M'en suis allée samedi soir, sous un ciel dont les évanescentes traînées roses presqu'imperceptibles ont fuit mon appareil, écouter un concert magnifique qui m'a rejeté.
Je me suis bien installée, et ce fut le début du concerto n°3 pour piano et orchestre de Rachmaninov, que je ne connaissais pas, n'ayant pas, naturellement, le goût de cette musique, mais fort désireuse d'aimer. L'orchestre, dirigé par Emil Tabarov (très bon l'autre soir dans Fidélio) était superbe, les sons amples. Denis Matsuev splendide virtuose au piano, bien, bien romantique. Le hic est que j'ai toujours un problème avec le piano romantique, même si ce n'est rejet pur et simple que pour Chopin ou le Litz qui se limite à ça (j'avoue).
Des sonorités, un monde qui me sont étrangers. Des flots roulants, une clarté un peu acide. Un pianiste à l'air pénétré et à la belle puissance. Du mal à pénétrer dans cela. Un jeu de l'orchestre, une interprétation du piano, qui souvent me plaisaient, et que j'observais. Malgré Matsuev, le soin du chef, une jolie intervention de la flûte, des cors doux et somptueux, il m'est arrivé d'admirer, mais j'étais rejetée et n'ais jamais aimé.
Et, est-ce l'énervement de cette puissance qui me laissait sur le bord, ou une autre raison, la douleur est arrivée et j'ai trouvé que les tumultes de la fin de l'intermezzo n'en finissaient plus. Suis sortie sur le balcon pendant l'Alla breve. Avignon était bien beau, mais ma carcasse bien furieuse, et j'ai renoncé avant la fin de l'entracte et suis rentrée m'allonger, en regrettant vraiment beaucoup la symphonie n°9 de Chostakovitch, que j'aime, et que j'aurai aimé entendre par cet orchestre et ce chef en belle forme.
1 commentaire:
Peut être sévère pour Chopin et Litz qui réussissent si bien dans la musique romantique...celle ci n'était pas faite pour apaiser les âmes, loin de là. Je vois que ton corps n'en finit pas de se rappeler à toi. Bise.
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