jour curieux dans Avignon - Malgré le ciel gris, malgré mon peu d'enthousiasme à l'idée de marcher jusqu'au café Ségolène, j'avais une petite gaieté qui tournoyait en moi, qui se relevait chaque fois, une envie de trouver mon miel dans

la géométrie de l'arrière, pour le moment abandonné, des Carmes (sur le chemin du retour mais la photo a tenu à être là,

le ciel gris comme une coquille sur la place Pie, parce que la lumière qui le décolorait un peu derrière la grille des arbres était jolie ;

la petite fresque sur la façade de le fausse église ; avant d'entrer dans le café, j'ai fini mon petit cigare, plantée devant le vieux, mais il dormait et ne m'a pas parlé ;


les discussions pas inintéressantes mais un peu tardives de l'assemblée, beaucoup plus nombreuse qu'elle ne le semble là. Le sujet était l'éducation, et il y avait des professionnels de tous âges et spécialités. Au comptoir, avec quelques presque amis du MJS (question d'âge) je les écoutais.
Et puis, peu à peu, dans le calme de ce samedi, j'ai laissé s'afficher ce qui est mon éternelle vérité, qui m'a dissuadée de lire, de frotter l'argenterie, de ressortir pour écouter une conférence ou assister à une répétition à l'opéra : la vie m'ennuie, madame, la vie m'ennuie, monsieur, un ennui bien familier dans lequel je me suis installée au temps de mon adolescence, un ennui qui s'est prolongé et rodait sous nos discussions estudiantines (le mot de l'époque était "débiliter", mot doux, lisse), un ennui qui m'a aidé comme un refuge quand le travail était pénible. Certains jour beau doux ami, certains jours univers de poix épaisse, dans lequel je survis.
Mais une si bonne base pour cueillir les petites joies. Il faudrait cependant trouver un autre mot - je n'aime pas l'accord du "en" nasal, fade et sombre et de la trompette de "nui".