Dans les variations de la lumière qui ne pouvait se décider entre absolue puissance et absolue absence, sans se résoudre à une modération discrète et uniforme, variant en longues vagues, ce qui m’installait dans une nouvelle journée, un nouveau climat, chaque fois que je sortais dans ma cour, et m’attaquais pour une petite heure au trempage, prélèvement de vieille terre, malaxage en tentative d’homogénéisation, jusqu’à l’ébauche d’une tête laissée en attente, polissage et affirmation destruction de ma badame allongée, que je vais laisser durcir en paix, puisque bien sûr je n’ai pas bougé.
Et fatiguée je rentrais et essayais d’installer un diaporama, comme le fait Julie http://julie70.blogspot.com/ , d’un cheminement, justement, de places en ruelles, d’ombre douce entre les murs lisses ou malades sous le terrible bleu noir brillant de l’été, sous des arches s’ouvrant sur de la pierre, dans la nuit sur des galets rutilants sous fanaux etc… ce que bien sur je n’ai pas su faire.
Il en reste cette photo remisée parce qu’on n’y voit pas la façon dont la lumière soulignait les pierres un peu disjointes, en haut de la façade du fond, par delà la fuite noire du palais du Roure, et semblait presque les détacher, les découper comme avec un couteau.
Et ces rebonds, sous la garde élancée de l’arbre, de chapelles en abside, en transept, en clocher, géométrie pas si éloignée de celle du roman auvergnat ou du cloitre du Thoronet qui, à dix ans, m’ont décidée à être architecte, ce que je ne fus pas.
Et puis lu, papillonnant un peu, après avoir fini la nuit dernière « l’affaire du chien de Baskerville » de Pierre Bayard, qui plaisamment et avec méthode nous persuade que nous sommes intelligents avec lui, quelle que soit la pertinence de la thèse assez répandue de l’indépendance des personnages littéraires, papillonnant donc sans choisir entre des plaisirs ou difficultés prometteuses, pour revenir par brides à Bergounioux, le labeur, et la perfection qu’il obtient
« 24 mars 1997
.. Je trace quelques lignes sur les ponts, la magique liaison qu’ils instauraient entre la rive familière, connue, désenchantée et l’autre, lointaine, inaccessible, plus belle, à laquelle, soudain, ils permettaient d’accéder… »
« 18 mars 1998
Matin frais, ensoleillé. J’essaie de préciser le goût de mort, la tentation de fuir qui m’empoignaient, jadis, et auxquels la pénombre pourrissante des bois, le froid impétueux des rivières offraient un remède. Mais j’ai déjà évoqué le vacillement de la conscience au sein de la sauvagerie, l’abdication du vouloir au fil de l’eau et il m’en coute affreusement de faire aller la plume. »
Et puis lu, papillonnant un peu, après avoir fini la nuit dernière « l’affaire du chien de Baskerville » de Pierre Bayard, qui plaisamment et avec méthode nous persuade que nous sommes intelligents avec lui, quelle que soit la pertinence de la thèse assez répandue de l’indépendance des personnages littéraires, papillonnant donc sans choisir entre des plaisirs ou difficultés prometteuses, pour revenir par brides à Bergounioux, le labeur, et la perfection qu’il obtient
« 24 mars 1997
.. Je trace quelques lignes sur les ponts, la magique liaison qu’ils instauraient entre la rive familière, connue, désenchantée et l’autre, lointaine, inaccessible, plus belle, à laquelle, soudain, ils permettaient d’accéder… »
« 18 mars 1998
Matin frais, ensoleillé. J’essaie de préciser le goût de mort, la tentation de fuir qui m’empoignaient, jadis, et auxquels la pénombre pourrissante des bois, le froid impétueux des rivières offraient un remède. Mais j’ai déjà évoqué le vacillement de la conscience au sein de la sauvagerie, l’abdication du vouloir au fil de l’eau et il m’en coute affreusement de faire aller la plume. »
10 commentaires:
J'aime beaucoup tes créations que tu as mises sur ton blogue hier, tu es très créative et quel beau passe-temps.
Revoir ses photos, en faire le tri, revivre les bons moments où l'on a pris ces photos, belle occupation, j'aime beaucoup.
Bon mardi et bisous.
N'est-ce pas à propos du Thoronet que Pouillon a écrit ses pierres sauvages? De fameux constructeurs. Rien d'étonnant pour susciter une vocation et accrocher le regard.
Chère Brig,
Je comprends ta passion pour l'architecture en plus dans ta belle ville d'Avignon, tu as du en faire des découvertes. Tes photos sont vraiment attachantes, on y sent la vie.
Belle réussite ta statuette ! Bravo !
Bonne journée malgré le froid !
OLIVIER
Toujours un vrai plaisir à se promener avec toi, mais ces jours-ci peu de temps : mon manuscrit part aujourd'hui chez mon éditeur... derniers doutes, dernières retouches et puis... basta, c'est parti. Bonne journée de promeneuse : le climat semble se montrer plus clément... pour réchauffer tes pieds ! (on se comprend!)
Bien plus courageuse que moi Brig qui a passé sa journée à ne rien faire.Mais à le faire si bien que je ne le regrette pas. Juste un mal être aujourd'hui d'une journée perdue! Bonne journée Brig.
De retour de je ne sais où, je retrouve mon diaporama... merci, il m'enchante...
De passage chez toi , je ne laisse pas toujours trace de mon esprit dépourvu ou fatigué .Contente seulement de suivre un chemin à la rencontre de quelque connivence certaine, confirmée par un commentaire que tu laisses de ci de là avec bienveillance mais fermement personnel et non aligné.
Pour les petites pauses on s'est rencontées à essayer de faire une vidéo d'après les indications de Julie: défier quelque technique soulage encore mon esprit toujours porté à vouloir résoudre des problèmes beaucoup plus importants au dessus de ses moyens .. une autre façon d'être perdante!
Rassure-toi, tu n'es pas la seule à ne pas maîtriser toutes les subtilités bloggistiques... Pour ma part, je n'ai jamais, pour l'instant, réussi à mettre de la musique sur mon blog.
Bonne soirée !
l’affaire du chien de Baskerville » un film en noir et blanc que j'ai vu il y a très longtemps avec Sherlock Holmes qui mène l'enquête.
Pas de besoin de diaporama, Brigetoun, pour trouver tes photos formidables comme à l'habitude, et comme l'ensemble de ton billet d'ailleurs !
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