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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

dimanche, juillet 01, 2007

Avec le jeu idiot de ce qui sert de pensée, une façade, petite inclusion dans une rangée de maisons sans âge marqué mais plus anciennes, pas extraordinairement belle, ni laide, mais que j’aime bien parce qu’elle m’évoque le grand lit conjugal de mon parrain. Déjà un peu démodés, dans mon enfance, ces bois de lits quand ils n’étaient pas des antiquités, je les regardais avec un petit respect, eux et l’énorme armoire à glace, un peu d’interrogation aussi sur le couple qui passait ses nuits sur cette noble couche (mon vocabulaire de l’âge où on découvre les mots, et où on est toujours un peu grandiloquent). Il y avait ces petites fleurs épatées qui sont le signe de ces années du début du déjà autre siècle et j’écrasais mon doigt sur les pétales. Derrière les persiennes c’était une rue d’Alger, près du parc, et mes cousines ont rencontré le gentil couple qui occupe maintenant cet appartement, de belle taille, avec des couloirs ombreux, et un balcon, de l’autre coté, sur les arbres. La grande table présidée par mon parrain et oncle, après son père. Et la plus belle chambre, avec une petite odeur de bonbons et de vieillesse, domaine de ma très vieille grand-mère qui nous disait à chacun que nous étions son petit enfant préféré, ses rubans de cou, ses petits rires, sa voix faible et la tyrannie qu’elle exerçait en douceur sur sa bru ainée.
Du diable si je sais ce qui m’y ramène. La photo. Je me demande ce que ce porche en penserait.
Peut-être une envie de stopper, en suçant mon pouce, et d’attendre qu’un adulte, ou un grand puisque là bas je n’étais plus l’ainée, règle mes problèmes. Toujours un peu plus douée pour ceux des autres.


Et à défaut d’enfance, j’ai réveillé ma chère irresponsabilité et la délicieuse frivolité. Après m’être gendarmée contre le four peut être un peu trop grand et la machine à expresso commandées au petit déjeuner, avoir jeté mes rougets, je m’en suis allée, pleine de bonnes résolutions, acheter des barquettes de pates, de pommes de terre précuites, de crevettes et de salades de fruit de mer industrielles, mais ma garde était basse, mon envie de plaisir grande, et puisque ma machine intérieure peinait encore un peu à ressusciter mon sourire, j’ai passé un nez chez Ventilo - les tuniques étaient trop grandes pour moi, et je me suis retrouvée avec la plus jolie (et chère) jupe, juste un peu trop habillée pour être portée en dehors de notre petit carnaval d’Avignon, mais avec laquelle tout mouvement va être une joie. Pour quelqu’un qui vit cloitrée en jean ?
Et comme, j’en suis vexée, mais le remède avait été efficace et que j’avais l’âme légère, j’ ai continué sur ma lancée et trouvé au retour, deux portes plus loin, chez Cotalac, une autre jupe, bien ample, avec un effet de traine et des plissés qui me faisaient de l’œil, de quoi avoir envie de danser. Inutilité totalissime. Et j’ai beaucoup de chance de pouvoir être faible de cette façon, même s’il va me falloir aller voir mon banquier, je pense.
A vrai dire, la fièvre refluait, l’air ce matin avait une légèreté, une petite gaité douce mais encore fraiche et les visages étaient souriants.
Tout ceci à l’adresse des membres de la famille si par hasard ils me lisaient et voulaient me proposer une aide qui les dérangerait ce qu’à Dieu ne plaise.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci pour tous tes messages, c'est très gentil, je te fais de gros bisous

Françoise

Anonyme a dit…

Senteurs d'enfance... Bien vues !
..."beau coup de chance de pouvoir être faible"... Quelle association ! Votre banquier vous réclame quelque chose ? Proposez lui un chèque Brig, il sera content...

Anonyme a dit…

* Lire "beaucoup" précédemment, évidemment...

Anonyme a dit…

Je te verrais très bien en robe, puisque je ne t'ai jamais vue en jean. Ici en Touraine plutôt manteau de fourrure...non j'exagère.

Anonyme a dit…

Ce n'est pas le même magasin (brocante d'hier).... mais la vie n'est pas que sérieux elle est aussi fivrolité. J'aime beaucoup la photo du haut, magnifique haut de porte.
Régale-toi comme on dit dans le sud !

Anonyme a dit…

Ces portes, toute cette architecture en pierre et datant d'un autre temps me fascinent. «Autre temps» est une notion qui n'a pas son équivalent ici.

Le passé d'ici, si on parle d'architecte, ne peut guère remonter à plus de 200 ans et encore, c'est rare.

Avant cela, nul ne consacrait du temps à ces choses, question de survie. Malheureusement, encore aujourd'hui, on construit rarement en pensant à demain.

Accent Grave

Anonyme a dit…

Pourquoi faudrait-il toujours tout juger a l'aune de l'utilité ? Les banquiers sont faits pour ce genre de choses, non ???

Un petit retour en enfance n'est pas toujours désagréable...