En remâchant la lâcheté joyeuse avec laquelle j’ai accepté de passer quelques jours à Toulon, en fin de semaine, et on verra combien de temps ensuite, remisant ma décision de ne plus me déplacer avant que l’on vienne à moi, je marchais tout doux, tout doux, pour retarder les taches ménagères, et suis passée saluer le plan de Lunel, un de mes coins bien- aimés, la noblesse simple et les parfaites proportions de ses hôtels. Mais les petits bancs ne donnaient guère envie de s’asseoir dans leur ombre.
Que vais-je faire pour éviter que la mort de certaines plantes s’accélère, que la santé tenace des autres soit entamée pendant ces jours ? Rêver à de petites ondées ? Un peu aléatoire. Mais me tentait l’idée de voir ces nièces, dont l’italienne, qui me donnent l’illusion d’avoir vraiment du plaisir, ou un certain, à me rencontrer, de me connaître, de m’accepter. Ecouter le jazz qui sort du bureau de mon beau-frère, l’apprécier sans être capable de l’identifier. Et je le découvre, partager en mineur les malaises de la dernière, l'ex petite fille de Hansi, sans rien pouvoir pour la soulager (mais éviter un peu les critiques sur mon état, à coté égoïste, même si elle me soucie plus), les échanges avec ma sœur, au plaisir de les avoir, avec la prudence qu’exigent nos opinions, telles que nous nous les imaginons réciproquement, et nos sensibilités.
En attendant que murisse l’envie de repasser, en écoutant des théâtreux comme disent les sots, dans le plaisir ou de rares refus, un peu au hasard, en ouvrant le livre, encore une vraie fausse digression, qui sont peut-être ce que je préfère dans « le captif amoureux » de Genet : « Les langages sont peut être la mécanique assez vite apprise afin de communiquer les idées, mais par langue ne faut-il pas entendre autre chose, les souvenirs d’enfance (dans le cas précis ils posent problème à cause de leurs divergences), les mots, la syntaxe surtout presque donnée aux premiers âges, plus vite que le vocabulaire avec les cailloux ; la paille, le nom des herbes, des cours d’eau, des têtards, des vairons, le nom et le changement des saisons…. »
Et juste quelques lignes plus loin, je trouve l’équivalent, plus détaillé et tellement meilleur, de mes chevrettes et petits crabes de l’autre jour : « Quelle stupéfaction ! L’écrevisse est grise, proche de noire. La bête recule, nous l’avons vu dans l’eau du ruisseau. Grise, mais il fallut attendre et voir que l’écrevisse que l’on mangeait passa dans l’eau bouillante qui la fit morte et rouge ». Quoique lui aussi il me semble plat pour évoquer la cruauté de cette métamorphose. Et trois photos de la lumière dans les arbres lundi matin. Découvert, par l’intermédiaire d’un blog de désigners italiens, que je suis de temps en temps, par amitié et pour essayer de comprendre, une vidéo, merveilleuse et presqu’innocente image de l’éternel premier couple au paradis terrestre, un peu encombrés seulement par les vélos qu’il s’agit en fait de promouvoir : http://www.wallpaper.com/content/feature/puma/puma.html
10 commentaires:
ah oui tu m'avais un jour parlé des origines alsaciennes de ton beau-frère, mais sans préciser que Hansi était l'une de ses racines, hé hé !!!
La lumière dans les arbres ! quel beau sujet, tout comme la lumière sur les pierres d'ailleurs.
Si tu pars je te souhaite dès à présent un bon séjour et pour commencer une bonne journée !
petite fille : une bouille ronde et souriante, des yeux bleus très clairs et des cheveux légers de la couleur de la paille, ça va pour Hansi ?
oui c'est tout à fait cela, tiens je vais aller photographier tout à l'heure son buste à l'entrée de ce beau parc dont les arbres centenaires jouent également avec la lumière !
zut, je réalise, si elle lit elle va être agacée. Pardon, soigne toi
Va à Toulon, histoire de te changer les idées et te reposer !
J'apprécie de plus en plus tes photos !
Très bon week-end !
OLIVIER
Bon séjour à Toulon et dans ta famille Brigetoun. A bientôt.
Hansi fait tressaillir ma fibre alsacienne... J'ai un vieux livre "Mon village" par l'Oncle Hansi... Très joli et suis content d'avoir vu lors de mon dernier séjour chez mes "coussins" d'Alsace qu'il était réédité...
Ce doit être désagréable de pédaler pieds nus...
Avignon toujours aussi belle...
Très poétique cette balade à vélo, tu vois je viens de faire 350 kms cette semaine en Vendée et même pas eu l'idée d'en faire seulement un dans cette tenue...j'y retourne dès demain, bon séjour à toi également.
que dire, oui, je m'en rends compte, c'est la petite enfance qui me manque, mais aussi peut être l'oreille musicale, on ne peut pas tout avoir dans la vie...
Julie ! tu parles combien de langues ? et bien - moi j'esaie de me dbrouiller ave une seule
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