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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, février 27, 2007

deux images encore du jardin humide de Grignan
sans rapport décelable avec une assez médiocre contribution aux Impromptus littéraires http://impromptus.fr/dotclear
sur un joli thème pour leur anniversaire "le cadeau surprise"
Seule, sans homme, sans enfant, Claire aimait cependant, de temps en temps, retrouver le cercle familial et se plaisait à voir les enfants de tous âges grouiller, vivre, venir se faire dorloter par leurs mères et grands-mères. Pour elle, son seul espoir était qu'on ne les forcerait pas à la saluer ou pire à l'embrasser et puis : ne pas leur faire peur. Car depuis toujours, elle, elle avait peur si des yeux d'enfants la fixaient, crainte de ce qui ce cachait de jugement dans ce petit corps, crainte aussi d'avoir un effet bon ou mauvais sur cette conscience.
Mais bah ! C'était si bref ! et d'ailleurs à la seconde rencontre ils avaient totalement oublié son existence.
Et puis un jour où elle venait voir sa mère, selon un rituel bien établi, une de ses nièces, fière jeune femme intelligente, qui l'impressionnait au temps de son enfance, a ouvert la porte, un corps potelé dans les bras, un corps qui s'est aussitôt limité à deux grands yeux noirs et à une très grande bouche, parce que les yeux sont devenus deux diamants étincelants et la bouche s'est ouverte démesurément dans un rire, un rire qui s'est propagé dans toute la petite chair, illuminée de joie.
Et Claire a eu l'impression de tomber dans un trou de bonheur. Et puis, bien sûr, une petite boule humide qu'elle a bien rangée en elle.
Elles ont discuté, sont entrées et sorties du salon pour faire du thé, aller chercher un livre, un ouvrage et à chaque nouvelle rencontre André lui envoyait son rire bien en face, au grand étonnement de l'assemblée de femmes. Et Claire a su que, honteusement, elle se liquéfiait chaque fois un peu plus de gratitude.
Elle est repartie amoureuse de son petit neveu. Il a grandi, il est devenu un charmant garçonnet et l'a totalement oubliée. Mais elle garde toujours le souvenir de ce cadeau.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Très futée l'organisation de tes deux premiers paragraphes qui se riment sur le dernier mot.

marie.l a dit…

tendresse et bonheur qui se dévoilent dans des mots toujours aussi bien alignés ! Bonne journée Brig !

Anonyme a dit…

sans homme et sans enfant, est ce un bon équilibre, ou sent-on des regrêts ?

micheline a dit…

le sourire d'un enfant, je comprends bien mais tous ces cadeaux cachés brigetoun , en papiers bien ficelés je ne trouve pas la clé , toute une création secrète où nous sommes invités à jouer...!!!

Anonyme a dit…

Tu as, je te le dis bien sincèrement, une bien jolie écriture...

Anonyme a dit…

toujours aussi "frais",comme un léger souffle, merci! :-)

Anonyme a dit…

Un beau cadeau ce rire d'enfant ! Mais André l'a-t'il vraiment totalement oubliée ?

Anonyme a dit…

Heureusement que tu es la, Brigetoun...