Dans un de mes petits sursauts vers le net et les blogs, j’ai ouvert le monde du Faucon http://www.falconhill.blogspot.com pour me trouver face à sa table de nuit et sur l’instant j’ai trouvé du sens à ce qui est à la tête de mon lit, l’ai photographié et n’ai plus su pourquoi. Peut être pour le fantasme d’une belle surface de bois ou d’un énorme et très abimé bureau à cylindre comme chez un vieux notaire au temps des quinquets, ou chez le négociant maritime que j’ai été dans une autre vie, fantasmes que je trouve matérialisés comme je peux à travers de piètres remplaçants et la bonne volonté de mon imagination - ou de façon tristement chronique pour la collection de médicaments, parfois reste de traitements abandonnés et dont je ne sais plus à quoi ils correspondent - pour la petite corbeille, échantillon ,à mon échelle de solitaire, des petites richesses de Daloyau que j’aimerais pouvoir encore cette année distribuer avec mon goût d’un luxe même infime - pour la coupelle et la bague - plus profondément pour une photo très aimée, ou pour l’absence des livres qui ne s’y posent que le temps de la lecture chaque nuit. Et voilà une tartine ennuyeuse au fil des mots par lesquels je me laisse entraîner.
Et puis mon vague dégout ennuyé envers la race humaine, qui m’englobait moi et tous sans presque d’exception, a pris fin, et dans la douceur de la nuit, mon appétit était revenu, assez pour que je lise d’une traite les quelques pages du Dépeupleur de Beckett, et que je nous y retrouve et accepte sans condamnation vertueuse
«Un moment de fraternité. Mais celle-ci en dehors des flambées de violence leur est aussi étrangère qu’aux papillons. Ce n’est pas tant par manque de cœur ou d’intelligence qu’à cause de l’idéal dont chacun est la proie. Voilà pour ce zénith improbable où se cache aux yeux des amateurs de mythe une issue vers terre et ciel. » Le zénith improbable étant une trappe au centre du plafond du cylindre, permettant d’en sortir pour déboucher dans un autre monde dont on ne sait ce qu’il est.
Me suis endormie, tout doux, un peu plus de quarante pages plus tard, dans la vague idée que l’on devait partir de cette notre nature pour arriver à des actions communes.
Et puis mon vague dégout ennuyé envers la race humaine, qui m’englobait moi et tous sans presque d’exception, a pris fin, et dans la douceur de la nuit, mon appétit était revenu, assez pour que je lise d’une traite les quelques pages du Dépeupleur de Beckett, et que je nous y retrouve et accepte sans condamnation vertueuse
«Un moment de fraternité. Mais celle-ci en dehors des flambées de violence leur est aussi étrangère qu’aux papillons. Ce n’est pas tant par manque de cœur ou d’intelligence qu’à cause de l’idéal dont chacun est la proie. Voilà pour ce zénith improbable où se cache aux yeux des amateurs de mythe une issue vers terre et ciel. » Le zénith improbable étant une trappe au centre du plafond du cylindre, permettant d’en sortir pour déboucher dans un autre monde dont on ne sait ce qu’il est.
Me suis endormie, tout doux, un peu plus de quarante pages plus tard, dans la vague idée que l’on devait partir de cette notre nature pour arriver à des actions communes.
Et lundi matin suis partie dans la ville, m’aimant raisonnablement bien, assez pour mettre en mouvement ma pesanteur un peu gourde (relative). Et me suis arrêtée à coté d’elle, stoppée dans la contemplation des deux hautes et aristocratiques silhouettes presque deux fois plus grandes qu’elle, si belles, fines, altières qu’elles ne nous voyaient et dédaignaient même pas. Et puis j’ai cru que nous nous regardions et sourions et nous sommes reparties, elle avec son charme et sa charge, moi avec la jeunesse que je me voulais et un reste d’âge dans la démarche.
L’air avait bon goût, mais place de l’Horloge les terrasses s’effacent devant l’hiver, et mon oranger qu’est aussi fou que moi, après deux ans de croissance (encombrant cet hiver) sans même une petite feuille neuve a décidé d’avoir trois petits boutons blancs. A vrai dire, aussi surpris que moi, il semble s’être arrêté pour réfléchir à la suite.
Et en fin de journée, un petit moment de rigolade, rétrospectivement chauvin, en lisant le compte rendu d’un « exercice nucléaire » (bon, pas grave, ce n’était qu’un exercice) à Toulon http://www.cuverville.org/article43294.html
Et en fin de journée, un petit moment de rigolade, rétrospectivement chauvin, en lisant le compte rendu d’un « exercice nucléaire » (bon, pas grave, ce n’était qu’un exercice) à Toulon http://www.cuverville.org/article43294.html
7 commentaires:
Il est superbe ton bureau notaire Brigetoun, j'adore ce genre de meuble.
Encore une belle randonnée au coeur de tes pensées et de ton vécu quotidien. Merci de nous partager.
Bon mardi et bisous de ta p'tite cousine du Québec.
Krissolo va être content de voir une table de nuit supplémentaire. Magnifique.
Pour le reste, beaucoup d'amertume, j'ai l'impression, chez toi ce matin.
J'ai mal dormi aussi. Et ce matin, amer en écoutant la radio, en venant au travail. Et un moral qui ne vient pas.
Bonne journée
Une place de l'horloge qui remise un peu tôt ses chaises, non? Nous avons encore du soleil à venir même si le fond de l'air n'est plus celui de l'été.Voilà avec Beckett un autre auteur que j'aimerais explorer
Toujours un peu tristounette ma chère Brig pourtant c'est très enrichissant de te lire. Ces cafés et restaurants fermés m'inspirent.
Alors j'ai perdu ta confiance ?
Allez belle journée !
OLIVIER
Je trouve que tu vas mieux, tu photographies ton lit..signe que tu n'es pas dedans et le matin tu éclates de rire avec une citaion de Churchill....
très relative en effet ta pesanteur un peu gourde, je t'espère une carcasse en aussi bonne forme que la mienne (j'exclus la tête néanmoins !!!)
Bonne journée Brig
J'adore cette phrase : "A vrai dire, aussi surpris de moi, il semble s’être arrêté pour réfléchir à la suite."...
Bonne journée, Brigetoun ! Une phrase comme celle-là (en plus des autres) chaque jour, et c'est un vrai bonheur de te lire.
Kiki
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