Hier, journée de refus de la misère - outre ATD et les Compagnons on peut découvrir ou se rafraîchir la mémoire avec l'Observatoire des inégalités (http://www.inegalites.fr) - une petite collection des titres des brèves parlants (d'autres introduisent des rapports)
La Fondation Abbé Pierre dénonce le manque criant de nouveaux logements sociaux - Les nouvelles richesses des pays les moins avancés ne profitent pas encore à leurs populations - Des étudiants privés de soins par manque de moyens financiers etc...
et entendu le soir sur France Inter le représentant d'ATD-quart-monde : questions pour tous les candidats à la Présidentielle : quelle société proposer, que faire pour la redistribution.. pas le caritatif mais un droit. Mais un espoir : il pense que les partenaires sociaux et hommes politiques ont compris leur responsabilité.

Dans mon monde qui, sans paillettes, est relativement privilégié, ce fut une journée d'occasions manquées, ou presque.
Rendormie au petit matin, j'ai loupé mon cours d'italien.
En fin d'après-midi tout de même je suis partie écouter, à Calvet, une conférence sur "le portrait en Hollande au 17ème siècle, ou l'homme dans sa réalité individuelle et collective".

Un peu avant le musée, la vitrine onirique d'une boutique qui m'intrigue toujours, et la façade fatiguée d'un très noble hôtel.
Forcément assez synthétique en deux heures la conférence, mais pas mal du tout finalement. Grandes lignes de force à Haarlem et Amsterdam, les fonds généralement neutres, les personnages qui le plus souvent nous regardent, l'entrée de la vie dans les portraits de groupes et bien sur le réalisme (je suis mois persuadée que lui que ce soit une exclusivité absolue des hollandais). Et au moment où je désespérais un peu de lui, le conférencier, qui nous montrait en insistant sur la façon de composer l'image différents tableaux des compagnies d'archers et les premières régentes d'hospice de Frans Hals, avant de nous entraîner à Amsterdam, il nous a montré les vieilles régentes, cette merveilleuse collection de cadavres en digne survie, en insistant sur la liberté de la touche.
Et il a continué en signalant, après les premiers portraits un peu raides de peintres d'Amsterdam, la technique de l'autoportrait de Leyde de Rembrandt et le traitement à la spatule des cheveux, avant d'évoquer les glacis des émules de Van Dyck.
Un bon choix d'exemples et une présentation intelligente, dans le riche cadre de la galerie de Calvet.
J'avais mal et je suis partie un peu avant la fin, les laissant aux portraits de bourgeois déguisés en bergers de l'école d'Utrecht et me suis rapatriée saluant au passage un appartement avec terrasse dont la photo devrait être là (mais blogger me l'a bouffée) - et ça m'a facilité la décision de renoncer à une pièce de théâtre à Benoit XII pour regarder les candidats socialistes.
Ce qui ne fut pas facile. Le site de la chaîne parlementaire était bloqué par de trop nombreux internautes et sur celui d'LCI je n'avais que des images fixes, se succédant, collection de grimaces - mais j'ai eu droit au son sauf deux coupures brêves. Le meilleur, pour l'aisance et l'autorité, ne fut pas mon candidat, dommage..

Pour renouer avec les bergeries, je prends pour diner, il en est temps, le Don Quichotte : ils virent que les arbres d'une ramée qu'on avait élevée à la main à l'entrée du village étaient tout chargés de lampions, que le vent n'étaignait pas, car il soufflait alors si doucement qu'il n'avait pas la force d'agiter les feuilles des arbres. Les musiens étaient là pour réjouir la noce ; ils allaient, en diverse cuadrilles parmi cet agréable endroit, les uns dansant, d'autres chantant, et d'autres encore jouant des divers instruments... En somme, on aurait dit que, dans toute cette prairie, courait l'allégresse et sautait le contentement.