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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, août 23, 2007

J’aurais pu voir la mer, j’ai été invitée à voir la mer, on a parlé de la mer et de sa température, (trop fraiche pour les méduses), mais je ne suis pas allée voir la mer, je suis paresseuse et trop de monde voit la mer, et dans le jardin je n’en ai même pas rêvé. Elle était là, un peu plus loin, et c’était bien, ça allait.
Elle est aussi un peu dans l’air et dans le Var, autour, qui n’est plus le même sol, les mêmes paysages, la même végétation et les mêmes maisons que dans le Comtat. Pourquoi dit-on la Provence et non les ? Je suis quand même sortie un peu du jardin, pour cette campagne que sottement, puisque je ne connais pas l’original, je crois grecque.
Je l’aime, même si mes photos prises presqu’en catimini (sans raison) en rendent mal la douce beauté.
Et dans le jardin j’ai un peu joué à faire tourner en rond le jeune male tortue qui se prend pour un tank, un curieux tank amoureux obsédé des pieds humains, et j’ai lu, et vu des gens intéressants, beaux, amicaux et souvent drôles.
Comme j’avais lu sans désemparer, parce que j’étais bien dedans, les « adolescents troglodytes » d’Emmanuelle Pagano, et que j’étais sans munition après une découverte flânerie dans Loti, j’ai péché, après des feuilletages, dans une des bibliothèques fournies de la maison, un recueil de nouvelles de Rick Bass, un montanien (ça ne se dit pas ? tant pis) qui, dans un coup d’œil, m’a semblé correspondre à mon humeur, et c’était un bon choix.
Economisé un peu, pour en garder pour le trajet (et je n’ai pas fini). Cela, qui n’est sans doute pas le meilleur mais qui me plait, vraiment au hasard (ceci ajouté parce qu'en recopiant le passage je réalise qu'une assimilation pourrait être faite avec le mien voyage, qui consiste à me faire cocoter), en ouvrant le livre, dans la nuit qui tombe :
« Il fut un temps où les gens ne m’invitaient chez eux que quand ils déménageaient, pour que je les aide à déplacer le frigo ou le piano, mais quand il s’agissait de pendre la crémaillère ou de faire une chose délicate comme de cirer le bahut ou je ne sais quoi, ils invitaient pratiquement tout le monde sauf moi……..
Dites un peu voir, que je leur ai dit, je suis écrivain, enfin presque.
Et ça leur a plu. Ils se sont mis à m’inviter à cirer les commodes, et autres trucs élégants…. »
Ou :
« … ce qui fait que, maintenant la nuit, il y a des endroits tout au long de la Yaak River Road où vous êtes fichus de capter avec vos phares tout d’un coup des éclairs bleus et des nappées lumineuses sur le revêtement, comme des yeux bleus coulés dans la route – et si vous foncez suffisamment vite, toute la route prend cette lueur bizarre, ce bleu galène scintillant.. » et les gens et les paysages du Texas et du Montana, en leurs différences.

Pour consoler un chouya les nordistes, il a plu sur Toulon dans la nuit de mercredi à jeudi, et le vent chassait les nuages.
Et jeudi en fin de matinée, au dessus des quais, le soleil tentait en vain de percer la blancheur.

13 commentaires:

marie.l a dit…

sourire pour l'extrait que tu nous proposes de Rick Bass, ou quand l'habit fait le moine ou plutôt quand la notoriété naissante ou acquise fait devenir cireur de commodes et invité d'honneur :) Belles photos comme d'habitude et mon salut du matin pour te souhaiter un bon retour et une journée ensoleillée et sans vent !

FalconHill a dit…

Belle ballade. Bon retour à Avignon (il devrait faire meilleurs que hier...)

Muse a dit…

La Provence en souvenir sans doute des Romains et de leur Provincia qui s'étendait jusqu'à la Narbonnaise.
J'ai bien aimé l'extrait que tu nous proposes et le choix de tes photos.

Anonyme a dit…

J'adore tes photos !
Malgré tout j'espère que tu as pu te reposer !
Alors t'es pas allée sur la rade ?
Bon retour en Avignon !
OLIVIER

micheline a dit…

le temps même quand il est mauvais n'est pas toujours perdu , il suffit d'en tirer quelque chose et pour ce faire on peut compter sur toi
merci pour tout et bon soleil sur Avignon

Anonyme a dit…

Je retrouve avec plaisir tes photos et tes extraits de texte. J'ai l'impression que le mauvais temps s'est installé partout même à Sanary souvent privilégiée... A la prochaine sortie de la goëlette on peut te faire signe, par contre je me contenterai d'en prendre des photos depuis la côte, toutes voiles dehors, si possible.

Anonyme a dit…

Nordiste pas consolé par le temps... Caténaire de train ou de tram ? Ne va pas jusqu'à la plage donc...

Anonyme a dit…

Pourquoi n'y aurait-il qu'une Provence quand il y a plusieurs Brie... et alors que les visiteurs de l'Île de France sont même incapables de distinguer la Brie du Gâtinais, du Vexin ou de la Beauce?

Brigetoun a dit…

caténaire de train en attendant sur le quai de la gare de Toulon. Avignon nuages pomelés et veste de coton suportable

Ondine a dit…

Belle promenade en ces lieux, en soi, en communion. Bon retour!

Anonyme a dit…

coucou
un peu de temps devant moi pour flâner dans un jardin provençal...

"Pêcheur d'Islande" de Pierre Loti fut un des livres phares du début de mon adolescence, j'en ressens encore l'émotion, la douleur de cette femme de marin, belle et fière, qui attend en vain son mari, le beau Yann... et puis la vieille grand mère, dont le petit fils embarqué au loin, ne reviendra jamais et encore le souffle du vent sur la lande, qui incline les sévères bigoudens (les coiffes, il me vient un doute sur le mot)

ciao ciao je retourne aux saris au jasmin et aux cocotiers, ici c'est le début de la fête d'Onam

Anonyme a dit…

Brigetoun : as-tu déjà visité la maison de Pierre LOTI à Rochefort ? A ne manquer sous aucun prétexte pour un dépaysement total...Merveilleux
C'est la rentrée pour presque tout le monde visiblement alors à bientôt

Rosie a dit…

Quels beaux souvenirs de voyage et superbes photos, merci de nous les partager et vous raconter si bien.

D'une p'tite cousine du Québec.