commentaires

désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, novembre 01, 2007

Ce n’était pas une cave
juste le soubassement de la maison,
Et dehors il y avait
la terre devenant poussière, et son odeur,
les pins et leurs épines, et au bout du chemin la mer,
douce et acre,
et le soleil qui avançait.
Il y avait les deux presque vieux
ou presqu’adultes -
le très beau et très rayonnant qui ne faisait que passer, jonction avec le groupe des parents
Celui qui se contentait d’être lui,
l’égal de tous, de tous les âges
mais qui ne s’intéressait là qu’à sa trompette.
Et ils se racontaient, ou ils continuaient de vivre en mots
leur virée en bateau, dormant sur les plages et leur nuit chez Palmire dans ce qui était Saint-Tropez, et pas Saint Trop, pas confidentiel mais encore réel.
Nous écoutions dans cette pénombre, debout contre les murs ou assis sur nos talons.
Et P jouait du piano, dans le souvenir d’Eroll Garner, et dans le plaisir de jouer, et de s’enrouler avec la trompette.
Il y avait des pompes à vélo entrechoquées.
Et moi je n’avais rien, et je me trouvais laide, grosse, et transparente et sotte,
mais j’étais heureuse, acceptée dans mon coin, je les regardais et les écoutais.
Et si je pouvais être là, pourquoi pas avec l’autre groupe, les vrais adultes, qui me semblaient tellement plus beaux, intéressants, dont je me voulais aimée.
La porte s’est assombrie, bouchée par le grand corps d’un père qui a hurlé, nous envoyant sur la plage et vers des plaisirs sains.
Et C et D si vous passez, c’est vrai, et si vous ne vous en souvenez pas c’est que vous étiez dehors, vous les plus jeunes de ce groupe, cet ensemble de vivants que nous avons été le temps de quelques années.

6 commentaires:

Rosie a dit…

Quel beau souvenir tu nous racontes aujourd'hui, plein de nostalgie, mais quand même un beau souvenir.

Bon jeudi et bisous de ta p'tite cousine du Québec.

Anonyme a dit…

Et moi je n’avais rien, et je me trouvais laide, grosse, et transparente et sotte.
Tu ne dois plus te reconnaitre et tant mieux, mai tu te souviens.

micheline a dit…

toute seule dans un coin
mais avec un coeur si grand
que même encore maintenant
je me souviens...

Ondine a dit…

Superbe évocation!

Anonyme a dit…

vouloir être avec les grands...
et puis après quand on y est ça passe si vite...et c'est parfois bien décevant

Anonyme a dit…

C'est comme si j'y avais été aussi...
Pourtant, quand je revois l'endroit, je ne reconnais pas. J'ai dû seulement y être... dans ma tête.
Très bon week-end à toi
PS : ta peinture du jour m'évoque des pas dans la neige, des pattes de moineaux de diverses couleurs et des trainées de vers de terre orientés vers ailleurs.