« Vaine tendresse » disaient-ils, et perplexe j’étais, ne sachant ce qu’était cette tendresse. Alors, avec application, ou presque, j’ai consulté.
Est arrivé un grand bonhomme maigre, vêtu d’un noir ostentatoire, qui, parce qu’il était d’une école amoureuse de la distanciation, a murmuré : « hélas ! mon pauvre argent ! mon pauvre argent ! mon cher ami ! on m’a privé de toi, et puisque tu m’es enlevé, j’ai perdu mon support, ma consolation, ma joie… »
- « Hum, Messire, votre argent vous rendait heureux ; m’est avis que votre tendresse n’était pas vaine. «
Alors, sur de petites jambes à fossettes, a roulé vers nous, une petite créature, avec une multitude de petites tresses et de grands yeux humides fixés sur deux bâtons vêtus de chiffons, et elle les serrait contre elle en embrassant un très beau coquillage planté dans le plus grand.
Et le vieux en noir s’est gaussé de ce bonheur : « Elle ne te répond pas » - « Mais je l’aime ».
Derrière, venait un beau garçon, et pendant qu’il nous apparaissait, son merveilleux corps devenait plante. D’une voix qui virait au croassement, il s’est plaint : « J’étais si beau ! ».
Le vieux, la petite fille et moi, nous nous sommes regardés en faisant la moue. Et j’ai décidé : « tendresse dangereuse, et non pas vaine ».
Nous nous sommes retournés, la plante s’épanouissant à nos pieds, et, portée sur les ailes de l’étrange, est arrivée la scène de l’Odéon, et Daniel Auteuil disait :
« Mon pauvre petit bec, tu le peux, si tu veux,
Ecoute seulement ce soupir amoureux
Vois ce regard mourant, contemple ma personne
….
Je te bouchonnerai, baiserai, mangerai… »
Et, triomphalement, la petite fille a ri : « Quel idiot, il voulait acheter l’amour avec sa tendresse ! » J’ai aussi plongé sous une bibliothèque et mis à sécher des pastels et dessins oubliés légèrement victime de l’inondation passée. Alors, un, en rapport très allusif.
Et, à la tombée de la nuit, pour une vraie littérature, lecture des premières pages de « littérature, politique » d’Olivier Rolin chez publie-net (qui ne fonctionnait pas le soir, mais j’ai des réserves) http://www.publie.net : la beauté en littérature, et une belle évocation de Cendrars que j’aime tant et que, du coup, j’ai envie de relire.
Est arrivé un grand bonhomme maigre, vêtu d’un noir ostentatoire, qui, parce qu’il était d’une école amoureuse de la distanciation, a murmuré : « hélas ! mon pauvre argent ! mon pauvre argent ! mon cher ami ! on m’a privé de toi, et puisque tu m’es enlevé, j’ai perdu mon support, ma consolation, ma joie… »
- « Hum, Messire, votre argent vous rendait heureux ; m’est avis que votre tendresse n’était pas vaine. «
Alors, sur de petites jambes à fossettes, a roulé vers nous, une petite créature, avec une multitude de petites tresses et de grands yeux humides fixés sur deux bâtons vêtus de chiffons, et elle les serrait contre elle en embrassant un très beau coquillage planté dans le plus grand.
Et le vieux en noir s’est gaussé de ce bonheur : « Elle ne te répond pas » - « Mais je l’aime ».
Derrière, venait un beau garçon, et pendant qu’il nous apparaissait, son merveilleux corps devenait plante. D’une voix qui virait au croassement, il s’est plaint : « J’étais si beau ! ».
Le vieux, la petite fille et moi, nous nous sommes regardés en faisant la moue. Et j’ai décidé : « tendresse dangereuse, et non pas vaine ».
Nous nous sommes retournés, la plante s’épanouissant à nos pieds, et, portée sur les ailes de l’étrange, est arrivée la scène de l’Odéon, et Daniel Auteuil disait :
« Mon pauvre petit bec, tu le peux, si tu veux,
Ecoute seulement ce soupir amoureux
Vois ce regard mourant, contemple ma personne
….
Je te bouchonnerai, baiserai, mangerai… »
Et, triomphalement, la petite fille a ri : « Quel idiot, il voulait acheter l’amour avec sa tendresse ! » J’ai aussi plongé sous une bibliothèque et mis à sécher des pastels et dessins oubliés légèrement victime de l’inondation passée. Alors, un, en rapport très allusif.
Et, à la tombée de la nuit, pour une vraie littérature, lecture des premières pages de « littérature, politique » d’Olivier Rolin chez publie-net (qui ne fonctionnait pas le soir, mais j’ai des réserves) http://www.publie.net : la beauté en littérature, et une belle évocation de Cendrars que j’aime tant et que, du coup, j’ai envie de relire.
7 commentaires:
Super beau ton texte, ma belle. Tu devrais en faire un recueil.
Bon mardi et bisous xxxx
dans ton crâne vide habitent tant de chimères que je m'en reviens pleurant sur le plein du mien de tant de petits riens...
parfois j'ouvre un tiroir- tout en bas il y en a toujours un- ..où je vais, comme en terre étrangère, cherchant un lien vers l'autre moi qui se meurt
Coucou Brig,
Le sujet des Impromptus me plaît. J'aime ton texte mais je préfère celui d'hier !
Alors tu t'es régalée avc nos petits Bleus samedi ? Moi oui !
Belle semaine et bises,
OLIVIER fatigué...
Eh bien voilà...
Merci pour la référence (graphomane).
Bon, va quand même falloir que j'aille voir du côté de publie.net. Pour que cela déclenche un tel manque chez toi, il faut que ça soit quelque chose !
A bientôt !
une Brigetoun au crâne vide,? c'est fait comment ? je t'ai piqué ce pastel,il m'inspire un jour j'en ferais une acrylique à ma façon !
Il est très bien, ton billet, que tu qualifies de "scolaire" (il est vrai que la définition se fait "in concreto" ;-D)...
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