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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

lundi, février 11, 2008


J’ai sorti mon cahier à couverture rouge de mon grand sac (que diable y faisait-il ? enfin, tant mieux, cela tombait bien), j’ai arraché une page et cherché où m’appuyer pour écrire, mais justement il n’y avait plus d’endroit.
J’ai posé la feuille sur le cahier, en équilibre entre hanche et bras gauche, et, prête à noter, j’ai tourné la tête vers la gardienne, un peu en retrait.
Et pendant qu’elle expliquait son étonnement ce matin, lorsqu’elle avait vu cela avant de m’appeler, et que peu à peu son ton devenait véhément, ses gestes éloquents, pour expliquer qu’elle était sortie cette nuit, cette seule nuit, dans sa famille, ce qui, je le lui assurais, était bien normal, les questions venaient en moi, que je n’étais pas sure de vouloir essayer de résoudre - l’éventuelle enquête serait faite, s’ils le voulaient et en avaient le temps par les policiers quand j’aurais déposé ma plainte, et une décision, s’il devait y en avoir une, reviendrait au président de la SCI, moi je notais.
Mais, tout de même, comment avait-on pu faire cela sans alerter tout le quartier ? et la réponse venait : il n’y avait, dans l’immeuble principal et dans tout le pâté de maisons que des bureaux et des ateliers – comment les deux cadenas de la petite grille qui séparait ce coin et le joli petit pavillon à l’abandon, dans sa déchéance actuelle, en attente éternelle d’une solution au problème que posait son avenir, du reste de la cour, étaient-ils intacts ? oui, c’est vrai, la grille n’allait pas jusqu’au mur mitoyen –surtout, comment savait-on que c’était là ?
Et je restais bloquée, dès que je levais les yeux et regardais devant moi, toute pensée gommée par une sidération persistante, devant ce grand trou noir, aux contours irréguliers, là où il y avait eu une délicate cheminée Louis XV, d’un doux rose veiné, avec ses petites fleurs et ses belles courbes amples, seul vestige de ce qui avait été une folie, et l’incroyablement petit tas de gravas sur le parquet depuis longtemps souillé et brûlé.

Contribution à Paroles plurielles
http://coumarine2.canalblog.com (sujet :texte à partir de cette photo et de cet incipit : j’ai sorti mon cahier à couverture rouge de mon grand sac) d’une Brigetoun entre honte de sa presque pleurnicherie indigne de la veille (censurée et sans importance) et une paresse qui l’a limitée à ces lignes, du savon noir sur le sol, de la cire bien mielleuse sur les meubles et, avec du cirage incolore, sur des terres humidifiées et retouchées (résultats curieux) – l’histoire est à peine transposée.
Et en fin de journée, comme exercice d’italien, Dante (l’inferno) commenté, très, à la télévision italienne
http://www.rai.tv/mpplaymedia/0,,^^57069,00.html par Benigni.

9 commentaires:

Rosie a dit…

J'aime beaucoup ta contribution à Paroles Plurielles, bien écrit, au début du texte, je croyais que c'était toi qui vivait cela, bien sûr, au fil de ma lecture, j'ai compris que c'était un texte que tu écrivais. Et bien chapeau, ma belle, très captivant.

Alors, travail du sol et des meubles, bien vaillante notre Bridget.

Bon lunde et bisous, ma belle amie.

Anonyme a dit…

Coucou je reviens. Kaspersky ne me signale plus de phishing sur ta page. Super !

Brigetoun a dit…

que toute contente suis

Anonyme a dit…

Si j'ai bien compris une démolition qui t'afflige ?

Brigetoun a dit…

un vol - pas facile à réaliser -et fait un choc

Unknown a dit…

Ouf, j'ai réussi à rattraper la marée. Euh... Enfin, à lire plus vite que tu n'écris, après une semaine à la traîne !
Bonne soirée !

Brigetoun a dit…

reèq honorée et confuse suis, Miss

Anonyme a dit…

Dis-donc, on dirait que ça ressemble fort à une résurgence de ta vie (parisienne) passée !

Quoi qu'il en soit, je me joins au concert de louanges.

L'inferno, quel magnifique oeuvre. Vraiment. A lire, relire, et relire encore, régulièrement...

Anonyme a dit…

Chapeau. Dans la même journée, je n'en fait pas tant! Et moi qui croyait rêver!