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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

jeudi, février 28, 2008

Jour de calme coulée – matin gris comme si cela ne devait jamais finir
Un peu de tractage et quelques autocollants malgré ma timidité, et l’inattendue présence, de loin en loin, mais toujours dans un coin, d’habitants Retour, et pour conjurer cette neutralité absente de la lumière, et la vue du tas de repassage, pris le sujet des impromptus littéraires http://impromptus.fr/dotclear : un spectre de couleurs – texte devant mentionner un spectre (ah bon se dit Brigitte, un spectre qui n’est pas le spectre des couleurs ?) et trois couleurs.
Incapable de photographier de façon satisfaisante le « Bec du Hoc » de Seurat que je regardais dans un catalogue d’exposition qui m’est cher, que j’avais empoigné, et ouvert à cette page, fixée en raclant mon pauvre crâne, j’ai trouvé via google un cousin de ce tableau et cela a donné :
Je me suis assise pour regarder « les bords de mer à Pont en Bessin – Normandie » de Seurat, ou du moins une reproduction puisqu’il est à la National Gallery de Washington, et son souvenir, de lui peut-être, ou d’une autre étude, dans de merveilleuses stations, il y a trop longtemps, au Grand Palais, dans la grande salle des marines, où même les cadres étaient peints – et je pensais au sujet des impromptus « un spectre de couleurs », et cela m’allait bien - les taches d’ocre, de vert, de bleu, de noir, de blanc, de rose, se nourrissant mutuellement, se créant de leur juxtaposition.
Parce qu’il me semblait que les couleurs étaient sorties d’un alignement de palette et même d’une mixtion, ou de leur jeu connu, expérimenté, depuis des siècles, plus ou moins savamment ou consciemment – ce n’était plus leurs mises en valeur réciproques, plus leur façon de structurer l’espace.
Là, devant moi, je croyais voir l’essence de la couleur effleurer et se mouvoir, les théories de Chevreul, de Signac dépassées par un mélange d’application, nourri d’années d’expériences acharnées, un saut dans la vérité.
Mais il était dit : » il doit y avoir au moins un spectre… et au moins trois couleurs ». Pour les couleurs j’en débordais, même en voulant les transposer, mais le spectre ? Un petit doute me taraudait – pas sure j’étais du sens qui était donné, là, à ce mot : pictural ou de l’ordre du pseudo-spirituel ?
Alors j’ai tourné un peu la tête, et j’ai demandé son avis à Seurat, le cher homme, un peu gris, avec sa barbe, ses yeux doux et son front têtu, et bougon, comme souvent, il m’a répondu que je l’ennuyais, que cela n’avait pas d’importance, qu’il n’avait aucune idée de ce qu’il fallait raconter et ne voulait en avoir. Alors, voilà, je suis désolée.
Bof ! bon c’était toujours ça – alors j’ai vu que le ciel était devenu bleu, j’ai déjeuné, soigné la dolence du masque et la mienne, avec plus de succès pour cette dernière, et attaqué le repassage.

Et je me débarrasse là d’un reste de ma grisaille matinale. Avant de reprendre les couleurs telles que je les ai trouvées dans le catalogue repris pour le ranger en fin d’après-midi, diversement exprimées, et avec une saveur toute spéciale dans le « papier Gauguin » copie par Seurat d’un texte à lui prêté par Gauguin, et attribué à un peintre turc, dans la version conservée par les archives Signac (belle brochette en quelques lignes pour accompagner ces mots)
« Ainsi parla Mani, le peintre donneur de préceptes
Employez toujours des couleurs de même origine. L’indigo est la meilleure base : il vient jaune traité par l’esprit de nitre et rouge dans le vinaigre. Les droguistes en ont toujours. …. Laissez le fond de votre papier éclaircir vos teintes, et faire le blanc, mais ne le laissez jamais absolument nu.
Le linge et la chair ne se peignent que si on a le secret de l’art. Qui vous dit que le vermillon clair est la chair, et que le linge s’ombre de gris ? Mettez une étoffe blanche à côté d’un chou ou à côté d’une touffe de roses et vous verrez si elle sera teintée de gris…
»Parce que l’écriture de Michel-Eugène Chevreul manque furieusement de poésie quelle que soit sa pertinence.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Le temps est au beau, alors on repasse. Alors donc, pour se motiver à la besogne on contemple Seurat! Étonnant quand même, de si près c'est autre chose.

Accent Grave

Rosie a dit…

Tu as bien respecté les requis du texte à produire pour Les Impromptus, un Spectre de Couleurs, j'aime beaucoup ton texte et j'y ai retrouvé les trois couleurs demandés.

Seurat, connais pas.

Alors pas de repassage hein, pas grave, la littérature et la poésie sont plus passionnantes. Tu sais, personne ne va venir voler ton repassage, ah! ah! il peut attendre.

Bon jeudi et bisous xxxx

Anonyme a dit…

Pense que tes tracts sont des papillons que tu déposes ça et là, tu verras ta timidité fondra telles les voix de l'UMP !

albin, journalier a dit…

à propos de couleurs, ravi que bridgetoun ait pris sur son temps de tractage, autocollage, photographie, réflexion, écriture, promenades... pour aller voir le portrait d'albin.
à bientôt...

Anonyme a dit…

J'aime furieusement ton style, la richesse des mots, leur chaleur alliée à une désarmante timidité.

Oui, décidément, je dois l'avouer, je suis fan.

J'aime bien le détail de Seurat : vive le pointillisme !

albin, journalier a dit…

brigetoun, pardon (à cause du bridge of avignon, peut-être ?).

Anonyme a dit…

Tractage... c'est bien ! Je vous en connais d'autres... si voulez...