En allant voir le crâne de mon toubib, j'ai rencontré une petite nef (je dirais caraque pour le plaisir, mais ce n'en est pas une) et, en levant les yeux, j'ai vu que le temps aurait été bon pour appareiller, ciel encore bleu, des nuages s'installant, s'il n'y avait pas eu aussi, malheureusement, une absence totale de vent. N'importe, je me suis vue seule Patronne, en ce temps éloigné, prête à partir avec une cargaison d'huile d'olive, de dentelles et de faïences pour caboter des Baléares à Bougie, à Malte, Ephèse, Corinthe, Naples, Gènes. Voir la Bétique, longer les cotes d'Algérie, pénétrer dans toutes les petits ports grecs pour recharger des marchandises, saluer la Dalmatie...
Bien sûr, si les voiles étaient plus sérieuses que les voiles de dentelle du bâtiment armé par les filles de La Rochelle, la coque présentait un côté extrêmement évasif, et la manoeuvre pour débouquer de la rue Joseph Vernet s'annonçait délicate. Malgré tout, les voiles étaient hissées, nous avons appareillé, et la mer était très belle.


Pour revenir à la réalité regardé l'émission de "C dans l'air" sur la pauvreté en France, et le vote, sur le site d'Alain de la communauté, où sont dites des choses essentielles http://rabelais.blog.lemonde.fr/
Sans rapport, égoïstement, je regarde les billets de train pour l'aller et retour à Dijon, projeté pour ce week-end, que je vais me faire rembourser, et celui pour 412 boulevard des Ogresses que je devais aller voir vendredi soir au Chêne noir. Pourtant la présentation de la troupe "4 litres 12" par elle-même est séduisante : "les membres de ce groupe se sont rencontrés au bord d'une falaise donnant sur la mer, une corde autour du cou, du cyanure entre les dents, un revolver sur chaque tempe, traînant derrière eux leurs bouteilles de gaz branchées sur l'oesophage..."
Je crois que je vais chercher dans quel rayonnage s'est égaré le Café Panique de Roland Topor.