En cette saison, les jeunes visages luttent contre les boutons ; et les vieux murs se parent de plantes, si l’homme n’intervient pas. (les plantes rencontrées sur la fin de mon trajet ne se voient guère qu'en agrandissant les photos)
Dans Libération dimanche, lisant un billet sur « effusion et tourment, le récit des corps. Histoire du peuple au XVIIIème siècle » d’Arlette Farge, avec une certaine envie de le lire, je trouve cette citation « Déchiffrer cette image, ne pas y consentir, aller au plus près de ceux qui composent les foules et chercher plus avant la vie de ces hommes et femmes, par moments rassemblés, entraîne vers une histoire autre, celle de leurs corps et pensées, tout entiers captés par leurs tâches, leur volonté de compréhension du présent, affrontés sans protection aux heurts et malheurs de leur condition ». Et les voilà « développant en d’infinies déclinaisons des gammes de sensibilités et d’appréhensions du monde… et je me demande si une étude scrupuleuse, attentive et passionnée de l’historien pour ce « peuple » est vraiment plus à même d’en rendre compte que les sondages, pourcentages, études dont nous sommes, nous et nos contemporains, les sujets et les lecteurs.
Le soir « Mignon » de Thomas. Je continue à découvrir des musiques qu’il ne me serait pas venu à l’idée d’entendre, dans ce cas cela s’est révélé pas désagréable, joli, mais ne justifiant guère un déplacement. Mise en scène de Nicolas Joël, dont j’attendais beaucoup, que je n’ai franchement pas aimée, du moins au premier acte, d’un statisme caricatural, sauf de jolis mouvements des chœurs. Décor en accord avec la musique, toile peinte, bois et tons sourds pour ce premier acte. Une Mignon, Sophie Koch, jolie, voix chaude, souple, profonde, peut être un peu trop puissante, surtout en comparaison du filet de voix de Philine (qui de surcroit n’est pas gâtée physiquement). Yann Beuvron (Wilhem Meister) égal à lui-même, tout bon, un peu gêné par le parti pris de chant frontal au début (je repensais au DVD de la Grande duchesse avec Félicity Lott que je regarde des soirs de blues), et dans le rôle de Lothario Nicolas Courjal que j’avais aimé dans la Flûte, et dont j’ai retrouvé avec plaisir la basse, mais qui était grimé de façon à faire vraiment assez peur.
Au second acte, la mise en scène m’a convaincu, mais dans les scènes parodiques, les mouvements un peu chorégraphiés souffraient de Philine qui, j’en suis désolée, m’a semblé avoir autant d’esprit qu’une botte de foin, et je n’ai ri, confuse, qu’une fois, mais vraiment, alors que ce n’était pas prévu. Un joli Frédéric, Blandine Staskiewicz. De belles lumières. Un incendie très réussi et une Mignon de plus en plus convaincante. Pour elle je suis restée au troisième acte.
Et maintenant, joues de morue et patates.
Au second acte, la mise en scène m’a convaincu, mais dans les scènes parodiques, les mouvements un peu chorégraphiés souffraient de Philine qui, j’en suis désolée, m’a semblé avoir autant d’esprit qu’une botte de foin, et je n’ai ri, confuse, qu’une fois, mais vraiment, alors que ce n’était pas prévu. Un joli Frédéric, Blandine Staskiewicz. De belles lumières. Un incendie très réussi et une Mignon de plus en plus convaincante. Pour elle je suis restée au troisième acte.
Et maintenant, joues de morue et patates.
11 commentaires:
De belles photos accompagnent ton texte, bisous et bon mercredi
Françoise
Un ciel bleu comme on n'en a pas vu depuis longtemps par ici... j'aime beaucoup la photo des murs qui se parent de plantes.
le ciel bleu, un peu moins bleu que celui sur tes deux dernières photos est enfin revenu ici, ouf il était temps même si la terre a accueilli avec soulagement l'incessante pluie de ces derniers jours. Bonne journée Brig !
mais notre ciel s'accompagnait d'un vent frisquettou
brigetoun, vite, vite je viens lire et regarder chez toi et te dire aussi que ton "comment" chez moi n'est aucunement en cause sur l'effacement . , ce serait plutôt le contraire j'aime qu'on apporte des remarques constructives dans nos échanges.. .
amical bisou.
Ton ciel d'Avignon est à l'unisson du bleu France de ces derniers temps : violent !
Biz
Tu n'aimes pas les plantes sur les murs ? Quelle chance d'assister à un opéra, j'en ai jamais vu. Mais pour le moment cette musique ne sonne pas à mes oreilles.
Ici aussi le ciel est bleu ! et sans vent enfin !
Bises,
OLIVIER
Un ami m'avait fait la meme reflexion que toi sur la mise en scene de ce Mignon, avec cet aspect figé, vieillot, etc.
Mais, bien entendu, il y a Sophie Koch. Et rien que pour elle, la soirée n'était pas, j'en suis presque certain, totalement morose...
J'adore sa chaude voix, son grain sa texture, l'amplitude, et aussi l'aspect dramatique qu'elle arrive toujours a bien placer. Mais bon, je ne suis pas vraiment objectif, je suis un fan absolu.
Merci, en tout cas, de ce compte rendu.
Tu nous nargues ? t'as de cieux tu sais !
le monde, ses valeurs je recommence à ne plus le comprendre...combien cela durera-t-il?
J'aime beaucoup lire vos commentaires sur vos soirées d'opéra, elles sont souvent pertinentes et toujours teintées d'un humour qui me fait rire!
Bonne continuation à vous
Un rossignol qui était grimé de façon à faire vraiment assez peur...
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