Quelques très jolies robes chez les violonistes. Notre jeune chef d’orchestre, Jonathan Schiffman, son accent plus britannique qu’américain et ses gentils commentaires sensibles et pédagogiques pour présenter les petites pièces d’Ives qu’il avait mis au programme. « Putnam’s Camp » plaisir de l’évocation des fanfares d’amateurs – ce qu’il faut de dissonances et de distance nostalgique. « the Housatonic at Stockbridge » que j’ai moins aimé pour le côté hollywoodien, malgré une assez jolie complexité.
Et puis le concerto N°4 pour piano de Beethoven, dit « concerto deBonne-maman » dans la famille. Vitalij Kuprij, le pianiste ukrainien, une veste atroce, un air gitan malgré le châtain de la chevelure à secouer un peu. Jeu sensible dans les dialogues, et en belle dentelle claire sur le chant de l’orchestre. Pendant un temps, j’étais séduite par sa façon de regarder l’orchestre et d’avoir même des gestes d’invitation pour lui, mais j’ai fini par éviter de le regarder pour me borner au son, agacée par trop de démonstrations. Plaisir de la familiarité de cette musique et de l’exécution (pourtant : impression toute personnelle de qui n’a aucune connaissance mais accorde de l’importance à son « ressenti », il m’a semblé que le tempo adopté pour l’andante était trop lent). Heureuse pourtant.
Malheureusement (mais la salle a adoré) trois bis de virtuosité pure qui m’ont gâché un peu rétrospectivement le concerto. Ce pianiste couronné, célébré pour ses « performances », m’apparaissant passablement histrionique.
Pour finir la 5ème symphonie de Beethoven (dans mon inculture je préfère la 4ème et la 8ème, mais c’est bien beau). La pince à linge a attaqué vaillamment. Une fois encore, j’ai aimé tout spécialement Madame le premier hautbois, les clarinettes et le premier basson. Une fois encore pourtant, j’ai eu l’impression, erreur certainement de ma part mais c’est ainsi, que l’andante l’était un peu trop, empêchant les motifs introduits de chanter vraiment. Détail, et sans doute fonction de mon humeur. M’en suis rentrée toute contente.
12 commentaires:
Passage Choiseul. À mon prochain séjour, j'y vais. Les lieux, lorsque l'on en connaît l'histoire ne sont plus les mêmes.
Accent Grave
Et bien la randonnée à été bonne aujourd'hui pour se terminer par un magnifique condert, en plus des lectures que tu as faites.
J'aime beaucoup tes photos.
Bonne St-Valentin et bisous.
on a le droit de dire qu'on n'est pas cocerné par la Saint Valentin ?
On a le droit de tout dire, le contraire serait désespérant.
Sur la promesse de l'aide aux élèves, un modeste lien d'une amie de blog : http://cybermamies.hautetfort.com/archive/2008/02/12/desarroi-d-un-principal.html
Sur les photos d'intérieur, cela me donne envie d'aller voir ce qui se passe dans les théatres et salles d'Avignon : je ne connais pas. C'est un manque.
Bonne journée
L'arbre, le fayard, "en construction de braises", sous le givre: de quoi illuminer toute ma journée!
Torride, en effet ce texte plain d'assonances. Belle préparation à Ives et au concert. Ta critique me ramène souvent à bien des interrogations personnelles faites dans des conditions identiques.La technique étouffe ...
comme elle est belle l'écriture de Giono!
riche, évocatrice
"l’arbre était comme une construction de braises sur laquelle souffle le vent…. » superbe
jolie critique du concert, on s'y croirait
Parler d'inculture en ce qui te concerne, j'ai l'impression de prendre ça pour moi. Je n'ai lu " que ma joie demeure de de Giono " inoubliable.
J'aime bien vos critiques des concerts. Etes-vous musicienne ?
non je chante faux et j'en suis restée à un an de piano chez les bonnes soeurs vers six ans.Je fais partie de ce truc indispensable : le public, sans autre culture musicale que celle que me dicte mon plaisir et pas mal d'écoutes. Ce pourquoi je dis sans doute des énormités pour un musicologue, mais personnellement cela m'indifère
Ma chère Brig,
Je te trouve bien exigeante quelques fois, un peu bougonne ;)
Rassure toi, je n'ai pas mal pris ton mot chez les impromptus. Je peux avoir le blues mais la souffrance je connais pas.
Si toi, tu es inculte que devrais-je dire...
Qd à notre Président, il est pitoyable...
A plus,
OLIVIER
Brigetoun, tu fais peut-être partie du "public", tu es un très bon public, exigeant certes, mais ressentant la musique, et sachant très bien nous faire partager ce ressenti.
Bonne soirée !
Tout a été dit, et excellemment, avant moi, mais ton billet est juste et beau. Giono, quel grand.
Mais sur le couplet du "je chante faux", entonné par Brigetoun, je ne le crois pas, tant elle nous habitue à des autocritiques mal placées ;-D
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