Deux rencontres la semaine dernière, deux rencontres jeudi matin

Délaissant le 18ème, mais pour le charme du jeu des armatures métalliques, leur juste dessein, la terrasse sur le toit de Saint Pierre, un envie fugitive d’habiter l’appartement supérieur. Et peut être de disposer d’une chambre d’amis.

Très très évanescente évocation, en pleine confusion, d’une véranda ou d’un bateau à aube, re-acclimaté en jupe provençale à volant, petit cigare, hamac où poser ses fesses et gâteau à la noix de coco à contempler avec nostalgie. Un frisson en m’imaginant que je pourrais, pour le plaisir de voir une ville, maintenant que les aventures même minimes sont de moins en moins mon fait, être une silhouette dans cette cohorte disciplinée (ils marchaient dignement deux par deux en longue file souriante) et la certitude que je ne m’y résoudrais jamais.

et jeudi matin ce légume, totalement inconnu de moi. Une interrogation sur son goût, la décision, arbitraire totalement, guidée par la vue, que cela devrait se situer entre le choux de Bruxelles et l’artichaut, la certitude que je n’y avais pas droit. Une petite envie idiote d’en acheter un pour le plaisir de la vue. J’ai transigé en le photographiant.

En posant mes paquets pour reposer mes mains, ces façades et la douce harmonie de leurs tons, en opposition avec les roses, ocres et bleus violents des villas « provençales », leur unité et leur équilibre, aussi, sans décrochements ; porches et colonnades miniatures.

Et puis la découverte d’une erreur vraisemblable de mon pharmacien (deux tampons contre les boites pour un mois) qui me laisse le choix entre me débrouiller le plus longtemps possible avec du spasfon ou prendre (mais pas avant lundi, un technicien vient m’installer un nouveau modem demain, je suis trop gourde pour le faire moi-même) un rendez-vous avec le toubib au beau crane qui va finir par se demander ce que je fais avec les médicaments. Je vais avoir le plaisir d’essayer de tenir le plus longtemps possible (je le faisais à Paris, en travaillant). Sans intérêt, si ce n’est que cela a pris le rang de fait marquant de ma journée.