Deux photos de la lumière en début de matinée et une de sa gloire à midi.
Le bidule sur l’iconographie tient le milieu entre cours professoral et causerie faussement détendue, et j’ai tenté de réprimer mes envies d’intervenir. Amusant. J’ai terminé lundi soir "Portrait de l’écrivain en animal domestique », lu très vite, et je ne sais pas si je l’ai aimé vraiment ou s’il m’a simplement amusée et un peu agacée.
Plaisir, j’en ai un peu honte, mais ne peux le nier, du portrait de ce chantre du libéralisme, grand patron, des mœurs, du souci de la « culture d’entreprise », des luttes : « Premièrement la guerre médiatique, qui va du banal dénigrement au scandale organisé, le but recherché étant de salir la réputation de Ronald de façon à lui enlever, littéralement, tout crédit,. J’ai déjà commencé ce travail auprès des journalistes, mais il faut l’élargir à la jet set, et la connerie générale, encore appelée opinion publique, fera le reste », et petite gêne du coté caricatural. Ton de farce, de fable, presque de roman philosophique mais sans y atteindre, peut-être parce que le rôle de l’observateur et ses jugements ou ses remords fait que l’on reste dans une réalité même transformée - ces rapports étant en fait le sujet du livre, avec la fascination devant la richesse, la puissance, la quasi capitulation devant le plaisir d’une conduite décomplexée.
J’ai lu quelque part que l’on pouvait penser aux « papiers d’Aspern », mais en ce cas la comparaison me parait à la fois lointaine et un peu écrasante, il est par contre évident que cela évoque, de façon plus amusée, le succès de la rentrée, en notant qu’ici la vague proximité entre deux anciens petits pauvres pourrait trouver un écho dans le second cas dans un goût partagé pour ce qui est dans l’air du temps.
Le bidule sur l’iconographie tient le milieu entre cours professoral et causerie faussement détendue, et j’ai tenté de réprimer mes envies d’intervenir. Amusant. J’ai terminé lundi soir "Portrait de l’écrivain en animal domestique », lu très vite, et je ne sais pas si je l’ai aimé vraiment ou s’il m’a simplement amusée et un peu agacée.
Plaisir, j’en ai un peu honte, mais ne peux le nier, du portrait de ce chantre du libéralisme, grand patron, des mœurs, du souci de la « culture d’entreprise », des luttes : « Premièrement la guerre médiatique, qui va du banal dénigrement au scandale organisé, le but recherché étant de salir la réputation de Ronald de façon à lui enlever, littéralement, tout crédit,. J’ai déjà commencé ce travail auprès des journalistes, mais il faut l’élargir à la jet set, et la connerie générale, encore appelée opinion publique, fera le reste », et petite gêne du coté caricatural. Ton de farce, de fable, presque de roman philosophique mais sans y atteindre, peut-être parce que le rôle de l’observateur et ses jugements ou ses remords fait que l’on reste dans une réalité même transformée - ces rapports étant en fait le sujet du livre, avec la fascination devant la richesse, la puissance, la quasi capitulation devant le plaisir d’une conduite décomplexée.
J’ai lu quelque part que l’on pouvait penser aux « papiers d’Aspern », mais en ce cas la comparaison me parait à la fois lointaine et un peu écrasante, il est par contre évident que cela évoque, de façon plus amusée, le succès de la rentrée, en notant qu’ici la vague proximité entre deux anciens petits pauvres pourrait trouver un écho dans le second cas dans un goût partagé pour ce qui est dans l’air du temps.
Malgré les notations sur la façon dont la personnalité quasi profonde de Tobold, ou ses roueries interviennent, et ,vers le milieu du livre, le récit de son passé de petit pauvre, le personnage reste un symbole, en dépit de l’habileté de
« Je fis Tobold plus brutal, plus sommaire et beaucoup plus grossier qu’il n’était (des manières de rustre et, à la bouche, une cascade de mots vulgaires mêlés à des sentences pseudo-bibliques). Je lui prêtai une existence imaginaire commencée dans une cité grise de la banlieue toulousaine…Mais qu’on ne déduise pas de cette phrase que Tobold fut un personnage inventé de toute pièce ».
Le plaisir pris à la lecture domine, avec une jubilation devant les descriptions, les exposés de la doctrine du Libre Marché, et des notations comme, à propos de la caste des patrons nés pour cela, :
« C’est que la mue de ces patrons tarde encore à se faire, mon petit… C’est qu’il leur reste encore un peu de cette chose qui est sur le point de disparaître, qu’on appelait, autrefois, je crois la morale chrétienne, écris-le.
Je le constatais, en effet, les quelques barons de la finance rencontrés chez Tobold, qui en général ne s’offusquaient de rien et ne reculaient devant rien pour parvenir à leurs fins… prenaient un air contrit sitôt que Tobold vantait éloquemment l’amoralité du Marché et la superbe liberté que celle-ci octroyait ».
Mais la conversion plus ou moins sincère de Tobold, découvrant son image, nécessaire pour amener la description du « charity bisness » à la fin, est un peu abrupte. L’est aussi la facilité avec laquelle, à cette occasion, sa biographe porte-plume s’arrache à ce par quoi elle laissait digérer
« J’appris enfin, en bout de parcours, le goût fervent du monde que je croyais avoir perdu et, à force égale en moi, le goût de brocarder ce qui me semblait l’enlaidir, compliqué d’un savoir sur la dissimulation et ses ruses que j’avais acquis dans la fréquentation des hommes de pouvoir « . Mes impressions n’ont d’autre importance que d’être miennes, bien entendu, mais je pense qu’il en résulte : lecture agréable. Sans doute une seule fois.
« Je fis Tobold plus brutal, plus sommaire et beaucoup plus grossier qu’il n’était (des manières de rustre et, à la bouche, une cascade de mots vulgaires mêlés à des sentences pseudo-bibliques). Je lui prêtai une existence imaginaire commencée dans une cité grise de la banlieue toulousaine…Mais qu’on ne déduise pas de cette phrase que Tobold fut un personnage inventé de toute pièce ».
Le plaisir pris à la lecture domine, avec une jubilation devant les descriptions, les exposés de la doctrine du Libre Marché, et des notations comme, à propos de la caste des patrons nés pour cela, :
« C’est que la mue de ces patrons tarde encore à se faire, mon petit… C’est qu’il leur reste encore un peu de cette chose qui est sur le point de disparaître, qu’on appelait, autrefois, je crois la morale chrétienne, écris-le.
Je le constatais, en effet, les quelques barons de la finance rencontrés chez Tobold, qui en général ne s’offusquaient de rien et ne reculaient devant rien pour parvenir à leurs fins… prenaient un air contrit sitôt que Tobold vantait éloquemment l’amoralité du Marché et la superbe liberté que celle-ci octroyait ».
Mais la conversion plus ou moins sincère de Tobold, découvrant son image, nécessaire pour amener la description du « charity bisness » à la fin, est un peu abrupte. L’est aussi la facilité avec laquelle, à cette occasion, sa biographe porte-plume s’arrache à ce par quoi elle laissait digérer
« J’appris enfin, en bout de parcours, le goût fervent du monde que je croyais avoir perdu et, à force égale en moi, le goût de brocarder ce qui me semblait l’enlaidir, compliqué d’un savoir sur la dissimulation et ses ruses que j’avais acquis dans la fréquentation des hommes de pouvoir « . Mes impressions n’ont d’autre importance que d’être miennes, bien entendu, mais je pense qu’il en résulte : lecture agréable. Sans doute une seule fois.
Plus de chance que la dernière fois, j’ai pu assister à tout le concert donné à Saint Pierre par l’ensemble Barcarole : viole de gambe, lirone, orgue accompagnant Dominique Vesse contre-ténor et Agnès Mellon soprano dans un programme intitulé « parole e querelle d’ amore », réunissant Giovanni-Felice Sances, Frescobaldi, Agostino Steffani, Francesco Durante le benjamin de près d’un siècle, Barbara Strozzi pour féminiser l’ensemble (une longue lamentation chantée par la soprano seule) et surtout Monteverdi avec des duos madrigalesques et deux airs de l’Incornazione di Poppea dont, en fin de programme, cette petite merveille
« Por ti miro, por ti godo/ Por ti stringo, por t’annodo – Je te regarde, je te veux/ Je t’étreins, je t’enchaine…. »
Plaisir de la vitalité, de la joie des sons, de la complexité, de la variété de cette musique. La voix de Dominique Vesse n’est sans doute pas le plus bel alto que j’ai entendu, mais il est un très bon musicien et celle d’Agnès Mellon est ronde et délicieuse.
Agréable moment. Je m’en vais prendre pour diner la version de l’Incarnazione par Jean Claude Magloire.
« Por ti miro, por ti godo/ Por ti stringo, por t’annodo – Je te regarde, je te veux/ Je t’étreins, je t’enchaine…. »
Plaisir de la vitalité, de la joie des sons, de la complexité, de la variété de cette musique. La voix de Dominique Vesse n’est sans doute pas le plus bel alto que j’ai entendu, mais il est un très bon musicien et celle d’Agnès Mellon est ronde et délicieuse.
Agréable moment. Je m’en vais prendre pour diner la version de l’Incarnazione par Jean Claude Magloire.
7 commentaires:
Merci de nous partager tes coups de coeur de lectures et promenades.
Tes photos sont tr�s belles et lumineuses. Je t'accompagne dans ta randonn�e.
Bon mercredi et bisous de ta p'tite cousine du Qu�bec. xoxoxo
Voilà, j'ai enfin écrit quelque chose sur ce blog. Cela m'a pris du temps. Je ne sais pas si je suis parvenu de restituer cette ambiance si particulière que tu as créée ici.
Bonne continuation.
j'aurais sûrement aimé l'ensemble Barcarole et sa viole de gambe.
Quand Félure parle de Paumée...
à lire absolument...
[http://fragilite.wordpress.com/2007/10/10/bridgetoon/]
la justesse des mots...
D'après sa chevelure sur la photo, il me semble reconnaître au fond, Dominique Visse, le contre ténor..
Je suis votre blog depuis le dernier festival: en retraite, Avignonnais de l'intra muros,le plus souvent dans le Sud Ouest,mais revenant à Avignon tous les mois, je vous avais découvert sur le blog du Monde et j' apprécie beaucoup vos photos des rues dans lesquelles je flâne encore souvent. Amicalement.
Et bé voilà. A la fin de la lecture de ce billet, nos pensées sont différentes, comme quand une hôtesse généreuse nous abreuve d'un vin cuit inconnu et de petits fours hors du commun. On passe de bien bonnes soirées ici !
Kiki :-)
le texte de félure est superbe, pour moi il te ressemble.
journées agitées, même plus le temps de flâner sur les blogs (ni d'écrire)
j'aime bien ta conclusion du livre de Lydie Salvayre (ta critique aussi bien sûr)
"lecture agréable. sans doute une seule fois"
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