samedi, vers neuf heures, après quelques gouttes de pluie, montée de la rue Saint Etienne, vers la cour d'honneur et le roi Lear monté par Jean-François Sivadier (belle mort de Danton en 2006). Avec sur le bras un imperméable qui me fut précieux contre la froidure.
la longue attente sur la place, sous un ciel qui se dégageait assez somptueusement, et pendant laquelle une sacrée idiote douleur me faisait hésiter devant le confort tristounet d'un renoncement (elle est partie au bout d'une heure)

installation du public. Première mise à l'épreuve des comédiens de Sivadier (qui au fur et à mesure du spectacle se métamorphoseront en élisabéthains) : jouer sur la toile rouge gonflée au vent de la cour (et les spectateurs à gauche de la scène sauront combien il peut être froid), avant le plan incliné, le trapèze et les praticables se ruant en bataille. Avec leur énergie habituelle. De très beaux moments mais les scènes qui doivent être les plus fortes (la folie dans la nature) avaient du mal à trancher sur le haut niveau des précédentes. Très farce, des morceaux tragiques et surtout chez Lear (Nicolas Bouchaud) une belle humanité toujours en équilibre vers la dérision ou la violence, et cette façon épatantante de jouer tourné vers le public, s'y adressant directement, et d'être en même temps totalement Lear, dans l'action et le rapport aux autres personnages. Beau travail de troupe qui fait que même les plus faibles sont bons. Outre Bouchaud, Norah Krief qui joue Cordelia et le fou, un peu dans la ligne d'un cabaret 19ème pour ce rôle.

des êtres frigorifiés, mais trop équipés pour mériter une des 600 couvertures regagnent leur place après l'entracte. Peu ou relativement peu ont abandonné. Fin vers 2 heures 10. Je marchais mal mes genoux refusant de se plier.

bu un bouillon d'ail et de thym. Pommes de terre et crevettes. Un peu de coulomiers et dodo.