Je l'ai rencontrée ce matin - éblouie, j'ai eu un peu peur (je supplie) de sa marche impériale, son nez ferme et son sourire absent.

Mais le reflet, les guirlandes de feuilles d'or, la boule d'argent, la petite plante sur laquelle elle va cogner son pied, le coeur allégé qu'elle brandit et le mystère du monde d'où elle se précipite noblement vers nous, me l'ont rendue bienveillante, et j'ai poursuivi mon chemin.


Un peu plus loin, devant un rêve d'armoire à linge, j'ai trouvé des branches gelées portant des roses, un arbre fagot, de vraies feuilles et un très faux bélier qui m'ont réconciliée avec les "décorations" de Noël.

Constaté aussi qu'une nouvelle galerie de peinture et le charmant décorateur anglais allaient fermer et me suis souvenue de la déploration de deux commerçantes de la rue Saint Agricole sur les "enseignes" qui ne peuvent affronter le montant des loyers, et peut-être la raréfaction des éventuels clients (ça c'est de moi). Désolant de voir ces vitrines vides, pour moi qui ne saurait être cliente que très épisodiquement et pour de très petits objets.