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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, février 12, 2007

Chançon legiere a entendre
Ferai, car bien m'est mestiers
Ke chacuns le puist apprendre
Et c'on le chant volentiers
Conon de Béthune

Il était un groupe, tant d'écuyers que de bacheliers, grandis sous petit arroi, qui avaient fait entre eux pacte d'amitié.
Les seigneurs de la région, les chanoines et les maîtres de l'Université avaient vieilli et se carraient sur leurs chaires.
Ces jouvenceaux grandets, les pieds sur la jonchée, en équilibre sur leurs escabelles se gaussaient d'eux et attendaient avec une certaine impatience.
Lors des repas, au bas bout de la table, ou même vers le centre, ils riaient avec les serviteurs pourvoyeurs de pitance ou les remplaçaient parfois, à grand honneur, pour servir Messire comte, ses barons, chapelains et compagnons.
La nuit, ceux qui n'avaient pas trouvé place au dortoir, s'étendaient auprès du feu de la cuisine.

Un jour vint où Messire annonça qu'il se retirait, pour son salut, dans un cloître proche pour ses dernières années, comme le ferait plus tard - mais, merveille, il ne le savait pas - Charles Quint le grand. Et son ami l'évêque le rejoignit dans sa retraite.

Grande effervescence dans le comté. Les barons et chanoines se pressaient autour des successeurs désignés (le comte n'avait pas d'héritier légitime) - et notre groupe chevauchait à travers bois et plaines, de fermes en manoirs, d'abbayes en prieurés, sous la drue futaie, le long des pâtures et des champs, de buissons d'églantine en sources claires, discutant des mérites de chacun en vue de la plus grande gloire et prospérité du comté et de ses habitants.

Les serfs se redressaient en les voyant passer, s'essuyaient la face et reprenaient leur moisson, priant en eux-mêmes pour que leur nouveau seigneur soit prud'homme et bénin, et les jeunes filles leur servaient à boire au puits ou arrêtaient leur lessive pour les suivre du regard. Tous ébauchaient un début de salut et puis les oubliaient. Le jeune Colin qui se révoltait souventes fois contre les gendarmes et prônait en vain le tumulte ne les aimait pas ; les cabaretiers un peu d'avantage et les marchants, tout comme les artisans les ignoraient.

Et le temps passa. "M'est avis, doux ami" dit Dame Aelis "que vous m'ennuyez."

mais que Pitié me retiengne pour sien,/ riche d'espoir et pauvre d'autre bien - Alain Chartier

les photos qui sont ici, avec ce n'importe quoi, sont des cadeaux qui m'ont été faits. Que la vie vous soit joyeuse.

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Aujourd'hui tu nous fais plonger dans l'époque moyen-âgeux et son vocabulaire de l'époque et tes photos. Décidément un blog varié.

Anonyme a dit…

La seconde photo est magnifique, merci pour le cadeau. (Je n'ai pas la même capacité de travail que ma cousine ou ta soeur mais j'ai de quoi m'occuper...) Bonne et joyeuse journée à toi aussi.

Muse a dit…

Merci pour ton n'importe quoi;j'en redemande...ton quotidien médiéval me plait ;un jour peut être vous conterai-je l'histoire de Roncelin...Bonne journée Brig

Anonyme a dit…

Tu nous plonge dans le vieux "françois". Le début du texte m'a fait penser à une 3ème mi-temps de rugby.
Ta note "sans intérêt" est justement très enrichissante. Je sens ton parfum jusqu'ici !
Bises,
Olivier
Je vais aller avec elle me blottir sous la couette ;)

Anonyme a dit…

une autre belle facette encore de ton talent, que ta journée soit autant joyeuse que celle que tu nous souhaites !

Anonyme a dit…

En Vendée aussi ils ont un messire.

Anonyme a dit…

Tiens, voila qui me donne envie de me replonger dans les rois maudits...

Merci Brigetoun !

Anonyme a dit…

Ce soldat vint avec son fusil demander insolament un billet et fit effort avec menace d'entrer dans la chambre où les sieurs consuls travailloient ausdits billets, lequel soldat ayant été arresté et remis au procureur pour en faire justice.

Moi aussi je sais faire n'importe quoi lol ;)

Anonyme a dit…

Tombé ici en passant par RS21
Vos commentaires y étaient élégants.
Votre site l'est tout autant
Merci

Anonyme a dit…

Tu vois finalement Erasme : il n'y a pas réellement de hasards !!
Bien à toi Erasme et bien à toi Brigetoun que je n'ai pas rencontrée grâce au hasard mais par la conviction et le partage !