, qui donnent excuse à ceux qui craignent la force et ne peuvent suivre l'homme hors du logis."
Je n'ose croire qu'il se contente de la facilité de considérer comme présence en Picasso de la femme, le côté mièvre d'une partie de la "période bleue" ou la "période rose" ou le style classique des années d'Olga, mais en ce cas je préfère l'homme Picasso.
Me surprend toujours cette assimilation de la femme à l'élégance, la douceur, le luxe et la faiblesse (physiquement oui) même si c'est au fond assez agréable et flatteur.
13 commentaires:
Me surprend toujours aussi cette assimilation qu'on oublie souvent de la femme au courage (pas forcément physiquement)
Nous sommes tous deux en un et moi tout particulièrement... Masculin/féminin à nous aussi casser de la vaisselle et claquer la porte et à mettre tant d'élégance et de douceur et au diable la faiblesse qui en fait n'est que physique!
Je n'ai jamais beaucoup lu Jean Cocteau, mais j'ai de l'admiration et de l'amitié pour Max Jacob... Et j'ai cru comprendre que Cocteau avait pris des risques quand Jacob a été arrêté par la Gestapo, pour qu'il soit libéré... Je lui en suis reconnaissant.
se souvenir aussi que si "la femme est l'avenir de l'homme" les harpies de la mythologie , le Amazones ont encore quelques sosies qui hantent notre modernisme...Non?-- ne pas trop enfermer dans des catégories!
Et tiens, au sujet des femmes battues il y a des hommes battus , si ! moins ?, sans doute mais aussi moins avoués! quelle honte pour un homme!!!
Je vous soupçonne de faire l'amalgamme :
linge sale - sénateur ....hé bien je vous en félicite.
j'ai toujours trouvé Cocteau brillant, surtout par l'étendue de ses talents, mais souvent superficiel.
la multiplitude de ses dons l'a peut être empêché de se consacrer à un seul de manière plus aboutie.
mais d'un autre côté, pourquoi choisir?
à ma petite échelle, modeste, je me sens un peu pareille: touche à tout, curieuse de tout, et souvent superficielle.
sa réflexion sur Picasso ne m'inspire pas particulièrement; tous les hommes ont une part de féminité, mais Picasso, pour moi, c'est le taureau, le minotaure, le mâle séducteur
comme tu le dis parfois les stétéoptypes sont agréables;
"l'élégance, la douceur, le luxe et la faiblesse". Hum. Mise à part la faiblesse (chuis toute gringalette), il est fort étonnant pour moi de constater que, selon ses critères, je dois certainement être un homme !
bah, faut pas rendre trop facile le travail de la Justice. C'est ce qu'il voulait dire, le m'sieur qui est sénateur...
brigetoun , ce n'est parcequ il ne voit pas le port que le bateau refuse d'affronter les tempêtes ! un peu grandiloquent je te l'accorde quoique , je parle pour dans 10 000 ans aurait dit Férré , bises Alain
merci d'amener l'espoir et Féré avec toi
Y-at-il plus viril que la peinture de Picasso ?! quelle puissance, quelle énergie, ...mais quel oeil aussi pour "croquer" les femmes ;-)
j'ai le souvenir d'une exposition il y a force années à la fin de sa vie regoupant les toiles peintes pendant une brève période, qui emplissait le grand tinel du Palais des papes et au moins une autre salle, et la variété des toiles peintes à quelques heures d'intervalle. Effervescence et puissance de création.
Que faisait-elle il y a deux ans, à quoi pensait-elle ? Et bien maintenant, je sais...
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