Lundi matin, pluie à verse. En rassemblant ma volonté pour aller faire des courses, j’ai très vite, pour retarder cette entrée dans la vie, pondu quelque chose pour les impromptus littéraires (http://impromptus.fr/dotclear) sur le sujet qui était « mon ficus n’en fait qu’à sa feuille » d’autant moins motivant que j’ai horreur des ficus (images du hall de la Fédération du bâtiment, ou d’une salle d’attente de laboratoire médical, ou d’un hôtel au mois d’août en montagne). Et cela se sent

Mes cheveux sont électriques. Les chiens et mes chaussures se sont joués dans les flaques, avant de marquer le rose des tomettes. J’ai chaud, et mes épaules frissonnent dans l’humidité. Les fleurs se couchent sous le poids de l’eau, un peu flétries, et brillantes sous les gouttes. Une bonne odeur de terre mouillée entre par la porte fenêtre.

Rester dans mon cocon ? Mon café a bouilli et s’est projeté sur les carreaux de la paillasse ; son odeur, un peu caramélisée, a, pour un moment, supplanté celle du jardin, et celle de la cire. Le coffre brille doucement dans l’ombre. Dans son coin, mon ficus n’en fait qu’à sa feuille, et les roses s’évanouissent dans un vase.

Je m’étire. Chaque phalange, chaque vertèbre se réjouit dans le bonheur du mouvement, et je chantonne pour les poutres blanches. Je suis bien - douce la vie.

En fin d’après-midi, sous un ciel de plus en plus bleu, traversé Avignon vers notre bureau de campagne. Décidé d’écouter le moins possible les journalistes, s,i tout de même, mais en appelant à l’aide lexomil et Marc Aurèle.