commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, novembre 04, 2006

Dans le vestibule, Aurélie a rencontré Vivien et René, qui rentraient. Ils souriaient tous les deux, le père un peu contraint, le fils de franche joie.

Elle a interrogé du regard et Vivien a confirmé : "Oui, votre fils m'a persuadé.. ou dissuadé. Ma chérie nous avons mis au monde un artiste, un artiste bon plaideur".

"Voyons Père ! c'est vous qui vous êtes arrêté devant cette arcature - et j'ai bien vu que vous l'admiriez - que vous hésitiez.."



"Tu ne peux pas m'appeler Papa, non ? Nous avons fait des bourgeois, parisiens de surcroît".

Aurélie se retourne vers la servante qui passe le nez par la petite porte sous l'escalier et propose aux deux hommes "Venez vous réchauffer - que voulez vous ?"

"Je pense que René rêve d'un punch (et le fils nie de la tête, mi-agacé, mi-amusé) du vin chaud merci".

Entre les rideaux du salon sur le jardin, ils voient le soir descendre sur les arbres. En s'étalant dans son fauteuil, une main caressant le bois et la grasse nervure du bras sculpté, ses bottes crottées tendues vers les chenets, il reprend :

"Mais, maintenant ? Si je ne prends pas dans ces ruines les pierres dont j'ai besoin pour La Maussène, je vais devoir revendre cette terre. Je ne suis pas assez riche".

"Papa réfléchissez. Je suis sur que vous trouverez une solution. Vous savez que vous êtes célèbre pour l'étrangeté de votre goût. Un défricheur.. Dans cinquante ans on vous admirera.."

Posted by PicasaVivien parcourt du regard la pièce, effleure des yeux les meubles cirés, leurs courbes démodées, le cuivre exubérant des poignées, les cadres dorés avec leurs volutes, branchages et le couple d'oiseaux perché pas tout à fait au centre du miroir qui surplombe la cheminée.

Il sourit, se rengorge un peu et se retourne vers sa femme : "C'est grâce à ta mère. Ma chérie, je veux votre avis. Viendrez-vous avec moi ?"

Aurélie se penche en avant, les yeux brillants : "Tu sais bien mon ami que j'en ai grande envie".

René a pris un verre sur le plateau que l'on amène, le boit debout et avec une petite révérence gentiment ironique : "Mère, excusez moi, je vais me changer".

Dans le petit escalier, il danse presque. Écrire cela à ses amis de Paris !

Sans aucun intérêt, tant pis. Mais des photos de trois des soeurs (dont moi)

12 commentaires:

Anonyme a dit…

J'aime beaucoup ta photo de forêt et ses clairs-obscurs. Je viens de voyager dans les Caravaggio pour un billet et il y a quelque chose de très particulier dans tout ce sombre.

J'aurais aimé la voir en version plus grande, mais il y a un message d'erreur (404) quand je clique.

À+ Z

Brigetoun a dit…

justement elle n'est pas de moi - justement elle vient d'Italie mais tout nord, loin du Caravache

Anonyme a dit…

Gonflée de te dire top flemmarde. Quand on voit la qualité de tes écrits, on se dit que ça n'est pas seulement du premier jet. En tout cas, moi, pour faire ce que je fais, je rature, je triture je change les mots de place... et c'est bien du travail. Mais qui me plait

Anonyme a dit…

C'est super cette photo de la forêt avec ses contrastes de couleur entre le bleu azur pur du ciel, les ombres et le jaune des feuillages. Bon w/e.

Anonyme a dit…

Certains ont du talent. Cen n'est pas le cas de brigetoun. Elle, c'est le genie qui l'habite !

Brigetoun a dit…

mais qu'est ce que c'est que cette idée ? hilare suis.
Et puis au fond ce serait une excuse inattendue pour ma maladresse.
Par contre le génie pour la première photo : accepté - je n'en suis pas l'auteure

Anonyme a dit…

Bonjour !
je suis fasciné par la beauté de ton écriture, si un jour tu publies un recueil de nouvelles ou un roman, je n'hésiterai pas une seconde !
Bisous et bon week-end
YVES

Anonyme a dit…

Que je sois ébloui de tes textes n'est pas nouveau et avec un verre de punch en prime !

micheline a dit…

de retour je viens te saluer, te lire et regarder ..oui l'écriture nous ravit au sens fort
et je ne t'oublie pas
bonne soirée,Brigetoun.

Anitta a dit…

T'as raison, c'est sans aucun intérêt.

Mais non, je plaisante ! On a l'impression de surprendre une conversation entre des gens que l'on connaît et avec lesquels, même si on ne comprend pas tous les tenants et les aboutissants, on se sent bien...

La première photo est superbe, effectivement. Mais j'avoue un faible pour la troisième, aussi. Et la seconde a comme réussi à figer la patine du temps sur la pellicule !

Anonyme a dit…

les "aventures" d'Aurélie et Vivien sont toujours un vrai plaisir à lire, désuétude, raffinement, élégance...
j'aimerais toujours en savoir plus...

oggi, bel tempo a Bologna, pero' un po freddo
ed a avignon?
les italiens disent avignoné

Brigetoun a dit…

Avignoné molto fredo - d'autant que pendant une demi-heure il y avait une coupure de courant