Trivialité - Ma fierté, enfant, de la corne qui me permettait de marcher pieds nus sur le macadam, en sautillant tout de même un peu, entre la villa les Hippocampes et la plage.
Assise, jambes repliées, je me penchais sur leur plante grise de sable pour extirper de cette corne les épines de pin.
A la maison la vie des tomettes, leur tiédeur dans une flaque de soleil.
Leçons de danse, les pieds retombant avec toute la brutalité de mon poids sur le carrelage de la salle - je devrais prendre appui et rebondir. Honte de ma gaucherie ; à travers les persiennes, le Cour La Fayette et son débouché sur le port m'appellent comme une délivrance.
Parisienne, l'horreur du contact de la tomette ou de la rugosité du plancher.
Dans le noir; trébuchant sur les cailloux, devinant le sentier, nous suivons un ruisseau pour observer l'accouplement des crapauds.
Les sols détrempés par la pluie - marcher dans les feuilles, sous-bois - je les remue et une odeur de pourrissement emplit mon espace.
Et aujourd'hui mes plantes gonflées entre moi, les galets et les dalles.
Des sols vierges, le Sahara que je ne connaîtrais jamais, le parquet Versailles des salles de châteaux, au delà des barrières qui nous contiennent.
Et tout ceci me semble être le résultat d'un crâne vide et de la vue de la mousse dans ma cour.
10 commentaires:
Jolies photos pour un beau texte.
Ah ! Nos souvenirs d'enfance, un brin de nostalgie qui égaie nos coeurs de temps à autre.
un crâne vide ? je n'en dirai pas tant, il en faut de l'esprit pour écrire ainsi, surtout pour un sujet pas commun du tout.
Bon début de semaine Brig !
Mais où es-tu passée ? En changeant de version, j'ai perdu ton lien. Mais je vais y arriver à te remettre dans ma liste et à continuer de te rendre visite !
Jolies ces photos de surfaces "à marcher". Le plus désagréable, quelque soient les plantes de pieds, se serait ces galets dont aucun ne tombe jamais juste au bon endroit de la voûte plantaire.
Quans ça ne vous tord pas un orteil, ça vous talle un talon
je me souviens aussi des pieds nus de l'enfance.
des chemins escarpés
des feuilles mortes
j'aime beaucoup ton texte, suite d'évocations.
E bello avere ricordi! mi piacce.
Que tu manies la plume avec talent on le savait, le logiciel photos en plus alors
J'aime tout ! tes souvenirs d'enfance, cette photo mosaïque !
Si toi, t'es un crâne vide, que suis-je ?
Apparament tu n'as pas reçu mon mail où je te demandais un service pour me m'écrire ou me trouver un texte me correspondant.
Belle semaine !
Bisous,
OLIVIER
J'ai toujours les pieds aussi calleux et épaissis, je n'ai jamais renoncé à marcher pieds nus et à ne rien craindre du sol ... sauf en Afrique, là, c'est interdit parasites oblige ...et du coup, ton texte me fait sourire, tendrement ...
hum moi itou, mais j'ai un peu honte
Brig quelle poésie !!! Jaime beaucoup.
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