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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, juillet 09, 2007

Puisque le week-end que j’avais réservé pour une rencontre finalement hors d’accès pour une petite chose comme moi, et, en partie pour cela, finalement sans intérêt, puisque Paris était annulé, et que Grignan soulevait une envie de plaisir mais aucun enthousiasme d’aucun coté, j’ai pu téléphoner samedi pour réserver une place au dernier rang (avec la crainte de grimper) pour Nord de Céline, condensé, retravaillé par Castorf et la Volksbühne. Pas enthousiaste pour le texte, mais un très fort intérêt pour le metteur en scène et la troupe. Critiques se risquant sans se risquer à être défavorables, je décide de n’en tenir compte ni en adhésion réactive au travail ni en adhésion ravie et ricanante aux remarques. (une qui m’a parue fort sotte voyant là une sorte de révision, qui commet cette choses affreuse : rendre des salauds homologués pitoyables, sotte de cette capacité à effleurer la vie à coup de slogans et à se situer n’importe où sauf dans l’œuvre dont ils rendent compte).
Retrouvé le cloitre Saint Louis en sa version festivalière, et pas trop attendu.

Un peu inquiète pour ma forme le soir, et pour le temps un peu incertain, j’ai flâné jusqu’aux halles pour offrir patates et poissons à mon four branché-débranché, par des rues qui ne rentrent pas encore en effervescence. Des affiches mais un embryon de foule ou même pas, et je n’ai récolté que six tracts. Il est vrai que je semble dissuader certains distributeurs. Un peu vexant de vérifier que je suis si visiblement une bourgeoise avignonnaise, donc une non-public. Une parade devant la Banque de France qui avait encore pour les touristes le charme de la rareté, quelques genses du cru avec leur marché et des familles et groupes.
Le soleil a joué à cache cache avec des nuages encore assez haut, et nous n’avons pas cette année la chaleur obstinée, nuit et jour, de 2006.
Pour Nord, la barrière de la langue pour moi est totale et il n’était pas très facile de suivre les actions parfois dénuées de tout sens identifiable en lisant l’écriteau haut placé – pour tout ce qui avait lieu à l’avant scène nous devions au dernier rang être debout – au bout d’une heure la vision était hachée par les sorties. Au début on est dans une partouze brutale comme le dit l’un des personnages. Castorf a aimé chez Céline les ruptures, le paradoxe des centres d’intérêt pas toujours évident comme le souci du chat dans les moments tragiques, la peinture d’une époque de chaos. C’est peut être un peu trop réussi et j’étais souvent totalement larguée. C’est parfois assez laid (notamment peut être trop de slips kangourous flasques sur chair blafarde, rehaussés par des chaussettes) – les tirs sont presque décevants quand on nous a remis en entrant des bouchons d’oreilles – mais il y a des images fortes comme le gros ballon avec le médecin SS et son kimono doré, et la trompette ou le saxo – une musique assez formidablement présente et en situation, le métier des acteurs et leur façon de dialoguer avec quelques sorties, nos rires et des applaudissements spontanés ou très adroitement provoqués.
Tout de même dans l’ensemble cela m’a semblé manquer singulièrement de force.L’animation dans les rues se mourrait et la pluie m’a rattrapée en arrivant à l’Oratoire.

8 commentaires:

marie.l a dit…

je me souviens avoir lu Nord au début des années 60 et je m'imagine un tout petit peu ce que devait être ce spectacle, de plus, interprété dans leur langue par une troupe berlinoise... héhé !!
Bon début de semaine Brig !

tanette a dit…

Merci de nous faire participer à ce festival auquel nous regrettons de ne pas avoir consacré une halte lors de notre passage ayant choisi de nous arrêter cette fois à l'Isle-sur-la- Sorgue. Bonne semaine.

Anonyme a dit…

Quelle belle écriture tu nous offres dès ce petit matin... Egayée d'images photos tout aussi joliment présentes.
Merci et très bonne semaine

Anonyme a dit…

Moi je n'ai pas lu Nord. Mais le compte rendu (même si finalement le spetacle n'était pas tout à fait ça) me donnet envie d'aller fuiner chez mon libraire ...

Brigetoun a dit…

oh c'esr tout de même passablement éructant d'un homme qui n'était pas sans raison dans une poubelle - et qui continue à vomir sa haine, même si là il est une victime de l'histoire, et de ses choix

Anonyme a dit…

Ma chère Brig,
Mes lacunes littéraires ne me permettent pas de parler de Céline. Par contre, quelle d'être dans une si belle ville et de suivre le festival in et off !
Belle semaine !
Olivier

Anonyme a dit…

La petite bourgeoise avignonnaise n' est pas très emballée de cette voix du Nord !

Anonyme a dit…

Et merci de m'avoir fait découvrir le "Journal LittéRéticulaire"! Comme quoi il y a des blogs où les commentaires sont libres.
par curiosité, j'ai fait une recherche "brigetoun" puis "Brigitte Celerier" ... édifiant!