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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, septembre 11, 2007

D’un bleu à l’autre, mais le notre va, de nouveau, avec du vent.
Ce week-end Paris était extrêmement secondaire, ce fut une rapide traversée de ses entrailles et non une immersion, mais je vois ce matin sur http://www.parisfaubourg.com/, cadre de mes nostalgies, qu’une grande cabane a été installée pour accueillir les pigeons du quartier au dessus de mon cheminement le long du square de la Roquette, juste à coté de ce qui est toujours plus de deux ans après, et bien que j’ai vendu ce petit antre en état de décrépitude avancé, chez moi, absurdement, durablement. Et je nous revois fusillant du regard les femmes qui venaient avec des sacs de pain les alimenter ces sacrés pigeons. L'horloge indique vingt deux heures trente, mais elle est en avance, je sais, et parfois, paresseusement, je me dis qu’il faudrait la régler. André s’en occupera quand il viendra. Puisqu’il viendra.
L’horloge indique vingt deux heures trente, ou ce qu’elle veut, j’attends, tranquillement, doucement, dans un long temps qui veut croire qu’il coule. Mais cela ne me concerne pas, ou plus, ou je ne le veux pas.
L’horloge indique vingt deux heures trente, et parfois il me faut chercher le nom, le chiffre que donne le calendrier à l’instant que je vis, et très passagèrement je m’agace, un peu, de ne pas le savoir. Mais c’est assez rare, un peu des petits cailloux sur lesquels je glisse.
L’horloge indique vingt deux heures trente, et quand je croise les bras je vois des petites rides se former sur ma peau, là, au dessus de mes seins inutiles. Cela me frappe un peu, plus que mon visage qui parfois me semble si étrange. Lente transformation, je crois, peu à peu, si lente que je peux ne pas le savoir.
L’horloge indique vingt deux heures trente ; sur les briques de la façade la pluie a dessiné des coulures un peu vertes, sous les oculi. J’aime bien, leur couleur en a pris une présence.
L’horloge indique vingt deux heures trente. Je me demande tout de même, quand je ne fais pas attention, si André va nous reconnaître, moi et la maison, quand il viendra. Puisqu’il viendra.

Le sujet de Paroles plurielles (http://coumarine2.canalblog.com/) ces jours ci : texte débutant par « l’horloge indique vingt deux heures trente, mais elle est en avance.. » avec un rapport plus ou moins évident ou direct avec cette photo. Et vide j’étais, un peu comme la dame ci-dessus.


Les gens de Numéricable qui me promettait un dépannage vendredi se sont, à ma grande joie , trompés.

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour Brig,
très intéressant ce sujet "l'horloge indique vingt deux heures trente..." et bien traité.
J'aime bcp ta 2ème photo !
A plus,
OLIVIER

Muse a dit…

Quelle merveille ce texte que j'ai ressenti d'une lenteur extrême;notre mistral se renforce encore et encore... en finira -t-il?

Anonyme a dit…

Un voyage à Paris qui ne t'a pas mis en transe il me semble !

Brigetoun a dit…

oh Saint Germain en Laye était merveilleusement peuplé. Paris j'ai pas vu sauf le tunnel

Ondine a dit…

J'aime bien comment tu as traité le thème, avec tendresse, sobriété aussi. Ode au temps qui passe et nous dépasse parfois...

Anonyme a dit…

J'aime beaucoup ce passage:
"et quand je croise les bras je vois des petites rides se former sur ma peau, là, au dessus de mes seins inutiles. Cela me frappe un peu, plus que mon visage qui parfois me semble si étrange. Lente transformation, je crois, peu à peu, si lente que je peux ne pas le savoir."

c'est tout à fait comme ça.

rien à voir, mais les 2 coms je laissés hier (sur les 2 textes précédents) ne sont apparus...
bizarre bizarre
j'espère que celui-ci ne connaitra pas le même sort, non pas parce qu'il est fondamental, mais parce que ça s'ennuierait de ne plus pouvoir poster chez toi

Anonyme a dit…

ainsi vous avez des "Restos du coeur" pour pigeons, dans ta ville? Je sais comme il est difficile de comprendre qu'on ressente de la tendresse pour ces columbiformes... mais pour beaucoup de personnes âgées et solitaires, c'est un vrai passe-temps de nourrir les pigeons!

Anonyme a dit…

La lente transformation est très justement décrite avec sensibilité.
Je repense à la pendule au salon qui dit oui qui dit non de Brel et me redit que c'est sa chanson la plus cruelle.
Kiki

Anonyme a dit…

Et moi ça me fait penser à "MARQUISE, si mon visage
a quelques traits un peu vieux,
Souvenez-vous qu'à mon âge
Vous ne vaudrez guère mieux!" du vieux Corneille.
On se rassure comme on peut !