commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

samedi, octobre 13, 2007

Vendredi nul – pas de terre mais des frissons, nausées, assauts du sommeil. Un jour de moins pour l’atelier, catastrophe excessivement relative.
Un trou, une ballade web, un trou. Téléphoné à la maîtresse-de-maison-gentille-monitrice de l’atelier pour m’excuser – un long trou digérant.

Me réfugie dans le confort intellectuel de la lecture de La Boétie
« C’est ainsi que le tyran asservit les sujets les uns par les autres….
Car à vrai dire, s’approcher du tyran, est-ce autre chose que s’éloigner de sa liberté et, pour ainsi dire, embrasser et serrer à deux mains sa servitude ? Qu’ils mettent un moment à part leur ambition, qu’ils se dégagent un peu de leur avidité, et puis qu’ils se regardent ; qu’ils se considèrent eux-mêmes : ils verront clairement que ces villageois, ces paysans qu’ils foulent aux pieds et qu’ils traitent comme des forçats et des esclaves, ils verront, dis-je, que ceux-là, si malmenés, sont plus heureux qu’eux et en quelque sorte plus libres. Le laboureur et l’artisan, pour asservis qu’ils soient, en sont quittes en obéissant ; mais le tyran voit ceux qui l’entourent coquinant et mendiant sa faveur. Il ne faut pas seulement qu’ils fassent ce qu’il ordonne, mais aussi qu’ils pensent ce qu’il veut… » dans la "traduction de Séverine Auffret pour Mille et une nuits, lu dans l'après-midi, pas si éloignée de « Car, à dire vray, qu’est ce autre chose de s’approcher du tyran, sinon que de se tirer plus arrière de leur liberté, et (par manière de dire) serrer à deux mains et embrasser la servitude ? Qu’ils mettent un petit à part leur ambition, qu’ils se deschargent un peu de leur avarice : et puis, qu’ils se regardent eux-mesmes, qu’ils se recognoissent : et ils verront clairement que les villageois, les païsans, lesquels tant qu’ils peuvent ils foulent aux pieds, et en font pis que des forçats ou esclaves ; ils verront, dis je, que ceux là ainsi mal menez, sont toutesfois, au pris d’eux, fortunez et aucunement libres. Le laboureur et l’artisan, pour tant qu’ils soient asservis, en sont quites en faisant ce qu’on leur dit. Mais le tyran voit les autres, qui sont pres de luy ; coquinant et mendiant sa faveur. Il ne faut pas seulement qu’ils facent ce qu’il dit, mais qu’ils pensent ce qu’il veut… » dans l’édition des œuvres par Léon Feugère en 1846 trouvé sur le site de la BN.
les variantes me semblant tout de même fort inutiles, n'éclaircissant rien et gommant la saveur de la langue.
Hum m’est avis qu’en ce temps, les églises ou les croyances permettaient d’éviter que le laboureur et l’artisan ne pensent avec trop d’indépendance, et qu’à la mort de celles-ci les médias ont pu prendre le relais avec un certain succès.

Et puis le soir est tombé, les couleurs se sont légèrement bleutées, et j’étais courbatue mais avec un crâne à peu près en ordre de marche.
J’espère seulement que ce mal-être n’est pas une manifestation de mon refus de quitter un peu cette divine oisiveté que je m’étais accordée depuis deux ans, de renouer avec un semblant d’activité organisée, de me mettre en danger, d’affronter mon dénuement de cancre en italien et, plus durement, devant la terre et mes mains, ce plaisir cruel ancien, ne pas pouvoir en faire ce que j’en veux, découvrir en réalité que je n’ai rien en moi qui puisse même maladroitement donner une forme à l’argile.
P.S Pire je vois que du coup j'a pris un kilo - shame of me

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour Brigetoun,
Un gros bisou en passant !
Décidément, à la lumière de ton article, je vois que de tout temps, l'ignorance et la peur sont les deux moteurs du pouvoir ...
"L'ordre règne, mais ne gouverne pas"
A bientôt
YVES

marie.l a dit…

cette "divine oisiveté" comme tu l'appelles si bien te réussis à merveille car elle est faite de ce que tu aimes et si tu as décidé de travailler l'argile cette activité en fera partie. Je ne crois donc pas que ta "carcasse" s'en affecte puisque (du moins je le ressens ainsi) tu l'as décidée... Tu n'es quand même pas ton tyran à toi, non ??
Bon début de we Brigitte, ici brume automnale du plus bel effet qui laisse présager une nouvelle journée de beau temps !

Anonyme a dit…

Tu as de la chance de pouvoir encore lire. J'ai longtemps tourné des pages, après avoir décortiqué les mots. J'ai appris ce que pensent des autres, me suis fait mes idées, qui ne sont que les miennes...
La fatigue me gagne aujourd'hui. Les écrits m'ennuient. Sauf ceux de mes ami(e)s...
Je souscris tout à fait à ta philosophie des médias
héritiers des Dieux...
Très bon dimanche, soigne toi comme il le faut !

Anonyme a dit…

Donner une forme à l'argile tu pourras ! (déjà, rien qu'en la regardant). Pas de souci à avoir.
Kiki :-)

Anonyme a dit…

c'est l'argile qui décide
le bloc de terre porte en lui la forme idéale, il suffit d'être à son écoute, de ne pas lui imposer tes désirs mais d'être attentive à ce qu'il te propose.
puis tout doucement de laisser naitre entre vous la complicité qui mènera à la création

j'te jure c'est comme ça, et c'est magique

rikou59 a dit…

malheureusement, je n'ai pas toujours le temps de lire...pourtant j'aimerais bien...