commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, octobre 23, 2007

J’attendais devant elle, et son rose, si rose qu’il ne pouvait l’être plus, un vrai rôôse, devant ses percements faussement réguliers mais que les étapes de la construction avaient rendus délicatement, presque secrètement, anarchiques. Elle était close sur elle-même, et le petit œil ouvert se cachait derrière un épais voile d’un rose un peu plus pale.
Ouverte cependant, par le cactus qui retroussait ce rideau pour regarder la rue, ou s’en faire admirer – par la voix qui a surgi derrière la fenêtre voisine, une voix dont j’ai su qu’elle était voix de vieille femme, et qui lançait une chanson qui m’a été familière sans que je la reconnaisse, une de ces chansons que les Gaby, en faisant la cuisine ou le ménage, chantaient et qu’elles avaient écoutées sur Radio Monte-Carlo, et elle a empli le coin de rue. Me suis retrouvée toute quiète et vaguement gaie. J’ai regardé ma montre. Le temps avait passé.

Vive le feu et Poezibao en un genre différent, mais qui peut ne pas l’être tant que ça, sont des mines, font du bien à notre cerveau en presque toutes ces zones. C’est sur le second http://poezibao.typepad.com, que j’ai trouvé ça : « On devrait parler de devoir de penser, non de devoir de mémoire. Peut-être même l'évitement de la pensée au profit de la mémoire, qui ressemble à une peur ou à un refus, monotone, tant le motif martelé prend le dessus (espèce de slogan que je rapprocherais du stéréotype médiatique du "faire son deuil", en style de "cellule psychologique" et de compagnie d'assurances, qui a évincé toute parole privée ou publique de la mort), cette obstination est de grave conséquence » et un peu plus loin « devenir capable de poser un objet pour lui-même, tout je éteint »
Michel Deguy, Réouverture après travaux, Galilée
Parfaitement adapté à cette journée où une révolte était instrumentalisée, et vidée par cette récupération même, résultat inévitable dès qu’un pouvoir la revendique, plus encore quand c’est non seulement en dehors de tout contexte, mais contre ce qu’elle représentait. Quand, oubliant ce que l’on sait de celui qui a écrit cette fameuse lettre, elle est prescrite par ceux qui soutiennent qu’aucune différence n’est évidente entre compagnon et camarade (pourquoi tant de haine alors pour ceux qui employaient ce mot), qui même en se référant au premier de ces mots ont entrepris une liquidation systématique de ce qu’avait pensé et des réalisations inspirées par le CNR. Quand elle est revendiquée par le pouvoir qui criminalise les refus et « entraves » lorsque ses actes blessent nos consciences (je n’ose dire résistances, je ne fais bien entendu plus là de rapprochement avec leur combat, ce serait indécent mais si l’époque n’est plus la même, moins tragiquement grave, la nécessité d’une rectitude morale demeure).
Le pouvoir incarné dans le Monsieur qui dit que « les français l’ont élu pour » ou « les français ne l’ont pas élu pour », qui prétend faire l’ouverture, idée qui pourrait être louable de la part de celui qui est sensé représenter toute un pays, mais le Monsieur qui oublie si peu qu’il n’en représente qu’une fraction qu’il reçoit ses adeptes à l’Elysée pour leur préciser ce qu’ils doivent penser et se déplace au siège de leur parti. La tâche est rude quand on voudrait respecter une fonction à travers un homme qui la et se respecte si peu.
Mauvaises pensées. Est-ce pour cela que j’ai été incapable d’aller à mon cours d’Italien. Me suis excusée. Il faudra que je négocie un statut de simple auditrice pour ne pas retarder les autres, pour lesquels ces cours ont un enjeu, travail ou vacances à venir. Moi c’est simple curiosité, un rien futile
Le bateau est un emprunt, et il est là par hasard, pour couper, peut-être par un goût atavique (un très ancien et humble ancêtre dont je suis fière sans raison) pour les charpentiers de marine..

9 commentaires:

marie.l a dit…

Poezibao, très bien,surtout pour juguler les insomnies ! merci Brig et bon mardi !

OLIVIER a dit…

Tout est très juste ! on passe d'une Brig gaie grâce à une dame qui chante à Brig colère après le tout-puissant petit Monsieur.
Excellent ! tu sais, il y a des colères saines !
Mrci pour tes mots chez moi, mais Danilson connait pas ? t'as du te tromper, pas grave.
Belle journée,
OLIVIER

Anonyme a dit…

Faites ce que je dis, mais pas ce que j'ai fait...

Anonyme a dit…

la maison rose c'est aussi le siège du PS ?

OLIVIER a dit…

Ma chère Brig,
Une de tes photos m'a aidé et donc tu fais partie de ma note aujourd'hui. En espèrant que tu apprécies...
Merci, Olivier

Oncle Dan a dit…

Moi, je l'ai pas élu le Monsieur, et je t'excuse ;~)

Anonyme a dit…

Certains qui l'ont élu, le regrettent déjà, mais c'est trop tard... Bonne soirée.

Muse a dit…

les charpentiers de marine et la Belle Bleue non?

Anonyme a dit…

très beau l'extrait de poezibao.

j'imagine que tu l'as lu, mais olivier plume de presse a aussi très bien écrit sur le sujet.

cette substitution de camarade par compagnon est vraiment très significative et cette volonté de tout récupérer, de vider du sens, de jouer uniquement sur l'émotion.