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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mercredi, novembre 07, 2007

A côté de moi une grammaire italienne que je n’ouvrirai pas, un recueil de conjugaisons source de découvertes éternellement renouvelées, toute mémoire de ce qui a été lu s’effaçant d’un jour à l’autre, une feuille d’exercices élémentaires bourrée de fautes, en moi une certitude que cancre suis pour tout ce qui touche aux langues, depuis toujours, plus encore avec l’âge, et une absence totale de motivation. J’ouvre internet et lis quelques textes sur paroles plurielles http://coumarine2.canalblog.com sur un sujet un rien ingrat : texte commençant par « tante Babette prit une profonde inspiration… » et s’appuyant sur cette photo. Et pour retarder « vorro- - vorrai – vorrà…. » je ponds ceci, sans trop m’y attarder parce que je me sens coupable et que j’exècre les sablés, madeleines etc…
Vive les cocktails
Tante Babette prit une profonde inspiration et tenta de dégager son bras, mais tu avais la poigne ferme.
Elle posa sa main sur la tienne, qui, sous prétexte de la soutenir, l’entrainait, la tirait en douceur vers la boutique, ces alignements de gâteaux d’un honnête classicisme, le jaune, l’odeur douce, un paradis de beurre et farine.
Elle les regardait d’un œil terne, les narines et les lèvres serrées, le chapeau battant de l’aile, petite, frêle, ferme, et elle marmonnait, mais tu ne comprenais pas, ou ne le voulais pas.
La foule du samedi après-midi vous contournait, et elle ne bougeait plus.
Tant de monde ! Tant de fadeur ! L’impression d’une rue pleine de silhouettes goulues, de mains plongeant dans des sacs en papier un peu graisseux.
Elle a bloqué ses pieds, t’a souri et s’est tournée vers le bout de la rue, la plage, les bars, bouche entrouverte et narines palpitantes.
Tu t’es penchée vers elle : « oh regarde Tantine ! Comme c’est appétissant ! Viens, nous allons en acheter. Pour notre thé »
Mais Tante Babette a rué, un peu, comme dans un symbole de ruade, doucement pour ne pas tomber. Et elle a fait non de la tête, elle t’a regardé en riant et, en sortant son paquet de petits cigares :
« Je n’aime pas Proust ! »

Grand soupir et je pose sur mes livres le même regard que tante Babette sur les madeleines, mais je les ouvre pour poser une nouvelle couche de mots à oublier dans un crâne qui les refuse. Mais en fin de journée, je me dis qu’une madeleine serait plus facile à digérer que la majorité du bureau national du parti qui fut le mien. Me sens un peu comme une mouche qui se tape aux murs.

15 commentaires:

Rosie a dit…

Ton post d'aujourd'hui est très triste et morose ma belle Brigetoun. Un p'tit vague à l'âme en ce mois de novembre si gris.

Va faire une belle randonnée, ma belle, et comme j'ai dit à Olivier, va t'éventer les idées, tu reviendras de dehors, les joues rouges et j'espère que tu iras mieux.

En attendant, je te fais un gros calin et te donne un gros bisou, ma belle amie.

marie.l a dit…

J'aime bien tante Babette, elle a du caractère. Elle aurait peut-être aimé ce crumble aux quetsches que je suis tentée d'aller revisiter chez mon voisin restaurateur, nouvellement installé ! tentée mais non décidée mais j'ai le temps, tout mon temps, tant de temps !!!!
Bonne journée Brig

OLIVIER a dit…

Excellent Tante Babette ! et j'adore les madelaines de Commercy. Lors d'un séjour à Nancy, j'en avais acheté, j'ai jamais retrouvé les mêmes:(
Brigitte, la tram souffle ! le blues va et vient...
Merci de ta gentillesse,
OLIVIER

Anonyme a dit…

Pas de la tarte avec des madeleines de te redonner la pêche, j'ai confiance pour demain !

Anonyme a dit…

Bonjour Brigetoun,
Petite visite et gros bisous, pour le plaisir de tes mots colorés et parfumés !
YVES

FD-Labaroline a dit…

Dai, mettiti alla coniugazione italiana, che non é facilissima... Forza e corraggio.

Anonyme a dit…

J'avais beaucoup de retard... et j'ai dévoré tes dernières notes comme l'on se jetterait sur une madeleine longtemps attendue, toujours un régal, bella ragazza !

micheline a dit…

j'en suis restée à la mouche derrière la vitre et le mot d'un prof de math désignant une mouche prisonnière derrière une vitre:
" et pourtant elle cherche!!"

Anonyme a dit…

Plus facile de croquer une madeleine que d'ingurgiter la grammaire italienne (je n'y suis jamais arrivée...) Bon courage.

Anonyme a dit…

bonjour, j'avais envie de dire que pour l'italien, je suis allé sur un site qui s'appelle "Bellaitalia" où l'on y trouve quelques beaux textes de paroles de musique et il y a aussi un lien pour la poesia ou littérature et surtout très motivant de lire au hasard et apprendre sans forcer.....

Un petit bonjour d'un nouveau qui vous lit maintenant tous les jours...

Anonyme a dit…

la grammaire italienne n'est pas des plus simples.

facile de parler mal l'italien (ou de l'apprendre comme je l'ai fait, en full immersion) mais pas évident de l'apprendre en suivant les règles.

ton texte est très joli;
mais je n'en dirais pas autant du bureau national tu parti qui fut le tien

Brigetoun a dit…

oh Stef pour lire avec me secours d'un dico par moment pour éviter un faux sens ça va à peu près pour la Républica et le Corrier della Serra - beaucoup plus noyée avec les vidéos de la RAI (un peu moins quand le sujet est sérieux et le ton compassé) mais totalement nulle pour construire la moindre phrase (grammaire et vocabulaire) et comme je suis avec des gens qui ont besoin de l'italien je ne veux pas être une gêne. Bon j'y retourne. J"ai toujours été nulle en langue

Muse a dit…

n'y aurait-il pas un peu de tante Babette en toi?

Brigetoun a dit…

un peu beaucoup, la seule vue de la photo m'a donné mal au coeur. Des gouts et des couleurs... Parce que face à une montagne de chantilly ou un parfait au chocolat je ne suis plus que salive

Anonyme a dit…

Comme certains, Céleste, je ne me sens plus libre à courir même en baskets dans un parc interdit aux véhicules à moteurs, quand une voiture toutes sirènes hurlantes vous dépasse dans un nuage de poussière et fumée... Alors trouver le parti de la sagesse? ou le pays de "la tolérance zéro", en attendant je vote pour moi, là je suis sûr de n'avoir rien à me reprocher; sérieusement vous ne me faites peur à prendre partie…