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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération
jeudi, septembre 13, 2007
N'importe quoi
J’ai oublié mon incapacité à y grimper, et voilà, je suis dans ce vert, ou bleu-vert ? Un domaine, enfin, pas comme celui du Baron, cet endroit pour être à part, mais témoin. Et je suis bien, enclose. Avec une musique parfois, même si elle s’accompagne de mouvements, de balancements, s’ils restent doux. Avec la sève. Et des visites ailées. Et une odeur subtile et fine.
Avec l’idée aussi que c’est fugace, que déjà ce monde manque d’épaisseur, et ne peut me cacher, juste brouiller un peu ma présence ou mon ombre, que bientôt la lumière dans laquelle je baigne ne sera plus verte, mais rose, ou beige, ou brune, avant que les branches ne se dénudent.
Le défaut, aussi, rien n’est parfait, de ne pas bloquer suffisamment ma vision de ce qui se passe au dehors, en dessous. Et, à cause de cela, je lève les yeux, dans le bleu qui pourrait être là et je suis les nuages, les longues écharpes blanches qui vont, j’en suis sure, filer dans ce bleu - et puisque le bleu et ces écharpes ne se voient pas, je les attends. Parce qu’elles viendront forcément, ou de jolis cumulus, ou, je peux m’en accommoder, une étendue blanche un peu boursoufflée, mais vivante.
Et dans cet abri, pour emplir mon attente, si elle se faisait réelle, un peu trop vraie, je choisis une des mélodies que Michaux voulait composer
…« Sans s’élever, une mélodie, mais acharnée aussi à ne pas céder tout à fait, comme retenu par ses racines braquées le palétuvier bousculé par les eaux.
Sans arriver à faire le pont, une mélodie, une mélodie pour moi seul, me confier à moi, éclopée pour m’y reconnaître, sœur en incertitude.
Indéfiniment répétée, qui lasserait l’oreille la plus acquiesçante, une mélodie pour radoter entre nous, elle et moi, me libérant de ma vraie bredouillante parole, jamais dite encore.
Une mélodie pauvre, pauvre comme il en faudrait au mendiant pour exprimer sans mot dire sa misère et toute la misère autour de lui et tout ce qui répond misère à sa misère, sans l’écouter…. »
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7 commentaires:
Quel beau texte, très bien écrit, c'est comme si nous y étions.
Merci de nous le partager.
Bonne journée et bisous de ta p'tite cousine du Québec. xoxoxo
Tu mèles ho dit ..ta mélodie au ciel, au nuages et aux arbres, moi je te dis que c'est de bonne augure.
Les pa-pa, les tu-tu, air bien connu...
non, pas n'importe quoi!
un joli paysage, sensuel et doux, un peu nostalgique, que tu nous livres...
Ta passion pour Henri Michaux et son texte et le tien me vont bien aujourd'hui; après une grosse journée plaisir de venir vous lire tous les deux.
Vous lire pendant la journée me permet de sortir de mon environnement plutôt Rock & Roll pour respirer un peu.
Accent Grave
Et un an plus tard que se passait-il ? Vos années se succèdent sans véritablement se ressembler. Bon 13septembre alors...
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