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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, janvier 17, 2007

Le gris nous a rejoint. Et j'ai marché le long des rues en rentrant de mon cours d'italien, cherché un semblant de couleur dans le mastic et le bleu passé de cette façade, oasis au milieu de la pierre grise des hôtels, compati et repris en moi la douleur de l'arbre taillé sans pitié en attente d'une jeunesse qui reviendra, dit-on, avec ses moignons dardés vers un ciel qui avait choisi de l'ignorer, de ne lui accorder aucun espoir de renouveau. Femme suis, petite et ancienne, et malgré l'expérience et la science des siècles qui nous ont précédés, l'idée d'un printemps m'est chaque année un pari vertigineux.
Posted by PicasaRessourcée dans la vue de la plante qui s'écoule à côté de mon bureau, et de son vert obstiné, j'ai trouvé dans le sommeil une fuite devant de nouvelles petites vagues de mes bobos. J'ai émergé dans la nuit descendue, un peu cotonneuse, pour renouer avec les bruits du monde et frotté le sol pour faciliter le passage, et puis, écouté, par hasard et un peu à contre volonté, "garde fou jusqu'au bout de la nuit" sur France Culture (nuits à Sainte Anne, dans "les pieds sur terre").
Quel est le rôle, dans cette grisaille interne, de Volodine et de ces passages, au début de Dondog, plus poignants que les horribles expériences à venir, la solitude de l'enfant accusé à tort par une mère aimée, et son incompréhension de la crainte contenue dans la rigueur de cette dernière.
"Le ciel derrière la mère de Dondog était parfois blanc, parfois gris-vert, parfois noirâtre. La balustrade sur le balcon se hérissait de poussières aimentées, les murs de la salle-à-manger tout entière de vêtaient de brèves buées épineuses.... La mère de Dondog n'attachait aucune importance aux vents magnétiques qui rôdaient à une allure vertigineuse au-dessus du pays....
De nouveau, elle l'appelait Dondog Balbaïan et elle se désolait d'avoir accouché de lui. L'accouchement avait été douloureux et il avait été critique, et elle se désolait du résultat. Dondog se représentait la partution avec horreur. Il recevait sans filtre la souffrance de sa mère, et il ne savait comment y réagir"...
et sans doute a-t-il conscience de l'irréalité de ces regrets. Puis, le résultat, ce qui fait de lui le futur personnage du livre, le faux aveu. "Il n'y a pas d'âge pour faire mourir la vérité... il y a un moment dans la vie où il faut commencer à confondre en soi la brûlure du mensonge et la brûlure de la vérité, et à entretenir cette brûlure pour les cinquante ou soixante ans de désastre que l'on peut prévoir devant soi encore".
Secouons la poussière, et ayons l'âme en joie.

11 commentaires:

Anonyme a dit…

un bien joli billet dans lequel perce les prémices d'un renouveau.Est ce déjà le printemps? Bonne journée

Alcib a dit…

Ça fait chaud au coeur de lire ces lignes qui parlent de printemps quand au Québec il fait presque moins 30 degrés.

marie.l a dit…

Que ce printemps qui semble proche et dont tu parles si bien te mette en effet l'âme en joie, et que Volodine continue à t'amener dans son univers particulier...
Bonne journée à toi Brig

Anonyme a dit…

Je préfère entretenir la lumière en moi que la brûlure.
Oh ! le printemps est là ! l'hiver ne s'est pas encore levé dans notre beau sud.
Courage ma chère Brig !
Belle journée pleine de joies !
Olivier

Anonyme a dit…

Que le printemps qui pointe son nez fasse fuir "les nouvelles vagues de tes petits bobos". Bonne journée Brigetoun.

Anonyme a dit…

Ne brûlons pas les étapes, laissons faire les saisons, elles sont déjà tellement perturbées

Anonyme a dit…

superbe!
"L'accouchement avait été douloureux et il avait été critique, et elle se désolait du résultat. Dondog se représentait la partution avec horreur. Il recevait sans filtre la souffrance de sa mère, et il ne savait comment y réagir"...

j'ai vécu la même chose, de la part de ma mère, j'en ai beaucoup souffert, et il m'a fallut des années pour comprendre qu'elle était très jeune, et très mal préparée à la maternité (sa propre mère est morte en donnant naissance à sa petite soeur).

La dernière citation est très forte!

e l'italiano, va bene? sei pronta per venire da me per chiacchierare?
ti aspetto!

Brigetoun a dit…

le printemps c'est parce que l'hiver semble vouloir arriver, et que je le déteste.

Céleste, mi dispiace, daverro, ma lo mio italiano è orrendo o piuttosto inexistente.
et les voyages et moi ... peut être un tapis volant avec un fort calmant

Anonyme a dit…

sei brava..
ma si dice : il mio italiano

sai che io parlo sul serio, poi venire quando voi...in aereo (Marseille Bologne) o in treno...pensaci per primavera

siamo in una casa molto grande

Brigetoun a dit…

grazie mille !

Anonyme a dit…

Bon Celeste, Brigetoun, on arrete de parler Russe, hein !?

Cette ame russe, dont tu étoile ton texte me revigore. Vraiment.

Tu touches tujours juste.

Sur la premiere photo "fin de stocks".

Fin d'une saison. Que sera la nouvelle ?

Je hais l'hiver...