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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, juillet 04, 2007

j’avais décidé de ne plus participer aux impromptus littéraires mais mardi matin j’attendais la livraison du nouveau four en tournant en rond, sans savoir à quelle heure de la journée il arriverait, en suspens, incapable de toute action ou de lire – mon antre était devenu une salle d’attente étrangère. Je suis allée sur http://impromptus.fr/dotclear et j’ai lu le sujet de la semaine : Une lumière derrière la porte : Quelle est cette lueur qui se dissimule derrière la porte? À vous de nous le dire... Mais attention, cette fois-ci, vous texte devra être dans un registre fantastique. Fantômes et autres créatures imaginaires vont peupler nos pages cette semaine. Je n’ai pas réellement rencontré de fantôme (pas seule d’ailleurs) mais je me suis retrouvée avec des lignes, d’une efficacité totale puisque le four est arrivé juste après, beaucoup plus tôt que je ne l’attendais.
Une lumière derrière la porte, et rien d’autre – sans raison, sans source, sans bruit, dans la certitude du vide, et une sensation de petit vent glacé.
Un korrigan venu de la lande, errant dans une ruelle pentue, écrasée de soleil – et la tête qui s’égare.
Un chêne mort qui revit – petites branches claires qui portent ce qui lui reste de pulsions.
Un pantin sur la margelle moussue d’un pont – tentation d’anéantissement virtuel.
De jolies feuilles de thé dans une tasse de porcelaine presque transparente – et des jeunes filles aux longues nattes et aux grands yeux penchées dessus.
Un portrait d’homme accoudé à une balustrade dans un musée désert - dialogue muet et lent, rendez-vous ailleurs.
Une main sur une pierre dans la chaleur d’une restanque – la vie de la terre passe au travers d’elles.
Une vieille femme, yeux perdus dans un poème – et des volutes resplendissantes où elle perd pied.
Une fumée qui s’élève, bourgeonne, tournoie, dans un lointain aride – tes yeux et ton âme qui s’envolent et restent suspendus.
Un cercle d’enfants autour d’un conteur et d’une bataille de fées – pouces dans la bouche, frissons délicieux et culs bien posés.
Des petites flammèches qui, dans un creux de terre rousse, crépitent sur des aiguilles de pin, vie naissante, son joyeux et odeur qui m’enivre – attention, elles se ruent dans la réalité – et, là, nous les éteignons avec précipitation avant de reprendre la route.

Et n’importe quoi comme photos.

7 commentaires:

Ondine a dit…

J'aime beaucoup ce texte, il est très efficace et j'aime bien tout ce qu'on peut imaginer entre les phrases et la façon dont il respire.
Je comprends un peu ta réticence face aux Impromptus, ayant moi-même passé mon tour la semaine dernière, pas tant par paresse que parce que je me questionnais sur ce qui me motivait d'y participer (j'ai d'ailleurs trouvé un bel écho de ce sentiment dans tes lignes aussi, dans ces mêmes jours...)
Tu as bien fait de céder à la tentation! :-)

Anonyme a dit…

J'aime bien te lire, toujours très passionnant, et agrémenté de jolies photos

Bisous
Françoise

Anonyme a dit…

Oh ! Brig, ton texte est un bijou ! d'une grande finesse. Bravo !
Ta 1ère photo m'intrigue...
Belle journée !!!
Olivier

Anonyme a dit…

....pas n'importe quoi comme texte chaque mot est précis et amène une image...

Anonyme a dit…

Et ta lumière qui n'a de cesse d'éclairer nos jours

Brigetoun a dit…

totale réciprocité mes chers - et merci

Anonyme a dit…

ps. any shakespear? (e)