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désolée, Paumée se veut à l'abri, sauf quand un acte fait déborder le vase, des allusions à la politique ambiante.. et si je suis reconnaissante aux envies de commenter je vous demande de me pardonner de rétablir la modération

mardi, mars 18, 2008

Digérer, lire les journaux, obligations en ville, toujours gratouillage patient de Jeanne ou Aurélie, voyagé au Mali avec mon petit frère et son association par un texte épatement écrit interposé (il a du talent le cher garçon)
et puis j’ai fait joujou, avec le sujet des impromptus littéraires http://impromptus.fr/dotclear : la traction animale « Votre texte devra contenir le nom d’au moins un de ces équipages :Coche, calèche, diligence, charrette, carriole, buggy, cab, sulky, char, landau, roulotte, carrosse, fiacre ou malle-poste. » C’est ce que c’est mais réellement je me suis amusée
Le vieux tonneau de Félibien est arrivé devant les piliers du portail en même temps que la voiture de Monsieur Lemay. Ils ont amorcé avec leurs fouets un salut courtois, mais Félibien, avec un sourire serré et sans marquer le pas, est passé entre les deux lions, ou ce qui en restait, refusant l’ombre d’un geste de déférence devant le vernis des bancs, la presque bourgeoisie de la voiture et de l’homme.

Le père Huchard est sorti d’une porte bâtarde, à coté du pigeonnier, est venu vers eux, qui étaient descendus et se tenaient à coté de leurs attelages ; il les a salué en rabaissant les manches de sa chemise.

Monsieur Lemay a interrogé : « vous nous les montrez Aurélien ? »

- « Faut attendre… Monsieur de Marsaille m’a fait savoir qu’il était intéressé et puis peut-être… »

Et la carriole neuve des Belgentier a fait une entrée vive, a dessiné une jolie courbe et s’est arrêtée devant eux. Ils en béaient, Félibien posant un doigt sur les grandes roues, Monsieur Lemay caressant discrètement le cuir des sièges et le père Huchard flattant l’encolure du cheval qui frémissait encore devant lui « elle est belle cette bête que vous m’avez achetée, hein ? ».

Et en comparaison, la calèche de Monsieur de Marsaille qui est entrée dans la cour, et son ascétisme métallique n’a, comme chaque fois, mérité que des regards dubitatifs, des saluts réservés.

Et se frottant les mains les quatre hommes – Madame Belgentier était entrée dans la salle pour se rafraichir - se sont regardés et se sont dirigés vers la grande étable en retrait, au dessus du ruisseau.

Aurélien assurait que ses voisins lui avaient confié des bêtes et qu’il y avait un sacré beau choix, mais que s’ils étaient preneurs il attendait leurs charrettes le lendemain, il ne voulait pas les garder – et Monsieur de Marsaille : « C’est la dernière fois. J’ai vu le préfet, le calme est bien revenu, dit-il, et il en est fier, alors les foires vont reprendre » – quand ils ont entendu crier « Hé ! attendez-moi ! »

Le fils Tisserand arrivait, gravissant, à grands pas allongés, le pré en pente derrière la maison.

« D’où tu sors toi ? »

« Ben, je suis venu par le coche d’eau, té ! Il parait que tu as de belles coches ? »

« Tu vas voir ces jambons » et ils sont entré dans l’ombre odorante où cela grognait doucement.

Hors impromptus : une photo du petit frère, des images pillées sur le web (et le jambon ne me réconcilie pas avec la chose). Et pour emmener les coches vers leur douloureux sort, une charrette cadeau du Faucon.

17 commentaires:

Rosie a dit…

Journée bien occupée, entre lire les écrits de ton p'tit frère, tes courses, te mettre à date dans les journaux et écrire ce si bel exposé littéraire.

J'ai lu attention, c'est bien écrit, tu as bien respecté les consigues et les mots proposés s'y retrouvent, l'histoire se tient bien et j'ai bien aimé lire ton texte, bravo!

Tes photos sont magnifiques aussi.

Bon mardi et bisous, ma belle amie.

FalconHill a dit…

C'est bon le jambon. Bon mardi

Muse a dit…

Bonheur pour moi de retrouver tes écrits.J'aime le ton employé, cette description de l'ancien temps dans lequel tu excelles. Que ta journée soit douce Brig.

Anonyme a dit…

En belle allégresse et verve et ruralité profonde (oubliée) mais grattons un peu, elle est là, au détour d'un chemin ou d'une page. Comme celle que tu viens de nous donner: cela respire et sent bon les terroirs où l'on ne parlait pas de pollution.
Belle journée en exercices de plume et autres.

micheline a dit…

Pour accrocher à ta charrette:
On n'entendra jamais piaffer sur une route
Le pied vif du cheval sur les pavés en feu;
Adieu, voyages lents, bruits lointains qu'on écoute,
Le rire du passant, les retards de l'essieu,
Les détours imprévus des pentes variées,
Un ami rencontré, les heures oubliées,
L'espoir d'arriver tard dans un sauvage lieu.
Alfred de Vigny

Anonyme a dit…

Curieusement, l'Afrique est un continent qui ne m'attire pas du tout ...

Anonyme a dit…

En calèche on y rencontre que des gens bons, c'est bien connu !

Anonyme a dit…

Il ne manquait que les photos ! J'ai bien fait de venir voir.

Anonyme a dit…

Belle écriture

et Jeanne ou Aurelie comment va-t-elle ?!

Tisseuse a dit…

superbes photos !
Joye avait raison d'attirer notre attention :)

tanette a dit…

Si petit frère écrit bien, il a de qui tenir....ton texte impromptus est fort beau...ainsi que les photos qui s'y collent si bien. Amitiés à Jeanne ou Aurélie...

OLIVIER a dit…

Alors Mon Amie, as t'on bien déjeuné ensemble ?
Où as tu trouvé ces photos de calèche, carrosse, etc ???
Ton texte, je le vis ! tu es une magicienne des mots ! Aurélien, un prénom que j'aime !
Je t'embrasse,
OLIVIER débordé...

Julie Kertesz - me - moi - jk a dit…

Fascinant: et tu vas à Mali??? ou à travers ton frère? merveilleuses images aussi!

charette existe encore! en France moins qu'ailleurs, maintenant, vrai

j'espère que le 12 avril tu pourras venir à Paris!

Brigetoun a dit…

ni le Mali, ni Paris, je n'arrive même pas à aller à Villeneuve sans parler de Sorgues, ou du Pontet pour rester dans le grand Avignon. En avril tout de même Marvejols je ne sais trop comment.

Unknown a dit…

Allez, un petit intermède agréable, histoire de se détendre, avant de réellement me sentir de retour chez moi. Allons chez Brigetoun. Tiens, aujourd'hui, on y cause traction animale. Pourquoi pas ?
...
Ahhhhhhhhhhhhhhhh... Un bon bain ne ferait pas mieux. Je me sens bien.
Bonne soirée, Brigetoun !

Anonyme a dit…

Magnifique texte offert aux impromptus. Tellement vivant qu'on s'y croit...

J'espère que nous aurons des nouvelles photos de Jeanne !

Anonyme a dit…

Un plaisir!
léger, évocateur, raffiné

buona notte