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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, septembre 08, 2007

Adieu provisoire vendredi matin à notre lumière et sa façon d’aimer, caresser, et épouser la pierre.
La notion de voyage, qui n’a jamais été vraiment mon fait, sauf pour de longs séjours, m’est décidément étrangère. Brigetoun est tout sauf une aventurière, du moins physiquement (et au fond peut-être pas uniquement) et vit ces jours sur un fond d’appréhension à la seule idée de suivre la rue Joseph Vernet, fumer une cigarette, attendre un train, passer des heures secouée en bout de wagon les sièges ne lui correspondant pas, traverser l’embryon de foule de la gare, attendre peut-être fort longtemps le RER allant jusqu’au bon terminus de la ligne A, patienter une fois de plus avec la dernière cigarette devant le château de Saint Germain, en gommant les crispations de la carcasse, et rééditer la chose en sens inverse après une soirée de joie et une nuit de squatter.
Mais le plaisir de revoir des jeunes visages absents depuis plusieurs années en fait une nécessité joyeuse.

Très provisoire séjour au pays du raffinement urbain (non qu’il soit absent ici, mais pour que j’aime son accord avec la terre et le ciel, il lui faut des notes plus latines, des rouges plus ternes, des moulures opposant leurs teintes aux plafonds ou murs qu’elles ornent, etc... et en tout un écho des campagnes, un mélange d’exubérance et de contrôle terrien).
Très provisoire séjour parmi des maisons assez neuves pour que les fenêtres correspondent encore à la vie enclose dans les murs.
Très provisoire séjour au pays des ascenseurs. Un peu de frustration de ne gouter de ce qui reste ma ville, que la traversée de son sous-sol.
Mais si le ciel n’est pas à la hauteur du bleu qui dominait notre reste de ruines, quant je suis redescendue vers mon toit, cela m’indiffère puisque je ne le verrai guère que sur l’esplanade du château.
Reste la petite crainte d’être incapable d’autre chose que de banalités, de nouer un semblant d’entente familière avec ces deux jeunes filles-femmes, de bannir ma timidité – et la certitude que cela n’a pas d’importance, finalement. Regarder. Aimer. Baigner dans une complicité instinctive, ou son illusion.

7 commentaires:

Muse a dit…

J'ai tellement voyagé que j'ai la terre des cinq continents accrochée à la semelle de mes chaussures...mais au final il me manque aussi quelque chose qu'on appelle racines...
Douce journée Brig

Anonyme a dit…

Ma chère Amie,
tu m'as impressionné par ta juste analyse du rugby. Jen reparlerai ds une note.
Tes photos sont superbes !
Tu vas paser un beau week-end, j'en suis sur !
Bises,
Olivier

Anonyme a dit…

Que c'est bien écrit, décrit, envie de te suivre discrétement dans ton voyage timide.

Julie Kertesz - me - moi - jk a dit…

L'illusion d'aimer (surtout d'être aimé) est déjà énorme, tant que cela dure.

Et mon propos n'était pas ce qui se faisait pire ailleurs, on peut toujours en trouver, seulement dire qu'une vieille blessure s'est ouverte récement en moi, tu n'as pas hélas compris, cela ne fait rien. J'ai dû mal m'exprimer.

Avoir un mot de toi me fait toujours plaisir. Chacun de nous a ses propres blessures et hélas, savoir que d'autres l'ont aussi ne les soulage pas.

Anonyme a dit…

superbe texte Brigetoun
comme toujours

j'aime particulièrement la phrase finale

namaste

Anonyme a dit…

Que ton voyage soit agréable !

micheline a dit…

Timidité du coeur sur fond de violence du bleu cru de la vie ...flash de bonheur illusoire ou d'oubli, le temps d'une fumée de cigarette ?
Et si tu arrêtais de fumer brigetoun...comment ce serait??y penses-tu parfois?
Me ferais-tu cette réponse que j'emprunte à la vieille chanson bien connue:
"tu ne fumes pas?
eh bien t' en as de la chance, c'est qu' pour toi la vie c'est du velours,
le tabac c'est l' baume de la souffrance
quand on fume l' fardeau est moins lourd
......."

j'ai fumé moi aussi..