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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, mars 20, 2007

Sous ce ciel bleu et ces nuages lumineux le froid s'est installé. Je le sais et je porte un chandail de laine sous le trench léger ; je prends dans les yeux le bleu et puis, peu à peu, le froid pénètre. Je brusque mes courses et me rapatrie.
Me voici redevenue marmotte, envahie par le sommeil (le gros plan, pris entre deux bâillements me navre, je ne me voyais pas ainsi, mais je le garde)
Dans un dernier effort, après mon devoir d'italien bâclé, je cherche "le sommeil" dans mes livres et, comme toujours en ce cas, c'est en vain.

Il y a bien : "il arriva aux nefs rapides des Achéens et se rendit auprès d'Agamenon l'atride. Il le trouva en train de dormir dans son pavillon, où l'entourait la coulée du divin sommeil" et cela me plaît, même si Songe y intervient pour lui tracer sa conduite, avant de terminer par "et que ne te prenne l'oubli, lorsque t'abandonnera le sommeil miel de l'âme". (Illyade)
Mais de Beckett à Blanchot je n'ai trouvé que l'absence de sommeil. "Je ne pus dormir cependant. Le vent était devenu la violence, la détresse du vent, mais ce n'était pas cette puissante rumeur du dehors qui me tenait éveillé, c'était, au contraire, le calme prodigieux qu'un tel bruit laissait intact. Sur ce calme, je ne pouvais me tromper : c'était comme un lieu réservé dans un lieu, qui toutefois ne se situait pas ici, que je m'imaginais mieux trouver en revenant en arrière, en errant... (celui qui ne m'accompagnait pas Blanchot) - et, en fait, c'est normal, le soleil est absence et ne peut s'écrire sauf en disant : "il dormait".
Peut-être celui des nouveaux-nés, qui me fait toujours un peu peur, tant il est absolu, profond. Mais plus grands : "Dors sur ma poitrine un petit moment, ça te réchauffera un peu" dit mon père avec affection.
Contre la poitrine de mon père, je me sentis un peu tranquillisé. Et cependant, je n'arrivais pas à m'endormir. La tête levée, je regardais le visage de mon père...
Quand le vent soufflait, il frôlait mon épaule, avec une caresse comme pour endormir les petits bébés, il dit : "Ce n'est rien, les feuilles se remettent à bruire, dors bien". (la pagode de longévité Pa Kin).
Et puis la vague du sommeil montait, je me suis étendue et me suis endormie, profondément, totalement, comme toujours. Réveil en chute fugitive dans un vide glacé - ceci - morue et patates et je me rendors.
Carpe diem.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Carpe Diem... Ca me rapelle quelqu'un ?
Belle note sur le sommeil avec tes références littéraires. Je te propose une chanson de JJGoldman :
"dors bébé dors,
il pleut dehors,
dors encore,..."
Bises du matin,
OLIVIER

Anonyme a dit…

pas l'air en forme aujourd'hui ? demain c'est le printemps et un autre jour.

Muse a dit…

bien vrai que le froid soudain me plombe aussi et me renvoie dans une léthargie insoupçonnée...

Anonyme a dit…

Cela me rappelle cet ami suisse (histoire vraie à entendre avec l'accent local)qui me racontait qu'un matin, il s'était réveillé en tricot de peau. "Tu te rends compte ! ça veut dire que j'ai été surpris par le sommeil puisque j'ai pas eu le temps de mettre mon pyjama!"

Anonyme a dit…

Brig, (vous avez quand même de la chance d'avoir un beau ciel bleu comme ça !)

Anonyme a dit…

Le sommeil est une des plus belles choses. Le sommeil avec les rêves, je l'aime encore plus que le sommeil profond (à tort, car il repose moins) Suis très jalouse des gens qui ont le temps de beaucoup lire ;-)

Anonyme a dit…

L'on ne sera pas surpris qu je cite ici, une nouvelle fois, l'un des plus beaux passages du plus bel opéra du monde, j'ai nommé Atys, de Lully :

Dormons, dormons tous ;
Ah que le repos est doux !
Morphée
Regnez, divin sommeil, regnez sur tout le monde,
Répandez vos pavots les plus assoupissans ;
Calmez les soins, charmez les sens,
Rretenez tous les coeurs dans une paix profonde.

Ne vous faites point violence,
Coulez, murmurez, clairs ruisseaux,
Il n' est permis qu' au bruit des eaux
De troubler la douceur d'un si charmant silence.

Dormons, dormons tous,
ah que le repos est doux !

Anonyme a dit…

Le froid ça réveille un peu non ?? visiblement pas partout !
Dors tranquille ... On veille...