Cours d'italien - en sortant, vers onze heures, la lumière était gaie et légère et caressait les pierres.

Dans l'après-midi je suis partie voir le crâne de mon gastro, par la petite rue à l'angle de la place, et l'étalage du beau vieux cow-boy aimable, mais ma photo prise en marchant est fort piètre, peut-être comme la marchandise à vrai dire (non trop sévère).

Me suis demandée en passant si le bouquet rond était naturel, pour conclure que ce n'est sans doute pas le cas, mais j'aime bien le souvenir rouge à coté, qui lui est vivant - et pour ne pas être trop en avance, en marchant devant Saint Charles je feuilletais l'art de ne croire en rien.

Et de ce savoir ne pourra jamais sortir que la compréhension de ceci : que la croyance est à mi-chemin entre la science et l'ignorance et qu'il y a deux formes de croyance, l'une engendrée en nous par le savoir et l'autre qui est engendrée, pour notre ignorance, par la foi et la peur que l'on instille en nous et que l'on impute à Dieu. La foi n'existe que pas l'absence de la connaissance, car où la connaissance, la foi est morte et n'a aucun lieu d'être.

Le pauvre chrétien est bien en droit de s'estimer le plus misérable parmi tous les hommes de la terre, parce que son salut, son paradis, son repos, sa condition, sa béatitude, sa félicité sont fondés sur l'ignorance et la méconnaissance, que représentent sa croyance et sa foi.

mais, comme le dit dans la préface Raoul Vaneigem, Geoffroy Vallée, seigneur de la Planchette, au nom si charmant, poursuivi par un prévôt cruel, et pendu en 1574 "reste en retrait de ceux qui, selon la belle formule de Jacques Prévert, sont "intacts de Dieu".

Au moment où, en rentrant, je suis arrivée place Crillon, le ciel, face à moi, était blanc autour du soleil éblouissant qui descendait derrière le rempart.